Les vols en bande et en mains armées gagnent de l’ampleur dans la capitale malienne où chaque nuit un tiers est dépossédé de sa moto par de jeunes gens. Pour la plus part du temps, les ”braqueurs” ne se contentent pas seulement de prendre l’engin, ils tuent leurs victimes.
Cela est d’autant plus inquiétant que ce sont les plus jeunes qui ont commencé à s’adonner à de telles pratiques. En témoigne l’affaire, jugée le vendredi dernier à la Cour d’Appel de Bamako, opposant le parquet au nommé Moussa Kouma, âgé de seulement de 19 ans. Il a comparu pour avoir, avec sa bande, tué un paisible citoyen de la place avant de disparaitre avec sa moto ”Jakarta”.
Nous sommes au crépuscule d’un jour du mois de mars de l’année 2014 quand un pauvre homme, revenant de la Zone industrielle, a été arrêté, arme à la nuque et dépossédé de sa moto ‘‘Jakarta” par de jeunes gens armés. Etant surs d’eux-mêmes et de leur ‘‘maitre”, les jeunes braqueurs, avant de filer comme des éclairs, ont fait savoir à la victime qu’ils étaient des éléments d’un certain ”Alouba”. Les investigations ont permis aux enquêteurs de mettre la main sur ce dernier qui systématiquement a nié avoir participé à ce forfait.
Toutefois, les enquêteurs sont parvenus à lui soutirer des informations qui ont permis d’arrêter l’accusé Moussa Kouma, qui s’en sortait bien dans le milieu. A l’enquête préliminaire, M. Kouma a reconnu les faits dans les moindres détails en citant même certains de ses complices que la police n’a jamais réussi à arrêter. Au fur des investigations, la police a également pu découvrir son implication dans le braquage et l’assassinat d’un autre homme dans le quartier Hippodrôme, en plein centre de Bamako. Brehima Touré alias Bouramani avait été condamné pour ce crime, mais ces complices, dont Moussa Kouma, couraient toujours. Le jeune Kouma a reconnu, à l’enquête préliminaire, sa participation à ce forfait. Avant de se rétracter devant le juge d’instruction. Il a reconnu avoir participé au crime, mais soutient que c’est son ami Bouramani qui a appuyé sur la gâchette. Idem à la barre.
Les avocats du jeune Moussa Kounta ont déploré le manque de preuves à l’encontre de leur client qui puissent permettre d’établir sa participation à l’assassinat et son appartenance à une association de malfaiteurs. Ils ont tout de même plaidé coupable pour le crime de vol qualifié.
Moussa Kounta a donc été condamné à la peine de sept ans de réclusion criminelle. Naturellement, le ministère public en demandait plus, vingt ans en l’occurrence.
Aboubacar DICKO