L’accès à la carte d’identité nationale est un droit pour tous les Maliens et non un privilège. Et pourtant, cette réalité semble ignorée dans la mesure où l’acquisition de ce document relève d’un véritable parcours de combattant. Il suffit de faire un tour dans les commissariats de police et les brigades de la gendarmerie pour s’en convaincre.
Aujourd’hui, avec la forte demande due aux contrôles accrus d’identité en cette période d’état d’urgence, on ne sait plus finalement sur quel pied danser. Actuellement, au niveau des commissariats de police et brigades de gendarmerie, des demandeurs de carte nationale d’identité sont tout simplement refoulés. Il faut faire jouer les affinités pour obtenir ce précieux sésame. C’est-à-dire soit connaitre le commissaire, le commandant de la Brigade, le sous préfet ou l’un de leurs proches collaborateurs. A défaut, il faut emprunter les chemins tortueux de la corruption en acceptant de verser des pots de vin. Une situation qui a automatiquement entraîné l’augmentation du prix de la carte nationale d’identité, passé de 2 000 Fcfa à 7 500 Fcfa, voire même 10 000 Fcfa. Par cette spéculation, les Maliens se sentent frustrés de se sentir comme vivant à l’étranger dans leur propre pays.
En faisant un tour devant la Brigade de la gendarmerie de Banankabougou, M. Dicko, rumine encore sa colère, vient d’obtenir une carte nationale d’identité, mais avec tous les problèmes du monde. Il dénonce le comportement des agents en ces termes: «Le traitement infligé aux maliens pour l’obtention d’une carte d’identité nationale à Bamako est plus dur que celui du jugement dernier. J’ai veillé à la brigade croyant avoir cette pièce le matin. On me fait savoir après qu’il n’y en a plus. C’est à la sortie qu’un monsieur en civil m’appelle pour me proposer son service moyennant 5 000 Fcfa.», déplore-il. Ce dernier joue sans nul doute l’intermédiaire entre les gendarmes et les usages. Cette réalité est la même dans beaucoup d’autres brigades de la gendarmerie et dans les commissariats de police. Ousmane Guittèye nous explique sa petite mésaventure au poste du commissariat du 10ème Arrondissement de Bamako. Selon lui, «le seul moyen d’avoir une carte est de donner 10 000 Fcfa aux agents. Dans un premier temps ils te diront qu’il n’y a pas de carte. Ensuite, ils trouveront d’autres motifs pour te pousser à parler le langage universel».
Effectivement, au cours de cette enquête, nous avons rencontré un jeune commerçant devant le commissariat du 10ème Arrondissement qui pointe un doigt accusateur sur les policiers qui, selon lui, ont un rôle dans le semblant de pénurie de cartes d’identités. «Ici, la magouille est devenue la mission principale de nos policiers. Après le dépôt d’une liste de demandeurs, aucun autre bénéficiaire n’a droit à la quittance. Où va l’excédent?»
La réalité semble être différente au 7ème Arrondissement où le commissaire de police, Almoubarek A. Maïga, contrôleur général de police, explique qu’il y a certes une rupture de stock de la carte, mais que son poste n’a jamais été confronté à une situation d’insuffisance de ce document. «Nous sommes surtout confrontés à un problème d’affluence et non à un manque de cartes», affirme le commissaire, tout en nous présentant le contrat qui lie la société Graphique Industries à l’Etat malien pour la confection des cartes nationales d’identité.
Abondant dans le même sens, le chef de la Section carte d’identité (Ci), le Major Djiré, du même Arrondissement, d’affirmer que sa gestion lui permet de maintenir l’équilibre. «Force est de reconnaitre que dans l’ensemble il y a une pénurie, mais je n’ai jamais été confronté à cette situation. Depuis bien avant cette crise, je délivre en moyenne 80 cartes par jour. Malgré cette insuffisance générale, je reste dans cette dynamique même avec l’affluence à laquelle nous sommes confrontés. Et pourtant, au moment de la distribution des cartes, tous les arrondissements bénéficient du même nombre de cartes», explique le Major Djiré.
Par ailleurs, l’importance de la carte d’identité nationale n’est pas à rappeler. C’est la pièce la plus demandée dans la résolution des affaires administratives. Elle justifie non seulement la nationalité malienne du titulaire, mais aussi rentre dans presque tous les processus administratifs à l’intérieur du pays, notamment les mariages civiles; l’accès à la salle lorsqu’il s’agit d’un examen ou d’un concours et aussi les promenades nocturnes surtout en cette période d’insécurité. En faisant un tour dans les institutions financières, on se rend compte que toutes les opérations de décaissement sont conditionnées à la présentation d’une pièce d’identité nationale. Les Maliens ne savent plus où donner de la tête.
Ibrahim M.GUEYE
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La moralité de l’individu se mesure avec le choix de ses intimes relations,les Etats ceux du contenu de leurs institutions .Un policier véreux n’est qu’une émanation .Le mal se soigne a la racine.C’est comment le Monde nous juge suite a l’ensemble de nos tare qui fait honte,il y’a plus de quoi être fiert depuis des decenies .
vous allez tous bruler dans l’enfer de kidal;: vivement la décision d’envoyer la police au nord.
Actuellement ils sont malades, avides d’argent et tous les moyens sont bon, y compris de fausses accusation de violation de code: Allah Kaw Sara
en 2011 le patron du ier arrondissement colonel Yamoussa Diakité nous a soutiré 20.000f cfa pour 2 cartes,
Les autorités corrompues n’en parlent même pas.
Les autorisées corrompues n’en parlent même pas.
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