Au Mali, d’honnêtes citoyens sont grugés à longueur de journée par certains banquiers véreux, spécialistes de l‘escroquerie, du vol organisé. Après plusieurs années de relations fructueuses, la Banque Of Africa et son désormais ex-client Pierre Saadé ne parlent plus le même langage. De procès en procès, ce scénario a connu une bataille juridique de plus dix ans qui n’a pas encore connu son épilogue.
En effet, qu’est-ce qui cloche réellement entre ces désormais anciens partenaires ?
Tout est parti d’une correspondance de la BOA de Koutiala en date du 18/01/2005 à leur client, Pierre Saadé, lui notifiant qu’il doit à la banque, «six millions cents quatre vingt dix huit mille deux cents vingt cinq FCFA (6. 198 225 FCFA), représentant des échéances impayées et des dépassements sur [son] compte et que [il sait] non autorisés par la procédure», alors que le client payait régulièrement les échéances sur le prêt de cinq millions de FCFA. Et depuis, Pierre Saadé, ébahi par les multiplications des agios sur son compte, arrête de payer les échéances afin de voir clair. En effet, l’opérateur Pierre persiste et signe en disant : «Qu’il avait bénéficié en 2004, d’un prêt à court terme de cinq millions (05) et une facilité de caisse de dix millions (10) de FCFA dont la banque lui a jalousement cachée ; donc j’ignorais». En réalité, Pierre Saadé n’a jamais vu ce dossier puisque la banque ne lui a pas signifié ce contrat. «Je n’ai jamais signé de contrat avec la BOA de Koutiala sur ces dix millions, ni perçu un Kopeck. C’est devant la justice que j’ai vu la notification du contrat qui ne m’a jamais été notifié», a expliqué Pierre Saadé.
Depuis lors, « la machine de la tricherie semblable à un vol », explique un proche, «une sorte d’escroquerie de certains agents véreux de l’époque à l’agence de Koutiala dont Nouhoum Singaré, chef d’agence, Oumar Touré, guichetier, Bafing Traoré, chef contentieux à Bamako, et qui fut à l’époque chef d’agence à Koutiala, pour ne citer que ceux-ci », a été déclenché contre ce client resté fidèle à la BOA. En guise de rappel, l’ancien chef d’agence de Koutiala, qui aujourd’hui est cadre à la Direction Générale de la BOA à Bamako, demeure muet comme une carpe.
Lorsque cette affaire se déclenchera, la BOA réclame le TF du sieur Saadé qu’elle voulait vendre pour se faire rembourser. Alors, l’avocat Me Konaré qui a été constitué par le client se battra pour empêcher ce coup. « La maison de Pierre Saadé évitera d’être vendue », nous confie son avocat.
Pour revenir un peu en arrière, l’historique en est que l’opérateur économique Saadé s’en moquera de l’avancement de son dossier d’un prêt de vingt millions de FCFA sur lequel la BOA Koutiala a accepté ne lui accorder que quinze millions de FCFA. Sur cela, le chef d’agence Singaré fera savoir à Pierre Saadé, que le dossier est toujours à l’étude à la Direction Générale à Bamako, mais que la banque peut lui accorder cinq millions de FCFA (05) sous forme de prêt en attendant que Bamako renvoie son dossier. C’est ainsi qu’à partir du 07/06/ 2004, la banque a mis sur son compte le montant de cinq millions de FCFA. Et selon l’acte signé, chaque mois, Pierre Saadé, payait 454 475 FCFA jusqu‘au 31/5/2005. Et du coup, la banque envoie encore une correspondance en date du 18/01/2005, notifiant au client Saadé, qu’il doit «6 198 225FCFA, représentant des échéances impayées et des dépassements sur votre autorisation en cours que nous vous avions exceptionnellement consenties et que vous savez non autorisés par la procédure», alors qu’il restait le douzième et le premier mois qui n’étaient pas encore payés de son échéance.
Confusion des dates et chiffres
Au cours d’un de ses déplacements à Bamako, Pierre Saadé, a versé cinq millions FCFA pendant qu’à Koutiala, l’Agence lui envoyait encore une lettre pour lui signifier qu’il doit 14 220 097 FCFA. «J’ai été tiqué et surpris par cette correspondance et bien d’autres dont les dates donnent froids dans le dos : 16 410 169 FCFA du 13/01/ 2006 ; 17 992 174 FCFA du 13/07/2006 ; 9 655 543FCFA du 02/05/2005 et 18 850 353FCFA en date du 25/10/2006», explique Pierre tout confus par cette démarche de sa banque. Pendant ce temps, cette équipe de Singaré, multipliait les agios presqu’à coup de pelle sur le fameux prêt de dix millions de FCFA (que Pierre affirme ne jamais avoir encaissé), allant à partir du 27/06/2005 à 14 220 097 FCFA, le 13 janvier 2006, à 16 410 169 FCFA ; le 13 juillet à 17 992 174 FCFA ; le 02/05/2005 à 19 655 543 FCFA. Et le 25 octobre 2006, Pierre Saadé sera informé de la fermeture de son compte où doit, selon la banque ,la somme de 18 850 353 FCFA.
