Affaire Babou contre son frère : Lorsque Babou humilie toute la famille Yara

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    Le 25 octobre dernier, le tribunal de première instance de la Commune 3 a planché sur une affaire inédite. Le richissime Djonké Yarnangoré dit Babou a osé trimbaler devant le juge son frère de lait Modibo Yarnangoré qu’il accuse d’avoir détourné 15 milliards de ses fonds.

    Le jugement précédemment pour 27 septembre a été renvoyé à l’audience du 25 octobre pour citation d’un témoin. Babou a fait volte-face car il n’était pas présent. Quant à Modibo, il était présent avec leur oncle, Amadou Bassoum, opérateur économique,  comme témoin. Le jugement est encore renvoyé au 15 novembre prochain pour comparution de témoins.

                    Frères de sang ! Frères de lait ! Ils ne sont que deux, du même père et de la même mère. Vous aurez bien compris pourquoi nous insistons sur ce détail. Car s’ils sont nés et ont vécu jusqu’ici dans l’union, mais ils ont été devant le juge, en opposition, pour une question d’argent. Suite à une plainte du grand frère Babou Yara qui, pourtant durant toute sa vie, n’a connu la richesse qu’en compagnie et par l’entremise de ce jeune frère Modibo Yara qu’il a employé comme un valet, et qui l’a porté sur son dos pour l’honneur de la famille.

                    Ce n’est pas du tout un fait divers, ni une fiction, mais une réalité inédite où la passion du fric obstrue toute la clairvoyance chez le multimilliardaire Babou Yara.

                    Ainsi donc, le tribunal de première instance de la Commune 3 a planché sur cette affaire historique dans laquelle le richissime Djonké Yernangoré dit Babou Yara trimbale devant le juge son frère de lait Modibo Yernangoré qu’il accuse d’avoir détourné 15 milliards de ses fonds. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que selon les témoignages que nous avons recueillis de sources proches de la famille, c’est Babou Yara qui doit beaucoup plus d’argent à son frère. C’est sur cela que repose aujourd’hui l’espoir du peuple Djocoramé et le juge n’aura aucune difficulté à le démontrer. Et ce sera justice.

                    Pour les nombreux témoins comme Moussa Balla Coulibaly du Patronat et des sages Djocoramés qui ont requis l’anonymat, Modibo Yara est à féliciter pour son dévouement et tous les sacrifices consentis à faire de cette entreprise familiale ce qu’elle est aujourd’hui. Depuis que la famille n’avait qu’une vielle mobylette CAMECO, les deux frères travaillaient ensemble. Tout ce qu’ils ont aujourd’hui, ils l’ont eu ensemble, alors qu’ils n’avaient pas d’enfants, comme aujourd’hui, pour se faire aider. Babou était à sa place de grand frère pour faire le chef, et Modibo à sa place de petit frère pour faire les commissions et faire le surveillant. Le seul contrat qui les liait, c’est le lien du sang. Pas de salaire, pas d’indemnités, c’est chacun pour tous, tous pour chacun.

                    Mais Babou Yara, se croyant tout permis, a mis le pied dans le plat.

                    Selon d’autres témoignages, il est de coutume chez les Djocoramés que les frères travaillent ensemble. Dans certains cas, au départ même l’entreprise appartient au père, au grand frère ou à l’oncle. Il n’y a ni contrat, ni salaire. Les affaires sont collectivement menées, chaque membre est pris en charge par l’entreprise : nourriture, hébergement, habillements, mariages, baptêmes, logistique, frais de scolarité, et autres. On s’occupe même des parents et enfants venant du même village. Mais à un moment, la  fratrie peut décider de faire séparément les affaires à travers un partage des biens. Alors une somme importante et des biens matériels (mobiliers et immobiliers) sont livrés à celui qui doit s’installer à part. Dans certains cas, ce principe n’est pas accepté pour ceux qui estiment que l’argent est lié à quelqu’un qui est chanceux, alors il est porté à la tête de l’entreprise. On pense que s’il s’en allait, l’argent le suivrait. S’il est plus jeune que l’un des actionnaires, ce dernier s’écarte, prend sa retraite, et demeure le chef de famille par qui passent toutes les décisions. Ce chef gère le social, son petit frère gère les finances.

                    Selon un témoignage, si les Djocoramés, les Sarakolés, les Sonrhaïs ont de la réussite dans les affaires, c’est à cause de l’entraide et de la solidarité entre eux. Jusqu’à présent beaucoup de mariages se passent entre cousins et cousines dans le milieu Djocoramé, les ressortissants de Banamba (Sarakolés) célèbrent leurs mariages le même jour même s’il y en a cent. Tout cela a pour objet de consolider la fraternité, la parenté à travers la solidarité au sein des familles. Selon ce témoin, Babou Yara a oublié d’où il vient, il ne sait plus où il va.

                    En vérité, Babou Yara est parti au tribunal, avec son frère Modibo Yara. Sur le chemin du retour, il a perdu son frère, l’unique au monde. Il a souillé la fraternité entre ses enfants et ceux de Modibo. Il a réveillé les êtres qui lui sont les plus chers, et qui se retournent mille fois dans leur tombe. Oh monde ici-bas, que les grands peuvent devenir petits, si petits ! Nous ne parlons pas de Kadhafi, mais de Babou Yara.

