Cheick Oumar Coulibaly, Abdoulaye Danté et Moussa Maïga étaient face aux magistrats de la Cour d’assises de Bamako pour des faits à eux reprochés : association de malfaiteurs, vol qualifié, coups et blessures volontaires, vol par recel, et détention illégale d’arme.
Les faits : dans la nuit du 15 au 16 Mai 2017, Moussa Diarra quittait la douane de Kati, son lieu de travail, pour son domicile, vers trois (03) heures du matin. Arrivé au niveau du quartier de Sirakoro Dounfing, il a été surpris de voir une petite fille lui demander de la déposer en ville. Malgré son refus, la petite fille a insisté. C’est ainsi que, par altruisme, il l’a transportée sur sa moto. A quelques 200 mètres de cet endroit, il a aperçu deux garçons sur une moto Djakarta arrivés par derrière, au moment du dépassement, le conducteur a donné un coup de guidons à sa moto puis lui a asséné un coup. Ainsi, Moussa Diarra et la fille se sont retrouvés finalement par terre.
La demoiselle a disparu dans la nature tandis que l’un des motocyclistes a administré à Moussa Diarra des coups de crosse de fusil sur la tête et à la tempe. L’autre s’est emparé de sa moto et les deux agresseurs se sont dirigés vers Kati. Avec l’aide d’un chauffeur de camion, Moussa a pu regagner le poste de police de Samè qui l’a orienté sur le 2ème Arrondissement de police. Cette unité l’a référé, à son tour, sur la Brigade des Mœurs.
Quelques jours plus tard, il a appris que la Brigade d’investigations Judicaires (BIJ), suite à l’information d’une personne qui a requis l’anonymat, avait entrepris une patrouille qui lui a permis d’interpeller Cheick Oumar Coulibaly à Niaréla, alors qu’il était en possession d’une moto Djakarta KTM. Au cours de cette enquête, il a dénoncé ses camarades Abdoulaye Danté, Moussa Maïga, Nouhoum Traoré, Toumani Sidibé et Daouda Diarra.
Après l’enquête préliminaire, les susnommés ont été conduits devant le Procureur de la République, puis une information était ouverte, au cours de laquelle, ils ont été inculpés d’association de malfaiteurs, de vol qualifié, de coups et blessures volontaires et de détention illégale d’arme à feu.
A l’enquête préliminaire comme devant le magistrat instructeur, les inculpés Cheick Oumar Coulibaly, Abdoulaye Danté et Moussa Maïga ont reconnu les faits d’association de malfaiteurs, de vol qualifié et de coups et blessures volontaires qui leur sont reprochés. Cependant, ils se sont accordés à expliquer que lorsqu’ils identifient une cible, ils choisissent un moment et un endroit appropriés pour la braquer et lui retirer son engin. Cheick Oumar Coulibaly a reconnu avoir commis trois braquages sur la route de Kati. Moussa Maïga a déclaré qu’il a participé à deux braquages sur la route de Koulouba et à Kati Koko. Quant à Abdoulaye Danté, il a déclaré avoir commis quatre braquages en compagnie de Cheick Oumar Coulibaly.
Après chaque opération, le butin des faits infractionnels était confié à Cheick Oumar Coulibaly pour la vente et le fruit est partagé entre les membres du groupe. Ainsi, Cheick Oumar Coulibaly a proposé deux des motos à Nouhoum Traoré. Ce dernier les a achetées après avoir vainement demandé les papiers à Cheick Oumar Coulibaly. Nouhoum Traoré a reconnu avoir acheté deux motos avec Cheick Oumar Coulibaly à des prix bien inférieurs aux prix normaux, soit respectivement 165 000 Fcfa et 100 000 Fcfa pour des motos usagées, mais très propres. Cet acte caractérise la complicité par recel des faits de vol qualifié reprochés aux inculpés.
Daouda Diarra a reconnu avoir acheté une arme à feu et l’avoir détenue sans une autorisation des autorités compétentes. Aussi, il a affirmé qu’à la veille d’un de ses voyages, il a confié ladite arme à Toumani Sidibé, son collaborateur à la station Sodies et que malgré la réponse négative de Daouda Diarra à la question du dernier, selon laquelle il n’avait d’autorisation de port d’arme, Toumani a accepté la garde de ladite arme qui, dit-il, a été subtilisée par Abdoulaye Danté à son insu.
A l’issue du procès, les trois inculpés qui sont Cheick Oumar Coulibaly, Abdoulaye Danté et Moussa Maïga qui étaient présents ont été condamnés à 10 ans de prison chacun. Ils doivent également payer la somme de 750 000 Fcfa pour réparer le préjudice causé à la partie civile. Le receleur qui était absent de la salle a été condamné à la peine de mort. Pour les détenteurs des armes, à savoir Daouda Dairra et Toumani Sibibé, ils ont pris 5 ans de prison par contumace.
Boubacar PAÏTAO
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Inculpés pour “viol” sur la mineure Mariam Camara :
Compte tenu de la délicatesse de l’affaire Sékouba Doumbia entendu à huis clos
La Cour d’assises s’est penchée sur une affaire très délicate, au point que les débats se sont tenus loin des oreilles indiscrètes. Compte-tenu de l’âge de la victime (mineure), Sékouba Doumbia inculpé pour viol a été entendu à huis clos. En plus de lui, selon les pièces du dossier, les amis qui l’accompagnaient la nuit de la commission du forfait ont également abusé de la victime Mariam Camara.