C’est fort de cette confusion créée et non comprise par le client Saadé, que celui-ci a demandé à la banque de saisir la justice qui devra les départager en le mettant tout simplement dans ses droits.
Des avocats qui font du dilatoire
En fait, Pierre Saadé, savait qu’il avait raison et était sûr qu’il s’agissait d’une cabale du chef d’agence pour lui faire payer de l’argent qu’il n’a jamais encaissé. De ce fait, la BOA a saisi la justice à travers son avocat Me Aïssata Sy, qui a envoyé deux autres avocats Me Aliou Touré et Ladji Traoré. Dans un face à face au Tribunal de Koutiala, Pierre Saadé, qui a demandé une reddition de compte en vain, sera sommé de rembourser la somme de dix millions de FCFA qu’il n’a pas encaissé sous peine d’être mis sous mandat de dépôt, avec tous les qualificatifs.
Finalement, l’affaire a été transférée à Bamako, où Me Tiékoro Konaré défendra les intérêts de Pierre Saadé. C’est ainsi que d’autres méthodes de l’avocat de Pierre, a permis de ramener l’affaire à Koutiala où l’équipe dirigeante de la justice venait d’être mutée. Finalement, le nouveau juge lui fera savoir que le dossier de Pierre est vide même si le premier magistrat l’avait envoyé en prison pour 24 h, s’il ne reconnaissait pas le prêt dix millions de FCFA dans le dossier.
Après cette « victoire » de Saadé au Tribunal de Première Instance de Koutiala qui le déclare «non coupable des fins de cette poursuite d’abus de confiance», l’affaire sera renvoyée au Tribunal de Bamako où Pierre sera accusé une nouvelle foi par la BOA de «détournement de gage». Pour l’avocat de Pierre, c’est du dilatoire et une façon de maintenir la pression sur son client. «Il n y pas eu de détournement de gage. C’était une façon pour la BOA qui a perdu le procès de maintenir la pression sur mon client. Mieux, nous avons demandé la révison de compte de mon client à la BOA à travers un expert neutre, en vain. L’objectif est de rapprocher les écritures. Là aussi, la BOA refuse puisque cette opération prouvera les manipulations des écritures du compte de mon client. D’ailleurs le Procureur Général près la Cour d’Appel de Bamako se dit surpris par la tournure de cette affaire. Nous avons donc exigé un débat», a martelé, Me Tiékoro Konaré.
Ainsi, le dit prêt est temporairement mis de côté et l’alibi devient le gage, donc le TF de Pierre Saadé.
Dans cette affaire qui dure depuis dix ans, des magistrats soucieux de dire le droit comme il faut, exigent aujourd’hui qu’un débat soit fait pour définitivement clore le dossier qui empêche le client Saadé de travailler avec les autres banques et qui ternit l’image de la BOA qui se veut une banque progressiste, qui protège ses clients. Là bas, à en croire nos informations, on ne veut pas de ce débat ; pour quelle raison ? nous ne saurons le dire.
Rappelons enfin, que nous avons tenté par tous les moyens de voir les responsables en charge de ce dossier à Bamako, rien n y fait.
Par ailleurs, tout porte à croire qu’il y a certains agents visiblement bien protégés à la Direction Générale de la BOA. Ce qui rend encore la tâche plus difficile pour l’actuel DG Igor, de mettre de l’ordre dans cette fourmilière qui souffre énormément des mauvaises pratiques de certains agents. Comme dans d’autres banques de la place d’ailleurs.
En tout cas, l’actuel DG Igor est déterminé à nettoyer cette écurie truffée d’agents aux méthodes peu orthodoxes. C’est un banquier qui aime son travail et les défis. Aujourd’hui, l’homme a vraiment du pain sur la planche puisque la situation à la Boa est des plus préoccupantes.
En attendant, cette affaire a causé d’énormes préjudices chez l’opérateur économique Pierre Saadé, qui a dû fermer sa boulangerie, l’huilerie, l’unité de production d’aliment bétail, la quincaillerie, l’alimentation. A la Direction Générale où nous nous sommes rendus, on refuse de se prononcer sur ce dossier arguant qu’il est devant la justice.
Ibrahim M.GUEYE
c’est des situations de ce genres qui amènent le peuple à se soulever et si la canaille de met à raison tout est perdue. Il faut que justice soit faites.
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