Affaire Babani Sissoko – divers créanciers : Accusé d’avoir détourné 700 millions de FCFA, Me Mountaga Tall conteste

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    Sollicité par l’ex-milliardaire de Dabia, Babani Sissoko, pour distribuer 700 millions de F CFA à divers créanciers, après la cession de son hôtel en construction sur la berge du Niger,  «le Mariétou Palace» à la Libyan Arab Financial Investment Compagny (LAFICO), pour 3 milliards de F CFA, Me Mountaga Tall estime s’être honorablement acquitté de cette tâche. Ce n’est pas l’avis de Babacar Djigué – rien à avoir avec Amadou Djigué même si tous deux se sont enrichis dans le commerce général – qui soutient mordicus que le célèbre avocat et non moins président du parti politique CNID, s’est couché sur l’argent qui devait lui revenir. Il réclame 500  millions de nos francs et Me Tall ne veut lui en donner que 250 millions. Une manière, selon lui, de détourner le réliquat. L’Indépendant a consulté le dossier et écouté les deux parties.

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    Suite au harcèlement des nombreux créanciers qui lui réclament leurs dûs, Foutanga dit Babani Sissoko s’est vu contraint de mettre sur le marché son hôtel en chantier «Mariétou Palace» dont le titre foncier est enregistré au Domaine de l’Etat sous le N°4020.

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    Aucun opérateur économique ne s’est montré intéressé par cette offre. C’est ainsi que le président de la République, Amadou Toumani Touré, s’est personnellement investi dans cette affaire pour lui trouver une issue heureuse. En envoyant le ministre du Tourisme, N’Diaye Bâh et l’un de ses proches, l’ex-directeur général de Air Mali, Bani Kanté en Libye, afin de trouver un acquéreur au «Mariétou Palace». La présence de Bani Kanté auprès de N’Diaye Bah n’est pas fortuite. Bani est un ami personnel de Béchir Salah, le Directeur de cabinet du Frère Guide Libyen, Moamar Khadafi, et surtout Président de la Libyan Arab Foreign Investment Company-Mali (LAFICO-Mali) qui pèse 50 milliards de dollars US et dont Bani se trouve être le représentant en Afrique de l’Ouest.

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    C’est la ramification malienne de cette société, dénommée LAFICO-Mali, qui a déjà dans son portefeuille la SONATAM, l’hôtel Sofitel Amitié et, depuis peu, l’Hôtel Elfarouk Kempeski, qui a racheté le titre foncier du «Mariétou Palace» à trois milliards de FCFA. Au grand bonheur de ATT qui peut considérer qu’il a atteint son objectif qui était double : permettre aux opérateurs créanciers de Babani Sissoko de respirer un grand bol d’air frais après la récupération de leur pécule et doter le Mali d’un nouvel hôtel haut de gamme pour renforcer son receptacle touristique.

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    Les transactions financières ont été opérées par Me Amadou Diop, notaire à Bamako. Lequel a remis ce montant faramineux à Foutanga dit Babani Sissoko. L’acte notarié de cette remise a été rédigé chez Me Oumou Malet Kane Diallo. Le paiement de cette somme a été effectué de la manière suivante : 172,5 millions de FCFA remis à la Malienne de l’automobile (26 décembre 2006), 114, 8 millions remis à la Malienne de l’automobile (17 janvier 2007), 60 millions remis à Me Bénaba Sogoba (12 janvier 2007), 1,9 milliards remis à Fily Sissoko (19 janvier 2007), 32 millions à Me Amadou Diop et 700 millions de FCFA à Me Mountaga Tall (27 novembre 2006).

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    Dans l’autorisation de paiement qu’il a établie en la circonstance en faveur de Me Tall,  Babani Sissoko autorise de «façon irrévocable, Me Amadou Diop, Notaire à Bamako, à prélever et à remettre à Me Mountaga Talll, sans autre formalité ni procédure, ce montant (700 millions de FCFA) toute somme qu’il encaisserait pour son compte. Ladite somme à remettre à Me Mountaga Tall représentant les sommes dues par Foutanga dit Babani Sissoko à divers créanciers dont la liste et le montant des créances sont reconnus et acceptés par acte séparé».

