Accusée de coups mortels sur sa coépouse, Mariam Barry a été reconnue coupable des faits. Mais elle a bénéficié des circonstances atténuantes et de la clémence de la Cour d’assises en écopant de 18 mois de prison, une peine qui équivaut à sa détention préventive. Les faits !
Mariam Barry et Dicko Barry (des cousines) étaient des coépouses vivant sous le même toit à San-Médine. Le 23 mars 2019, étant à leur domicile conjugal et en l’absence de leur mari, une altercation les opposa au sujet de leurs enfants. A cette occasion, Mariam Barry se munit soudainement d’un petit pilon pour donner un violent coup à Dicko Barry au niveau de la tête, avant de s’éclipser. Agonisante, la pauvre Dicko fut de suite transportée au Centre de santé de référence de San par les soins du service local de la Protection civile qui avait été alerté par des voisins, avant d’être évacuée à l’hôpital régional de Ségou où elle rendit l’âme le 26 mars 2019. La fautive, Mariam Barry, fut entre temps dénichée par la Police et soumise à une enquête préliminaire au cours de laquelle elle reconnut sans ambages les faits. Elle reconnut d’ailleurs les faits aux étapes subséquentes de la procédure. Toutefois, elle n’a jamais cessé de soutenir que son intention n’était point de provoquer la mort de Dicko Barry. Malgré tout, les faits s’analysent en coups mortels à l’encontre de Mariam Barry, en ce sens qu’ils ont consisté pour elle à administrer volontairement des coups et causer des blessures sans intention de donner la mort, mais qui l’ont cependant occasionnée.
Il ressort des informations que le bulletin n° 2 du Casier judiciaire de Mariam Barry ne figure pas au dossier, de même que la fiche de renseignements se rapportant à sa personnalité est muette sur sa réputation. Toutefois, son certificat d’expertise mentale fait état de ce qu’elle ne présente aucune anomalie psychique de nature à influer sur sa personnalité pénale. En conséquence il résulte, de l’information, charges suffisantes contre Mariam Barry. Et sa mise en accusation a été prononcée en raison des faits ainsi qualifiés. C’est ainsi qu’elle a été renvoyée devant la Cour d’assises pour y être jugée conformément à la loi.
Devant les juges, Mariam Barry a reconnu les faits, mais a précisé qu’elle n’avait pas l’intention de donner la mort à sa coépouse. Elle est revenue sur les faits mentionnés dans l’arrêt de renvoi. Ibrahim Cissé (son beau-père), au nom de la mère de la victime, a demandé la relaxe de Mariam Barry. Fousseyni Cissé (son mari) n’a rien demandé.
Le ministère public a plaidé que l’accusée a administré des coups mortels sans l’intention de donner la mort. Il a proposé 18 mois de prison (le temps de la détention préventive de Mariam) pour qu’elle puisse aller s’occuper des enfants dont un est décédé quand Mariam était en prison.
Son avocat a plaidé la légitime défense pour sa cliente. Il a demandé des circonstances atténuantes. Comme dernier mot, Mariam Barry a demandé le pardon.
Dans son arrêt de condamnation, la Cour a suivi le réquisitoire du Ministère public en infligeant à Mariam 18 mois de prison (le temps de sa détention préventive). Elle a été libérée le même jour.
Siaka DOUMBIA