C’était jeudi 10 juillet dans la salle d’audience du « Koulékan » de Koutiala en présence d’un public médusés et stupéfait ainsi qu’un Président du Tribunal, muet et scrutateur.
Le feuilleton de cette affaire judiciaire opposant l’opérateur économique, Pierre Saadé, à l’agence Banque Of Africa (BOA) de Koutiala dirigé à l’époque des faits par M. Nouhoum Singaré, non moins cadre aujourd’hui, à la Direction Générale de Bamako, se poursuit mais avec des propos combien surprenants de l’un des avocats de la BOA, Me Ladji Traoré, visiblement très remonté contre l’ancien client de la banque.
L’avocat de la BOA fébrile
Si l’audience du 10 juillet devait permettre au Président du Tribunal, qui a décidé de trancher en personne cette affaire qui n’a que trop durée, a vu Me Ladji Traorédéfenseur des intérêts de la BOA, réagir à la demande de l’avocat de Pierre Saadé, Me Maïga, qui exige à ce que la banque apporte les preuves que son client a non seulement bénéficier d’un prêt de dix millions et aussi, les supports prouvant cet état de fait ainsi que l’encaissement. « Nous voulons une reddition du compte de mon client ». A peine ces propos avancés, Me Ladji Traoré, les balayera en ces termes : « Nous ne fournirons aucune preuve. Il n y aura pas non plus une reddition de compte. Votre client doit nous payer », a-t-il martelé devant le Président Yattara, qui n’a pas pipé un mot si ce n’est que renvoyer les deux parties au 07 août prochain pour un verdict.
La BOA ne peut pas apporter de preuves contre mon client
En clair, la BOA ne veut pas donner de preuves, explique Pierre Saadé. Selon son avocat Me Maïga, la banque ne peut pas apporter de preuves que son client a non seulement bénéficier dans les règles de l’art un prêt, ce fameux prêt de dix millions de FCFA et aussi, son encaissement. « D’ailleurs a rappelé Me Maïga à la Cour, la banque a donné par exemple, les preuves que mon client a intégralement remboursé le prêt de cinq millions de FCFA dans le passé. Pourquoi aujourd’hui, ne peut-elle pas donner les éléments prouvant que mon client a bénéficié du prêt de Dix millions de FCFA et l’a encaissé ? En clair, la BOA n’a pas de preuves, donc, elle ne possède aucun élément pouvant confondre mon client qui est resté correct dans tous ses engagements. On veut abuser de lui», a martelé Me Maïga.
Acharnements ou procédure ?
Cette attitude du Président Yattara, a mis à mal l’avocat de Pierre Saadé. En outre, le fait que le Président Moussa Aliou Yattara, insistant à ce que le client de Me Maïga, lui-même, explique le déroulement cette affaire, a crée un climat de suspicion selon le quel, il défendrait les intérêts de la BOA. Pour quelle fin ? C’est là toute la question.
Des doutes sur l’impartialité du Président Yattara…
Il reste à savoir si le verdict du 07 août prochain confirmera cela dans la mesure où les preuves exigées par Me Maïga et son client Pierre Saadé, ont été refusées par la BOA via son avocat, Me Ladji Traoré. « Que comprendre donc dans les questions du Président du Tribunal qui ont tendance à être tendancieuse et voir même, une sorte de pression sur Pierre Saadé, une victime d’un système bien huilé à la BOA et qui continue, semble-t-il à faire des victimes?», a remarqué un spécialiste du dossier qui était présent dans la salle d’audience et très confus.
Le Président Yattara aurait perçu un prêt à la BOA de Koutiala !!!
Dans ce cas, le Magistrat Yattara, non moins Président du Tribunal de Première Instance de Koutiala, saura-t-il rendre le droit si ces informations se confirmaient? Le Ministère de la Justice doit-il le laisser poursuivre le jugement de cette affaire ? Le Président Yattara parviendra-t-il sincèrement à dire le droit lorsque certaines informations feraient cas qu’il aurait perçu un prêt à la BAO, pourtant longtemps demandé et traîné pour ce faire? Est-ce pour cela qu’il a décidé de prendre lui-même, ce dossier en main ?
Aura-t-il le courage au regard de la plaidoirie des deux avocats et surtout des pièces fournies par Pierre Saadé mais refusées par la BOA, via son avocat dont personne ne sait ni l’acharnement, ni les mots souvent durs employés à l’encontre de Pierre Saadé, se fondent sur quoi, pour rendre un verdict juste?
En tout cas, durant les deux dernières audiences, Me Ladji Traoré est demeuré serein, tout comme le Président du Tribunal, qui a passé son temps à harceler Pierre Saadé, malgré les tentatives de son avocat d’intervenir. Peine perdue, celui-là sera rappelé à l’ordre par Yattara, le puissant Président du Tribunal devant un public médusé, voir stupéfait qui ne comprenait plus rien dans les débats.
Dans ce cas, si les accusations citées ci-dessus, se confirmaient, doit-on être surpris de son verdict du 07 août prochain?
Me Bathily, Ministre de la Justice doit-il laisser le magistrat Yattara, rendre le verdict ce 07 août prochain ?
Wait and see !
Bokari Dicko