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    Seulement voilà : certains créanciers, dont le plus illustre est Boubacar Djigué, laissent entendre que leurs sous ont été détournés par Me Tall, par ailleurs président du CNID et surtout premier vice-président de l’Assemblée nationale. A ce jour, ils disent ne pas être payés par le mandataire de Babani Sissoko qu’est Me Tall alors que celui-ci avait encaissé, depuis novembre 2006, les 700 millions de nos francs en espèces sonnantes et trébuchantes.

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    Dans l’entourage de Djigué, on murmure que  Babani Sissoko doit, à ce dernier, 500 millions de nos francs. En effet, Boubacar Djigué revendique une dette principale de 284 millions de nos francs, tel que cela ressort dans l’acte notarié signé par Alassane T. Sangaré, le 17 mai 2005. L’ancien milliardaire de Dabia n’ayant pu s’acquitter de cette dette, Djigué a fait saisir sa maison hypothéquée à cet effet. L’immeuble en question a été vendue en octobre 2006, à l’audience des criés du tribunal de la commune II. Le même Djigué a été adjudicataire faute de preneur. Il a donc racheté la maison de Babani Sissoko à 250 millions de FCFA. En déduisant ce montant de la dette principale, le député de Kéniéba reste lui devoir encore 34 millions de nos francs.

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    Sans état d’âme, Boubacar Djigué a opéré la mutation en son nom en payant au Domaine et au Cadastre plus de 37 millions de FCFA. Sans compter, bien sûr, les frais de justice et même les honoraires de ses avocats. Il donc dépensé énormément pour devenir propriétaire de l’immeuble qu’habite actuellement Foutanga à l’hippodrome.

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    Fort de cet acquis, Djigué a demandé à ce dernier de libérer la maison faute de quoi il sera expulsé sans ménagement. Babani Sissoko qui ne voulait pas obtempérer, a donc engagé des pourparlers avec Djigué pour lui rembourser son argent et conserver son domicile.

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    «Au lieu de 500 millions comme convenu avec Babani Sissoko, Me Tall nous propose 250 millions de FCFA. C’est une manière de détourner le reliquat du montant dû à Djigué. D’autres créanciers n’ont pas été payés également par le mandataire de Babani Sissoko. Au jour d’aujourd’hui, Djigué n’a reçu aucun franc de la part de Me Tall. Tout porte à croire que les 700 millions ont été détournés» nous a confié un proche de Djigué.

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    Approché par nos soins, Me Mountaga Tall nous a déclaré : «Je suis victime de ma bonne foi. A chaque élection, je n’échappe pas à deux choses : accusation de détournement de fonds des clients et l’on m’attribue à Ségou la nationalité sénégalaise. En 1992-1997, j’étais l’avocat des travailleurs de l’entreprise pour la construction de Manantali. J’ai tout entendu. En 2002, dans l’affaire de la COMATEX, des monstruosités ont été dites. Mais au finish, tous les intéressés ont eu leurs sous.

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    Nous sommes à l’avant veille de la campagne électorale pour les législatives, on sort cette affaire. Je dois vous dire que je ne suis pas l’avocat de Babani Sissoko ni son mandataire. Les créanciers de ce dernier que je connais sont ceux qui sont venus à l’Assemblée nationale me voir. Je suis intervenu pour un règlement à l’amiable. Ce sont ces dossiers qui sont transmis au notaire. Tout le monde a été payé à l’exception de Djigué qui refuse de venir prendre son argent». Et Me Talll d’ajouter que : «Le montant principal de sa dette est 214 millions et non 284 millions de FCFA conformément à l’inscription d’hypothèque.

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    L’acte notarié, qui fait état de 284 millions de FCFA, est étonnant dans la mesure où sur ce document, signé le 17 mai 2005, il est dit que Babani s’engage à payer ladite somme le 12 mai de la même année. Il y a quelque chose qui cloche. Cependant, je suis prêt à le désintéresser sur la base des 214 millions de nos francs et en y ajoutant les frais de justice et de mutation. Babani Sissoko ne m’a pas donné 500 millions à lui remettre et Djigué ne doit pas me réclamer ce montant. J’ai échangé des correspondances avec son avocat et il connaît la réalité».

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    Affaire à suivre.

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    Chahana TAKIOU

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