Après la publication de notre article intitulé «Escroquerie, vandalisme financier, faux et usage de faux : L’étau se resserre autour de Mme Touré Djénéba Camara» en date du 15 août 2011 (Le Prétoire N°60), nous avons curieusement reçu l’appel de Mme Touré, alors qu’auparavant nous avons tenté de la joindre pour recouper l’information aux N° de téléphone : 63-74-94-94 ; 69-37-87-87 ; 76-49-69-41 et 69-38-76-76. Nous vous proposons sa version des faits.
«Ils ont dit que je suis poursuivie pour escroquerie et autres. Cela me surprend. Moi, j’ai été Coordinatrice de l’ONG depuis 1991. J’ai été à l’origine de sa création. Donc, on ne peut pas mettre un bébé au monde, l’entretenir, l’élever et souhaiter que ce bébé meure. J’ai toujours entretenu l’AFEM et ceux qui sont aujourd’hui là, c’est moi qui les ai recrutés. M. Diakité, principalement, était un des mes adjoints quand nous étions à l’école du Camp des Gardes. Avant cela, j’ai été Directrice de plusieurs écoles. Mais, mon dernier poste a été l’école du Camp des Gardes ; je l’ai trouvé et il tenait ma classe de 6ème année et nous avions de bonnes relations de travail. Avec les évènements de Mars 91, il y a eu beaucoup de mouvements et c’est au cours de ces mouvements que nous avons décidé de créer l’Association des Femmes Educatrices avec mes consœurs.
J’ai été la seule à poursuivre la marche. Et j’ai été voir une de mes anciennes amies en la personne de Madame Sy Maïmouna Ba, avec qui j’ai fait le lycée de jeunes filles. Elle était Ministre de l’Agriculture, c’est ATT qui l’avait nommée. Mais avant, elle travaillait au FNUAP. Elle est décédée maintenant. J’ai dit : «Maï, nous avons créé une Association et nous voulons que tu sois la marraine». Elle m’a répondu : «Djénèba, je te connais très bien. Si vous savez que vous allez travailler, je vais être votre marraine. Mais, si vous vous amusez et que vous ne faites rien, je me retirerai officiellement de votre Association». Je lui ai dit que oui. Elle m’a alors dit : «Je vous confie comme groupe cible les filles et les femmes, c’est le groupe le plus marginalisé des marginalisés. Il n’y a aucun programme d’éducation à leur niveau dans le village, donc je vous conseille ce groupe ; vous êtes des enseignantes, il faut les alphabétiser».
J’ai réuni tous les collègues d’école et je leur ai dit : «Maintenant, moi je vais quitter l’enseignement, je veux aller à l’aventure. S’il y a quelqu’un d’entre vous qui veut me suivre, la personne sera la bienvenue, mais je ne sais pas si nous allons gagner ou perdre». M. Diakité a été le premier à me suivre. L’Association n’a pas pu marcher parce que nous n’avions pas de fonds. La marraine, Maïmouna Ba m’a dit que tant que les bailleurs ne nous voyaient pas sur le terrain en train de travailler, ils ne donneraient pas de financements. Je suis alors allée m’endetter jusqu’à hauteur de trois millions auprès des commerçants pour payer les fournitures dont nous avions besoin. Nous avons ainsi ouvert le centre et commencé à travailler. La marraine nous a amené une dame du nom d’Amélie de l’Ambassade Royale des Pays Bas. Elle nous a apporté six millions et quelques, dont nous nous sommes servis. Celles qui pouvaient travailler dans le bénévolat sont restées et celles qui ne pouvaient pas travailler sans salaire sont parties. Nous avons continué comme ça et Madame Sy nous a amenées au Programme Alimentaire Mondial où le Directeur nous a accordé, à chaque fois qu’ils recevaient des produits, 300 sacs de riz, 240 boîtes de sardines et de l’huile. J’étais la Coordinatrice de l’AFEM, j’étais la personne morale de l’ONG. Je programmais les activités, on exécutait et je faisais le compte-rendu aux bailleurs. Les Italiens sont venus et ils nous ont donné quatre millions et j’ai loué un local où les animatrices apprenaient le Bogolan et la teinture.
Les animatrices ont été formées en conséquence. Quand les 4 millions donnés par les Italiens ont été épuisés, je me suis endettée en prenant les tissus à crédit avec les commerçants. Après les préparatifs, j’ai alors fait la liste de six animatrices pour une mission en Italie. Le partenaire m’avait demandé de financer les frais et qu’ils vont me rembourser, chose que j’ai acceptée. Mais bizarrement, le gars étant plus malin, il avait son idée. Il a pris toute les productions en disant non, vous ne vendez pas, c’est moi qui vais les vendre et je vais vous envoyer l’argent après et j’enverrai les financements des 10 millions à Mme Touré. Donc, mes animatrices sont revenues comme ça, après un mois passé en Italie.
Nous avons écrit, téléphoné et en fin de compte, il prenait plus nos coups de fils. C’est alors en ce moment que nous avons compris que c’était de l’escroquerie.
