L’adoption internationale, jadis prônée pour donner une chance aux enfants en situation difficile, s’apparente aujourd’hui à un véritable trafic d’enfants qui ne dit pas son nom. Ainsi, plusieurs enfants maliens, « adoptés » par des couples français, sont, aujourd’hui, portés disparus, quelque part dans l’hexagone.
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La Convention de La Haye du 29 mai 1993 sur la protection des enfants et la coopération internationale en matière d’adoption internationale, est une convention à laquelle 74 pays ont adhéré sans la ratifier. Et parmi le petit nombre de pays l’ayant ratifiée, figure le Mali, où la convention est entrée en vigueur le 1er janvier 2007. Mais, il faut savoir qu’avant même d’adhérer à ladite convention, les autorités de notre pays autorisaient déjà la pratique de l’adoption internationale, notamment en partenariat avec des structures spécialisées en la matière, nonobstant l’absence d’une législation mieux adaptée au contexte international.
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En 2005, 82 enfants maliens ont quitté leur terre natale sous le couvert de l’adoption internationale.
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En 2006, 109 autres ont subi le même sort. Depuis 1990, les couples européens, désireux d’adopter des enfants maliens se bousculent aux portes des ONG et autres structures spécialisées dans les procédures d’adoption.
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La direction nationale de l’enfant et de la famille qui pilote les dossiers d’adoption internationale, cerne-t-elle bien tous les contours du phénomène ? Difficile de savoir. En tous les cas, il y a de plus en plus de protestations chez certaines mères dont les enfants ont été adoptés de façon apparemment normale. C’est le cas de Mme S. K, domiciliée au quartier Badialan III, qui remue ciel et terre pour récupérer son garçon, parti en France depuis 1994, avec un couple français « adoptant ». Selon la dame S.K, son mari serait à la base du départ de son fils.
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Une autre mère malienne, est inconsolable : une ONG, installée à l’Hippodrome, lui aurait pris son enfant de 2 ans, en 2002, en promettant de l’envoyer en vacances à Bamako, chaque année. Mais depuis, cette pauvre mère n’a plus revu son enfant.
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Abdoulaye Kéïta, père de nombreux enfants, pleure lui aussi : trois de ses enfants partis en France dans le cadre de l’adoption internationale ne sont plus jamais revenus. Pire, ils sont portés disparus en France. Joint par téléphone, Me Coulibaly Avocat à Paris qui suit cette affaire nous apprend que le dossier suit son cours.
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En plus des trois enfants Kéïta, quatre autres sont également portés disparus. Au total, sept enfants maliens sont portés disparus en France. En ce moment, Maître Coulbaly cherche à clarifier ces disparitions.
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L’ONG « Rayon de Soleil » qui était présente à Bamako en 2001, est fortement soupçonnée dans le cas des Frères Kéïta. Le document administratif délivré par les autorités maliennes pour l’adoption (05 décembre 1990) et le numéro de Visa de sortie n° 189908593, délivré par le consulat de France à Bamako en faveur des enfants, font mention de « Rayon de Soleil », installée 8 bis, Rue Martel 75010 ( Paris ). Et le cerveau de l’opération serait une certaine Mme BOUDAULT.
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Alpha Kaba Diakité
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