Affrontements à la frontière Mali-Guinée: Dalagoué ne décolère plus

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    Selon de nombreux témoignages, le conflit entre populations maliennes et guinéennes dans le cercle de Yanfolila est la résultante d’une négligence de nos autorités.

    Le conflit entre Maliens et Guinéens dans le cercle de Yanfolila est un vieux problème auquel nos autorités au plus haut niveau de nos deux Etats n’ont jamais daigné trouver une solution. Pourtant, il s’agit d’un conflit qui, si l’on n’y prend garde, risque de ternir sérieusement les relations d’amitié, de coopération et de fraternité qui ont existé depuis entre les deux pays.

    Selon El hadj Dramane Sidibé, chef de village de Bambala, “on peut dire que les autorités sont en train de prendre à la légère le conflit de Dalagoué. J’ai plus de 80 ans aujourd’hui. Mais depuis que j’étais jeune, il y a toujours eu des mésententes entre les Guinéens et les Maliens de cette zone. Quand le colonisateur a tracé la frontière entre nos deux Etats, exceptée la partie frontalière de Niani, il n’y a eu aucun conflit entre Maliens et Guinéens”.

    Le vieil homme a indiqué que depuis 65 ans, les habitants de Niani les attaquent tous les deux ou trois ans. “Ils nous attaquaient avec des bâtons. C’est cette année qu’ils ont pris des armes. Si l’Etat avait pris l’affaire au sérieux dès le début, elle n’allait pas s’aggraver à ce point aujourd’hui”.

    Niani, toujours selon notre interlocuteur, est situé sur le territoire malien sur la foi du tracé effectué par le Français Lassausse en 1945. “Niani est pour le Mali. Pour mettre fin au conflit, il faut que les habitants, qui sont des Guinéens, soient déplacés des terres maliennes. Il n’y a pas un autre terrain d’entente. En tout cas, si l’Etat ne le fait pas, la population du Wassoulou s’en chargera. Nous avons déjà parlé du problème à nos autorités. Elles disent qu’elles vont en discuter”, tranche le chef de village de Bambala.

    Sambou Sidibé, chef de village de Dalagoué, ne dit pas autre chose : “Nous sommes prêts à affronter les assaillants. Les chasseurs sont venus des quatre coins du Wassoulou. Leur prise en charge est assurée par nos enfants expatriés. Aussi les villages voisins nous envoient-ils des sacs de riz et de l’argent”.

    Alfousseni Sidibé, président du conseil de cercle de Yanfolila regrette pour sa part que “les Guinéens aient détruit des champs appartenant à des Maliens. Ils sont, a-t-il poursuivi, en train de tirer sur nos populations. Le gouvernement ne fait qu’appeler au calme. Le gouvernement seul a la solution. Mais il néglige le problème et c’est nous, les autorités locales, qui allons endosser la responsabilité. Je dois envoyer aujourd’hui des sacs de riz à Dalagouè pour les combattants”.

    Sidiki Doumbia (stagiaire, envoyé spécial)

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