Créée dans le but de contribuer au développement par la solidarité et l’accompagnement d’actions en faveur des couches défavorisées du Mali (enfants, jeunes et femmes), l’association Salimata-Aide (A.S-Aide) est au bord de l’explosion. En cause, un bras-de-fer qui oppose depuis quelques temps les membres de l’association et leur président, Diabé Sékou Diabira. De sources concordantes, celui-ci est sous une menace procédure quasi-irréversible de bannissement pour avoir perdu toute confiance auprès de ses camarades. Ces derniers le tiennent pour responsable du détournement d’une importante somme d’argent collectée par les membres de l’A.S-Aide résidant en Europe. La manne en question semble s’être miraculeusement volatilisée l’aéroport de Paris alors qu’elle était destinée à des travaux de réalisation de forages, d’un orphelinat, ainsi qu’à l’acquisition de matériels et d’équipements pour centres de santé ou encore à l’assistance aux déplacés de guerre.
Au moment où nous mettions sous presse, une assemblée générale est en préparation, avec le dessein évident de déposer le président voire l’exclure comme le prévoit l’article 8 des statuts de l’association.
L’intéressé pourrait en outre encourir une périlleuse action judiciaire, selon ses adversaires, à moins de rembourser la somme reprochée qu’ils estiment à plus de cent millions de francs CFA.
Nos sources indiquent par ailleurs que l’association avait en outre passé des contrats avec des entreprises de travaux publics pour l’installation de forages à Sansanding, Bogodiabi et Diambéla, dans la région de Kayes, ainsi qu’à Lafiabougou, Taliko et Sanakoroba dans le district Bamako. Mais en dépit de la réalisation des travaux à hauteur de souhait, le paiement des entreprises est resté en souffrance faute de liquidité de la caisse. Ne connaissant que la personne du président, en tant que signataire desdits contrats, les prestataires menacent également d’intenter une action en justice afin d’obtenir le paiement de leur argent estimé également à plusieurs millions de FCFA.
Joint par nos soins, Diabé Sékou Diabira s’est défendu en ces termes : “Je n’ai rien détourné…la somme d’argent en question a été saisie par les autorités françaises le 12 juin 2019, à l’aéroport de Paris, entre les mains de Mamadou Cissé, un malien résident en France. Ce dernier devrait se rendre à Doubaï pour l’achat des matériels pour le forage”. Il explique, en effet, que la cotisation des membres, les dons et legs des compatriotes collectés au compte de l’association ont fait l’objet d’une saisie sans ménagement par la douane française pour défaut déclaration. “Et depuis, j’ai tout fait, mais ils refusent catégoriquement de me le restituer”, a expliqué le président de l’association A.S – Aide, ajoutant que la douane française est demeurée de marbre devant ses plaidoyers pour les démunis auxquels l’argent est destiné. Il assure avoir tout essayé pour la restitution de la somme saisie sans succès, alors qu’il risque ses ennuis judiciaires irréparables à cause des tensions de trésorerie occasionnées par la confiscation des fonds de l’A.S-Aide en France. M. Diabira a par ailleurs déploré le fait que Mamadou Cissé soit toujours en détention depuis l’hexagone.
Affaire à suivre
Amidou Keita