De l’information, il résulte que courant octobre 2017, la demoiselle Mariam Camara s’est rendue à une soirée de balani show dans le quartier de Sikoroni en commune I du district de Bamako. A un moment donné de la soirée, elle est allée à la boutique à proximité de la scène. A peine arrivée, un homme, qui s’est révélé plus tard être Sékouba Doumbia, a surgi dans l’obscurité pour la menacer à l’aide d’un couteau. Ainsi, il l’a entrainé de côté. Au même moment, trois autres de ses compères se sont joints à lui et ensemble ils ont entrainé Mariam Camara dans la cour d’une école se trouvant non loin du lieu de l’animation musicale. Toujours selon l’arrêt de renvoi, tour à tour, sans consentement, ils ont abusé sexuellement de la demoiselle, avant de l’abandonner sur place.
La victime est parvenue néanmoins à regagner sa famille pour alerter ses parents. Les investigations menées par ses frères ont permis à la police d’appréhender Sékouba Doumbia, lequel a été poursuivi, puis inculpé pour viol et complicité. Lors de l’enquête préliminaire, il avait reconnu les faits à la Police avant de se rétracter devant le magistrat instructeur. Car, a-t-il expliqué, il a abordé la jeune fille à la soirée en lui proposant une discussion en privé. Et d’ajouter qu’il lui a fait des avances amoureuses auxquelles elle a été réceptive et qu’il l’a tirée par le bras pour l’amener dans la cour d’une école avant d’entretenir des relations sexuelles avec elle et avec son consentement.
Pour le cas de ses amis, le dossier renseigne qu’ils ont manifesté leur envie à la victime qui leur opposa le refus et qu’en dépit de son refus ceux-ci ont utilisé la force et ont tour à tour abusé d’elle. Aux yeux de la justice, cette narration des faits, loin de disculper l’inculpé, corrobore plutôt la version de la victime en ce qu’elle a été abusée sans son consentement par l’inculpé Sékouba et trois de ses amis. En expliquant les faits tels qu’il a agi, l’inculpé a occulté le fait qu’il a effectivement menacé la victime avec un couteau et qu’ils ont tous abusé d’elle sans son consentement avant de l’abandonner. Nous y reviendrons pour le verdict.
Boubacar PAÏTAO
Poursuivis pour “association de malfaiteurs, séquestration, vol qualifie…”
Tiécoura Tangara et Baba Sissoko condamnés à la peine capitale et au paiement de 12 077 500 FCFA
La 1ère Session de la Cour d’Assises de Bamako a statué sur l’affaire du ministère public contre Tiécoura Tangara et Baba Sissoko inculpés pour ” association de malfaiteurs, séquestration, vol qualifié, violence et voie de fait “. A l’issue des débats, les deux inculpés ont été condamnés à la peine capitale.
De l’acte d’accusation, il résulte que l’affaire Tiécoura Tangara et Baba Sissoko remonte entre janvier 2016 et février 2017. À cette date, un certain Moussa Saïd Sidibé avait fait l’objet de plusieurs cas de vols. Selon l’arrêt de renvoi, lorsque ce dernier et sa famille vaquaient à leurs affaires, leur maison située à Moribabougou était cambriolée par des inconnus et des objets étaient emportés. Aussi, quand Moussa Saïd Sidibé se rendait chez lui pour constater l’état de santé de son épouse qui était souffrante, à la date du 9 décembre 2016 aux environs de 20 heures, il a été intercepté par deux individus munis d’un pistolet automatique (PA). Ceux-ci lui ont soutiré une somme de huit millions cinq cent mille (8 500 000) Fcfa qu’il avait dans sa voiture. Les braqueurs l’avaient également menacé de s’attaquer à sa famille en cas d’une quelconque déclaration à la police par lui ou par quiconque à propos ce braquage.
Comme si cela ne suffisait pas, le 6 février 2017, tard la nuit, quatre individus encagoulés s’étaient également rendus dans son salon. À l’intérieur de la chambre, quand sa femme a entendu des bruits étranges qui se produisaient, celle-ci a immédiatement fait signe à son époux Sidibé qui est venu trouver que les quatre cambrioleurs armés faisaient leurs opérations dans le salon. C’est ainsi que les visiteurs nocturnes ont immobilisé tous les occupants du lieu en attachant leurs mains et en fouillant toute la famille avant de s’enfuir avec une moto Djakarta, sept téléphones, un ordinateur, des bijoux, des pagnes et une somme d’un million cinq cent mille (1500 000) Fcfa.
Quant à Moussa Saïd Sidibé, il a été bastonné par les bandits et laissé pour mort. C’est ainsi que M. Sidibé a finalement décidé de porter plainte devant certaines unités d’enquêtes et notamment à la Brigade d’investigation judiciaire du ressort. Les enquêtes donc ouvertes par cette dernière ont conduit à l’interpellation de Baba Sissoko. Aussi, les enquêteurs ont retrouvé des téléphones volés au domicile de Moussa Saïd Sidibé. Cette arrestation a été suivie de celle de Tiécoura Tangara. À leur tour, ces deux ont dénoncé un certain Solo et un dénommé Guimba qui ont pris part aux différentes opérations de cambriolage au domicile.
Après d’intenses débats, Tiécoura Tangara et Baba Sissoko ont été condamnés à la peine capitale et au paiement de 12 077 500 Fcfa pour réparation de préjudices.
Boubacar PAÏTAO