Agression d’un policier par un député : Des élus de la nation au département de la sécurité… Le syndicat de la police maintient sa plainte

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    L’agression du sergent de police Sadio Kanouté par l’honorable Yaya Sangaré n’a pas encore connu son épilogue. Aux dernières nouvelles, un comité de médiation des députés a été délégué par la l’Assemblée Nationale au ministère de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile afin de présenter les excuses des  élus de la nation aux flics. Mais contre toute attente, le sergent agressé a fait savoir aux députés qu’il se joint à son syndicat. En un mot, attendre la décision de la justice.

    L’Assemblée Nationale du Mali est  en proie à ce moment à une insomnie à cause de l’indélicatesse du député Yaya Sangaré contre un policier en plein exercice de sa fonction dans la circulation. Pour rappel, le lundi 29 août dernier,  au niveau du carrefour du Grand Hôtel de Bamako, l’honorable Yaya Sangaré, a violemment agressé le sergent de police Sadio Kanouté. Avant de lui proférer des injures. Pour la simple déraison que le flic, en régulant la circulation, a fait stopper une file de véhicule dont il faisait partie. Puisque le feu tricolore était en panne, il fallait un policier pour réguler la circulation. Nécessairement.

    Pour l’élu de Yanfolila, l’honorable Yaya Sangaré,   un député ne doit pas respecter les consignes de la circulation. Aussitôt, pour manifester sa colère, notre honorable député  a heurté le policier avec sa voiture. Pire, il sort de son véhicule pour  asséner des coups sur la figure de son vis-à-vis.  Avec à l’appui des insanités et des termes comme : « pourquoi tu m’arrêtes ? Tu ne vois pas le macaron sur mon pare-brise ! Tu ne sais pas qu’un policier ne doit pas arrêter le véhicule d’un député dans la circulation ». Comme si le député ne doit pas respecter les consignes de la circulation à l’absence du feu tricolore. Pourtant, ce dernier  est avant tout le régulateur de la circulation. 

    D’où la décision de la section  syndicale  de la police nationale  d’introduire une plainte auprès du tribunal de 1ère instance de la commune III, contre l’honorable « dépité » Yaya Sangaré  pour violation et voie de faits, injure non public, agression, coup et blessure volontaire. Tout comme le syndicat, le policier agressé a aussi déposé une plainte contre l’honorable Yaya Sangaré.  En plus, la section syndicale de la police a adressé une correspondance à la primature, le ministère de la Sécurité Intérieur et de la Protection Civile, et la direction générale de la police nationale.

    C’est ainsi que la direction de la police nationale a saisi l’Assemblée Nationale pour  lever  l’immunité  parlementaire du député Yaya Sangaré.

    Face à cette poussée d’Archimède, l’Assemblée Nationale a délégué une commission des députés auprès du ministère de la Sécurité Intérieure et de la protection civile pour  une médiation. Autrement dit, présenté les excuses des élus de la nation au département de la Sécurité. Du coup, le ministère  fait appel au sergent Kanouté. Contre toute entente, ce dernier n’a pas obtempéré. La raison est simple et même simpliste : il reste dernière son syndicat. C’est-à-dire, qu’il est hors de question de retirer les plaintes.  

    Par ailleurs,  selon le secrétaire général adjoint de la section syndicale de la police, le sergent chef Siriman Fané, rien ne peut arrêter le syndicat dans cette lutte : « d’ailleurs, la section syndicale  a convié tous les policiers de la capitale  à une Assemblée Nationale, le vendredi prochain. Avec comme seul ordre du jour, l’agression du policier Sadio Kanouté par le député Yaya Sangaré ».

     A en croire le secrétaire général adjoint de la section syndicale de la police,  le sergent chef Fané, il est hors de question de retirer les plaintes. Pire, il averti : « nous sommes en train de mobiliser les policiers pour marcher sur l’Assemblée Nationale…les députés vont nous entendre dès la rentrée parlementaire prochaine ».

    Pour le sergent chef Fané, le syndicat  est prêt  à assumer toutes les conséquences. Surtout qu’il soutient que c’est un droit pour le syndicat de réclamer justice et réparation.  « Même s’il faut aller à un préavis de grève illimitée pour obtenir ce droit, nous allons le faire », menace le secrétaire général adjoint de la section syndicale de la flicaille. Avant d’alerter : « on ne se laissera pas empêcher par qui que ce soit…c’est un policier qui a été agressé …donc toute opposition à notre protestation fera tourner les choses au vinaigre ».

    Affaire à suivre

    Oumar Diakité

     

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