Né vers 1997 à Abidjan (RCI), Seydou Samaké est apprenti chauffeur des gros porteurs domicilié à Sébénicoro. Il a comparu à la barre de la Cour d’assises de Bamako le lundi 23 août 2021 pour usurpation de fonction, association de malfaiteurs et vol qualifié. Pour ce premier dossier des juges, l’accusé en a pris gros car Seydou Samaké a écopé de la peine de mort.
Voici les faits : Le 29 décembre 2015, aux environs de 19h à Sébénicoro, derrière l’auto gare de Djicoroni communément appelé “Place de Guinée”, le nommé Seydou Samaké, apprenti chauffeur de son état, a été interpelé par un agent de la garde nationale au motif qu’il était habillé en tenue militaire des gardes.
Seydou Samaké, après avoir expliqué clairement les raisons et les motifs du port de cette tenue, a été aussitôt conduit par l’agent auprès de ses collègues en service à la résidence d’Etat, puis au Service d’investigations judiciaires de la gendarmerie où il a passé aux aveux suite à un interrogatoire musclé. Il explique cependant avoir évolué dans un groupe de bandits dont un certain Moussa, sans autre précision, serait le chef du gang et il a participé avec eux à plusieurs braquages consistant à dépouiller des personnes de leurs biens.
Soumis à une fouille corporelle, on a retrouvé un sac avec Seydou Samaké qui contenait des effets militaires, à savoir un ceinturon, un béret de la garde nationale, une tenue camouflée, un pullover treillis, un sac à main camouflé, une paire de Rangers, un galon de campagne sergent-chef, un badge au nom de Nayessa Konté et plusieurs autres matériels militaires.
En dehors de ces matériels militaires, Seydou Samaké se trouvait également avec d’autres matériels, notamment deux téléphones portables de marque Samsung, deux écouteurs de téléphones portables, un pistolet de fabrication artisanale, un porte-monnaie contenant un dollar, une torche, des puces et des cartes-mémoires de téléphones, quatre photos d’identité de lui-même et divers autres objets immobiliers.
Ainsi, des poursuites ont été engagées contre lui pour usurpation de fonction, association de malfaiteurs et vol qualifié. Par la suite, le parquet, saisi du dossier, a requis l’ouverture d’une information judiciaire contre lui et autres. Sur le non-lieu à suivre partiel, les nommés Moussa dit Moïse, Mohamed Koné et Bourama, sans autre précision, sont inculpés pour usurpation de fonction, association de malfaiteurs et vol qualifié. Signalons que ces inculpés n’ont jamais été entendus à l’enquête préliminaire encore moins être inculpés devant le magistrat instructeur parce qu’ils sont en fuite.
Quant à l’inculpé Seydou Samaké, il est constant qu’il a reconnu sans ambages les faits qui lui sont reprochés, tant à l’enquête préliminaire que devant le magistrat instructeur. Mais à la barre de la Cour d’assises, il a nié par tous les moyens les faits. C’est ainsi que l’accusé qui a eu la parole en dernier lieu comme moyen de défense n’a pas pu prononcer un mot. Le président de la Cour lui demande alors de tendre la main droite et de compter ses doigts. Hélas, il n’a pas pu parce qu’il était sous l’emprise de la drogue. A peine arrivait-il à se tenir correctement. Les juges, après délibération de cette première affaire de la 2ème session d’assises, ont tapé fort car Seydou Samaké a été condamné à la peine de mort.
Selon l’avocat de la défense, Me Mah Mamadou Koné, les juges rendent les décisions selon leur intime conviction. “Le parquet a fait un cumul d’infractions alors que sur les trois infractions, deux sont criminelles. Il a demandé l’application de la peine la plus élevée. Association de malfaiteurs c’est une condamnation à mort, c’est pourquoi la Cour a écarté les autres infractions parce qu’il n’y a pas eu de circonstances atténuantes en sa faveur et elle l’a condamné à la peine de mort”, déclare-t-il.
Marie DEMBELE