Comme j’avais des crédits et j’avais aussi pris des bazins et des tissus avec d’autres ONG pour les regrouper dans le cadre du voyage en Italie, elles avaient commencé à réclamer leur argent ainsi que les commerçants. En un mot, tout le monde réclamait ses sous. C’est donc suite à tout cela que j’ai pris 20 millions de crédit avec la Caisse «Jemeni»et c’est avec cet argent que j’ai pu éponger toutes les dettes mais je n’ai pas pu éponger pour la caisse «Jemeni». J’avais laissé le titre de l’ONG avec la Caisse «Jemeni» parce que je n’avais pas pu payer leur argent. Après plusieurs mois sans ses sous, Jemeni a alors procédé à la saisie du titre du siège de l’ONG, cela a aussi coïncidé avec un moment où le financement se faisait rare. A partir du Cinquantenaire jusqu’à aujourd’hui, le seul financement qu’on a reçu était de 39 millions. Le partenaire technique qui était là, a demandé de mettre une partie du personnel en chômage technique pour une période de 6 mois. Alors immédiatement, j’ai choisi le nom de sept personnes et je leur ai dit que vous partez en chômage technique avec l’ordre du partenaire. Ils se sont fâchés et ils sont partis voir l’Inspection de travail qui leur a informés que le chômage technique est de trois mois et que c’est après ces trois mois, si ton employé ne te prend pas, tu pourras réclamer tes droits. Dès lors ces gens n’ont plus voulu foutre les pieds au bureau. Il y avait des petites dépenses notamment les frais d’eau, d’électricité et l’internet auxquelles je devais faire face, mais avec tout car j’ai pu faire payer le salaire de 2 à 3 mois de certains, les autres devaient attendre.
Aujourd’hui, je n’ai pas démissionné de plein gré. C’est à la suite de ma maladie de cœur que j’ai été évacuée donc à mon retour. Pour respecter les consignes données par mon médecin traitant, je suis partie chez ma fille à Baco-Djicoroni et c’est alors qu’ils ont dit que j’ai fui.
Pour revenir a cette histoire de motos, est-ce qu’on peut prendre 200motos en un mois ? En fait, avec mon Avocat, nous sommes en train de résoudre ce problème, c’est-à-dire quand les commerçants te donnent de l’argent, ils demandent en contrepartie des intérêts plus le capital et ils transforment ça en motos. Avec la situation de dettes, c’est la Caisse «Jéméni» qui a le titre de l’AFEM. Donc, à défaut d’avoir ses sous, la Caisse a alors saisi le siège et elle est autorisée à vendre le siège de l’ONG. Si je dis quelque chose c’est de l’argent que «Jéméni» veut et si l’ONG s’engage à rembourser, la vente n’aura plus lieu.
Mes enfants travaillent. J’ai des filles qui sont à l’étranger, notamment aux USA. Elles sont venues avec des voitures et après elles ont toutes deux vendu leurs voitures à 14.000.000Fcfa pour s’acheter des terrains à l’ACI Baco-Djicoroni. J’avais moi-même un bâtiment au marché de Hamdallaye avant même que je ne fasse des choses à l’ONG.
Jéméni a saisi l’ONG parce qu’on lui doit de l’argent et personne ne peux rien contre ça. Il y a d’autres personnes qui ont saisi le siège parce qu’ils ont eux aussi de l’argent avec l’ONG. Moi qui ai contracté ces dettes pour un moment, c’était pour répondre aux besoins de l’ONG. J’ai pris des ordinateurs. ICCO n’a jamais payé de motos pour l’ONG mais, si on ne trouve pas l’argent, le siège de l’AFEM sera vendu du moment que ce n’est pas un seul créancier. Tous les créanciers ont couru à l’AFEM parce qu’ils ont les bons de commande et des chèques de l’AFEM et j’étais la personne morale de l’ONG, j’étais chargée de la gestion de administrative et financière. J’ordonnais les dépenses et je les faisais exécuter. Alors si on vend le siège, l’ONG pourra payer les dettes. Je le dis et je le répète le siège sera vendu».
Note de la Rédaction
Nous nous attendions à ce que Mme Touré Djénéba Camara, ancienne Coordinatrice de l’ONG AFEM, démente les informations que nous avons publiées sur la très catastrophique situation de la structure qu’elle a dirigée pendant des années. Mais, hélas ! En lieu et place, nous avons eu droit plutôt à un conte de fée. Nous constatons avec nos lecteurs que l’ancienne Coordinatrice reconnaît devoir de l’argent à des fournisseurs. Elle reconnaît également qu’elle a mis en hypothèque le siège de l’ONG à Jemeni. Nous attendons toujours les explications sur les chèques sans provision dont nous avons copie, sur les engagements écrits pour Souleymane Traoré, dont nous avons également copies. Aussi, il serait capital pour éclairer la lanterne de nos lecteurs que Mme Touré explique pour combien de motos elle s’est engagée et la destination de ces motos. Nous attendons toujours donc un démenti !
Par ailleurs, nous constatons que malgré notre bonne foi à ouvrir nos colonnes à Mme Touré, nous sommes plutôt harcelés de coups de fils. A croire nous distraire ou nous divertir ? Mme Touré se trompe lourdement sur notre compte.
Le dilatoire et la diversion sont des armes lâches auxquelles nous avons appris à résister. Plutôt que de s’expliquer sur les faits qui d’ailleurs l’ont rattrapée, Djénéba étale sur la place publique ses divagations.
La REDACTION
Commentaires via Facebook :