Suite à l’assassinat des trois frères de lait, qui étaient tous des bouchers le 30 octobre dernier par des éléments d’un comité de veille du quartier, des rumeurs colportées par certains médias soutenaient que sous le choc du drame que la maman des victimes n’a pas pu supporter et décéda quelques jours après. Quant à leur père, que celui-ci serait hospitalisé à l’Hôpital Gabriel Touré. En réalité ces informations sont fausses. La maman des victimes est bel et bien vivante en Côte d’Ivoire et leur papa ne vivait plus il y’a quelques années de cela. L’affaire est pendante devant le Tribunal de Grande Instance de la Commune I, où deux chefs de quartier (Doumazana et Nafadji) seront entendus à la barre. Les présumés coupables seront traduits devant la Cour d’Assise.
Mamadou Diarra âgé de 45 ans marié et père de trois enfants, Sékou Diarra 35 ans divorcé et père de deux enfants, Diakaridia Diarra 33 ans, sont des frères de lait, tous des bouchers, ont été sauvagement assassinés le mois dernier à Dioumanzana’’ Konlonbada’’ vers 4 heures du matin. Au moment où ils partaient sur leur lieu de travail. Le crime, selon toutes les sources a été commis par les membres d’un comité de veille du quartier, autrement appelé, comité ‘’Kokadjé’’ pour le maintien de la sécurité à Doumanzana et environs.
Un destin cruel, tel a été le sort de ces trois frères défunts qui n’ont en réalité pas leur vraie famille à Bamako. Ils sont venus dans la capitale, comme de nombreux ruraux pour gagner leur vie au fruit de leurs efforts. C’est pourquoi, ils exerçaient tous un même métier, la boucherie. D’ailleurs l’un d’entre eux, Sékou Diarra était de retour du village, où il était parti faire son traitement traditionnel pour raison de santé, après quelque mois, il est retourné avec son petit frère Diakaridia pour continuer son travail. Sort identique pour son grand frère Mamadou Diarra, qui était aussi revenu de leur village, voir l’état de santé de son petit frère (Sékou) avec dans ses bagages des médicaments traditionnels pour le reste de son traitement.
Assassinés des bras valides sur leur chemin de travail !
Selon nos sources, tout s’est déroulé le mardi 30 octobre vers 4 heures du matin. Cela lorsque Sékou (le convalescent) et son petit frère de lait Diakaridia (qui est venu du village pour l’aider dans son travail jusqu’à sa guérison), partaient à l’Abattoir sur la moto avec leurs outils de travail (couteaux et machettes) et dans la poche, la somme de 400.000 FCFA pour se ravitailler en viande. Arrivés à Konlonbada non loin de chez eux, ils croisent les éléments patrouilleurs de l’opération ‘’Kokadjè. Sous les ordres desquels les deux frères s’arrêtent pour montrer leur pièce d’identité. Mais les patrouilleurs, selon toujours nos sources, au regard des armes (couteaux et machettes) qu’ils portaient, pensaient qu’ils avaient à faire à des voleurs, d’où des cris d’alerte lancés par eux pour inviter d’autres à venir passer à tabac les deux bouchers. C’est ainsi que le grand frère Mamadou est venu sur les lieux et aurait tenté d’expliquer aux patrouilleurs que ses frères sont des bouchers et non des voleurs. Cette déclaration du grand-frère a sonné dans les oreilles des patrouilleurs comme une affirmation de complicité. C’est pourquoi sans autre forme de procès ils ont tassé ensemble les trois frères. Sur le champ les nommés Sékou et Diakaridia ont rendu l’âme. Quant à leur grand-frère, Mamadou, celui-ci en état critique sera transporté au CHU Gabriel Touré , où il succombera suite aux blessures graves le lendemain.
Devant la gravité des faits, les uns et les autres s’interrogent sur les causes réelles de ces crimes abominables.
Les zones d’ombre d’une barbarie gratuite !
Les jeunes de ce comité de veille ont agi de la sorte en vertu de quel droit ?
S’agissait-il d’un règlement de comptes ?
En attendant que la justice puisse faire la lumière sur les dessous de cette affaire, un doigt accusateur est pointé sur les chefs des quartiers dans lesquels ce comité de veille fut instauré. D’ailleurs on affirme que ce sont les chefs de quartier, devant l’ampleur de l’insécurité qui sévissait, qui auraient donné carte blanche aux patrouilleurs de « tuer n’importe quel voleur appréhendé ».
Selon nos sources, les chefs de quartier de Doumanzana et de Nafadji sont déjà sous mandat de dépôt au niveau du Tribunal de Grande Instance de la Commune I.
Cependant, l’hypothèse de règlement de comptes n’est pas aussi à écarter, car selon des sources proches des trois victimes, il pourrait s’agir d’une complicité fomentée entre les jeunes patrouilleurs et l’ex-femme de l’une des victimes, Sékou Diarra. Cette femme, selon toujours nos sources, en sa qualité d’infirmière au CSREF de Korofina, aurait déjà inoculé, une fois, à son mari hospitalisé un produit toxique pour lui soutirer son argent (1 million FCFA) avant de disparaitre dans la nature, croyant qu’il ne survivra pas.
En outre, contrairement à l’information relative au décès brutal de la maman des victimes après l’annonce de l’assassinat de ses enfants, notre source est formelle : « Leur maman est bel et bien vivante en Côte d’Ivoire ». Et sur l’hospitalisation brusque de leur père ? « Ces trois frères assassinés étaient originaires d’une localité de Sikasso. Ils n’ont aucune famille ici, sauf à Daoudabougou où résident des parents proches à eux, sinon ils sont orphelins de père depuis très longtemps », précise notre source. Bamako et ses informateurs !
Par Fatoumata Coulibaly
c’est à la police de géré la sécurité dans la ville. Donc que les autorités politique et administrative prennent leurs responsabilité et aussi les auteurs de cet actes ignoble soient juge et puni.
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