Même pris la main dans le sac, il n’apparait au Mali ni un juge ni un haut responsable de l’Etat qui, pour mettre la main sur ce qu’il convient d’appeler un gang, qui ose frapper à leur porte.
Les faits
Siégeant à Sotuba (Bamako), Foncia-SA Mali, dont le Directeur Général est Cheick Amadou Niono et le Directeur commercial est Ibrahima Sanfo, se veut une entreprise immobilière. En maître d’ouvrage dans une République bananière, sans moyens techniques perceptibles, elle signe des contrats de construction de bâtiments en tous genres auprès des demandeurs. Mais, pour y parvenir, Foncia ne construit pas. Elle contacte d’autres entreprises auxquelles elle charge d’effectuer la main d’œuvre dans de bout en bout. C’est le début de l’arnaque. Chez nous, on appelle ça « coxer-ria », qui constitue tout d’abord un délit.
En outre, Foncia-Mali qui signe des contrats avec des particuliers, y compris certaines banques de la place, conditionne aux entreprises candidates à ses offres, de déposer obligatoirement une caution. Bizarrement, même à coût de millions FCFA, la caution n’est jamais fixe. L’entrepreneurs est, du moins, obligé de déposer quelque chose d’assez signifiant pour espérer trouver un marché que brandit Foncia. Mais, c’est sans connaître Foncia qui ne cesse de changer de sièges.
C’est dans cette atmosphère qu’en date du 20 décembre 2013, Foncia signe un contrat de fourniture de main d’œuvre de 204.864.078 FCFA pour 17 F et 3 F4 avec l’Entreprise Harouna Traoré. Comme convenu, l’Entreprise EHT (Entreprise Harouna Touré) verse la somme de Trois millions six cent mille (3.600.000) FCFA à Foncia, à titre de moitié de la consignation à lui exigée par Foncia. Le reste de la consignation, environ 4.000.000 FCF, est censé être prélevé par Foncia, le jour où elle versera à son tour une avance pour le démarrage des travaux que doit réaliser l’Entreprise Harouna Traoré. Autrement, avant les travaux prévus dans un délai de six mois, à compter de la date de la signature du contrat (voir fac-similé), il était convenu que le Maître d’ouvrage qu’est Foncia-Sa Mali effectue un premier versement d’acompte dont le montant est de 61.459.223 FCFA. Ce jour n’arrivera jamais.
Et, deux ans après la signature du contrat, les travaux n’ont toujours pas démarré et que la valeur de la consignation déposée par l’EHT est toujours bloquée immobilisée, voire confisquée par Foncia Sa Mali. Une situation qui a obligé M. Harouna Traoré à demander par correspondance en date du 14 septembre 2015, adressée au Directeur de Foncia de lui rembourser son argent tout en leur rassurant qu’il s’engage à renouveler son engagement dès que les conditions ayant été à l’origine de cette anxiété dont les raisons ne lui ont jamais été expliquées, seront réunies au niveau de Foncia. Il n’en fallait pas pour que la colère de Foncia monte d’un cran.
En réponse, dans une correspondance en date du 28 septembre 2015, signée Cheick Amadou Niono et dont le Soft a copie, et adressée à M. Harouna Traoré, le Directeur de Foncia accuse de réception la demande de réception de la caution faite par M. Traoré.
Pire, dans sa note adressée à Harouna Traoré qui n’a commis la faute que de réclamer son dû à la probe Foncia sa, M. Niono prend acte et dit prendre toutes les dispositions pour établir un avenant de résiliation du contrat le liant à EHT et ordonner à la comptabilité de prendre les dispositions nécessaires pour satisfaire cette dernière dans les meilleurs délais.
Ne comprenant pas la réaction de Niono, le Souverain de Foncia qui menace de résilier le contrat sans aucune autre forme d’explication, M. Harouna Touré dans une deuxième note dont Le Soft a reçu aussi copie, lui signifie tout son engagement à revenir dans le contrat dès que les conditions seront réunies chez Foncia.
Deux mois après leur clash, le 3 novembre 2015 notamment, dans une autre correspondance (N° DG/DAFC/047/FA/15) dont le Soft garde copie comme preuve, le Sieur Cheick Amadou Niono tempère. En effet, il vient vers Harouna Traoré au sujet du contrat de fourniture de main d’œuvre les liant pour l’informer des difficultés indépendantes de sa volonté qui ont amené à différer jusqu’à présent le démarrage effectif des travaux.
Par ailleurs, il informe le Directeur de EHT (Harouna Traoré) d’un démarrage probable effectif de ses projets le 15 décembre 2015 prochain. Hum Foncia !
Toutefois, « nous sommes conscients que ce retard a constitué un désagrément de votre politique financière et plan de développement et nous nous en excusons », reconnait le Sieur Niono qui s’était précipité à annoncer la résiliation du contrat sans pour autant pouvoir remettre sa victime dans ses droits.
Conscient du caractère mafieux de Foncia Sa Mali, dans la note (réf 096/98/05/2015), Monsieur Harouna Traoré reste droit dans ses bottes. Il accuse réception du courrier portant au N : DG/DAFC/047/FA/15. En même temps, il fait remarquer à son bourreau Niono que pour une fois, Foncia lui demande pardon dans la note. En même temps, il fait savoir à Niono, qu’il a beaucoup patienté puisque cela fait deux ans qu’il court derrière sa société. Et qu’enfin, il demande le remboursement pur et simple de sa consignation qu’il a engagée et dont le montant à 3.600.000 FCFA. Ce, Parce que malgré ses multiples relances et sollicitations, Foncia n’a toujours pas daigné lui remettre dans ses droits, à défaut de lui donner le contrat alors prévu dans six mois à partir du 20 Décembre 2013.
Tenez toujours bien : l’une des choses qui a intrigué M. Traoré pour qu’il se décide clairement de quitter ce marché de dupes est qu’il n’existe aucun moyen lui permettant de rencontrer M. Niono dont le bras armé est Ibrahima Sanfo.
Cependant, le 11 novembre dernier est le délai butoir que Traoré a fixé à Foncia pour enfin lui remettre ses sous et garder ses marchés que n’existent que sur papier. Jusqu’ici rien.
Curieusement, les entrepreneurs victimes de la fameuse Foncia Sa Mali, ont appris qu’elle est quelque part, sise à Sotuba Aci. Mais où exactement ? Quelque part (tout court) à Sotuba, parce que Foncia Sa Mali change de siège pour des raisons que seuls Ibrahima Sanfo et Cheick Niono savent.
En attendant, Monsieur Traoré n’attend qu’à être mis dans ses droits sans faire recours à la justice. Car, qu’il saisisse le Pôle économique et financier de Bamako qui s’en chargera de traquer cette mafia n’est pas de son goût, en attendant.
Affaire à suivre dans notre prochaine parution…Nous traiterons les relations entre Foncia et des banques comme Ecobank-Mali et la banque Atlantique. Sachant que la première a mis fin à toute collaboration avec Foncia. La seconde semble ignorer cependant avec qui elle a affaire. Nous la rappellerons avant que ce ne soit trop tard.
Habi Sankoré
Source : Soft Hebdo