    JUGEMENT

                    Lors du jugement Babou était absent et son avocat a expliqué qu’il était malade. Ce qui a permis au juge de lui demander où est le certificat médical. Il n’en avait pas. Pire, n’avons-nous pas vu Hosni Moubarak jugé étant dans un brancard ? Pourquoi pas Babou ? Même s’il peut avoir une différence entre les lois du Mali et de l’Egypte.

                    Des arguments fallacieux comme quoi Modibo s’est tapé des immeubles, des véhicules avec la manne qu’il réclame. Alors qu’il refuse de dire qu’il possède des remorques, des citernes, des immeubles et d’autres biens en dehors des onze immeubles de la Commune III , objet de procès entre lui et les locataires. Des immeubles qui lui (Babou) reviennent à 200 millions de nos francs par mois. Alors, ne serait-il pas détenteur de centaines de milliards sur le dos de son frère?

    DEROULEMENT DU PROCES

                    Le 1er constat est que Babou était absent à l’audience. Et son avocat d’affirmer qu’il est malade. Subitement, Me Magath Seye de souligner qu’il pouvait venir s’asseoir sur une chaise. A cela, l’avocat de Babou souligne qu’aucune loi ne l’y oblige. Alors, à Me Seye d’affirmer que sa présence devient obligatoire avec la décision du président du tribunal Karamoko Diakité.

                    Alors, le président prend le temps d’écouter l’accusé, c’est-à-dire Modibo, et ce, pendant plus de 2 h d’horloge. Celui-ci n’a pas mâché ses mots. Il a raconté que depuis qu’ils n’avaient rien, sur une moto Camico ils ont cherché et eu de l’argent. Et que c’est lui qui faisait tout. Il s’étonne aujourd’hui d’entendre Babou l’accuser d’avoir détourné un bien commun. Très humble, il souhaite que son frère de lait revienne à de meilleurs sentiments. 

                    Agé de 77 ans, le vieux, leur oncle, Amadou Bassoum, opérateur économique, est appelé à la barre. Il souligne : «Je suis venu témoigner pour l’éternité. J’ai été honni par Babou qui ne m’a pas écouté et qui n’a pas écouté son propre père. Car, celui-ci avait estimé qu’il faut que Babou fasse quelque chose pour son petit frère car l’argent est satanique. Afin qu’un jour il n’y ait pas de conflit. Dieu lui a donné raison. Que la terre lui soit légère !

                    J’affirme et réaffirme que tous les biens appartiennent à Babou et Modibo qui ont depuis 40 ans travaillé ensemble. Il serait aujourd’hui impensable que Babou puisse se targuer dee dire que Modibo a détourné de l’argent. Je pense que si les choses sont claires, les biens doivent être partagés.»

                    Il n’a alors pas pu retenir ses larmes. Il a fallu l’assistance pour que le vieillard ne tombe. Tout le monde était ému sauf Babou certainement, en raison de son absence.

                    Rappelons que nous affirmons et réaffirmons qu’il ne faut jamais mettre la main entre l’arbre et son écorce. Alors, loin de nous toute idée d’injonction mais il est opportun que des situations du genre soient bannies dans notre pays. Un pays où la fraternité est sacrée. Ainsi, nous revenons sur ce que le vieux sage Moussa Balla avait dit.

                    Moussa Balla Coulibaly n’est plus à présenter pour avoir présidé le Conseil Economique, Social et Culturel du Mali, le Patronat, le parti UDD et dirigé la SEMA. Connu pour son franc-parler et ses vérités immuables, Moussa Balla Coulibaly a précisé qu’il est prêt à témoigner devant le juge dans cette affaire. Selon lui, même s’il y a des comportements malsains dans notre pays, il est inacceptable d’assister à une telle forfaiture. Et Moussa Balla de préciser : «Un jour Babou Yara est venu me parler de cette affaire. Il me dit que son frère lui a volé de l’argent, car l’entreprise est à son nom, c’est lui qui l’a créée en 2007. Je lui ai dit que dans ces conditions, c’est lui qui a trahi son frère en créant cette entreprise en son nom, au détriment de son frère de lait. Ils ont travaillé ensemble depuis quarante ans alors qu’ils n’avaient rien. Ceux qui les ont vus au départ racontent qu’ils n’avaient qu’une vieille moto Cameco et qu’ils étaient en location, sous le couvert de leur oncle. Ensemble ils menaient les affaires. C’est le petit frère qui s’occupait de tous les achats, de tous les contrôles, de tous les comptes, des versements en banque. Il n’y a rien qui appartient à Babou sans son frère car il n’a rien trouvé sans son frère. Leur père, avant de mourir, avait demandé à Babou de libérer son frère en lui donnant sa part pour qu’un jour l’argent ne les sépare l’un de l’autre sur la mésentente. Babou a refusé. S’il crée une entreprise personnelle avec l’argent commun aux deux, pour dire que son frère a fait un détournement, je dis que c’est Babou qui a fauté et son frère n’a fait que réparer la faute en partie. Le frère n’a pas ce que Babou possède, donc il a même des droits sur ce que Babou possède. Mais Babou ne songe pas à la fraternité, il oublie qu’ils ont des enfants et que l’on devait plutôt craindre que les enfants s’entredéchirent pour cet argent. Mais c’est Babou qui met le pied dans le plat. Il n’a pas écouté son père, il n’a pas écouté les vieux Djawambé (Djocoramé) qui l’ont conseillé devant moi, il a même refusé les conseils d’une des plus hautes autorités du pays. Alors, il n’écoutera que la force de la loi. »

                    A suivre donc !

    Boubacar DABO

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