Accusé de coups mortels : Fousseyni Koné condamné à 5 ans de prison avec sursis

    2

    Le 2e jugement de la journée du lundi 21 août 2017 concernait l’affaire ministère public contre Fousseyni Koné qui était accusé de coups mortels ayant entraîné la mort de sa sœur Diaminatou Koné. Il sera condamné à 5 ans de prison avec sursis. Et pourquoi  a-t-il tué sa soeur? Les faits !

    Né vers 1969 à Koloni (Bougouni), Fousseyni Koné (cultivateur de son état) était à la barre pour répondre de l’accusation de coups mortels. Les faits. Selon l’Arrêt de renvoi, le 13 septembre 2007, Diaminatou Koné, en vue de son départ futur chez son fiancé, reçut de sa mère la somme de 5 000 Fcfa pour acheter des ustensiles de cuisine. A cet effet, elle se rendit à la foire de Zantiébougou, mais ne retourna pas à la maison. Inquiétée, sa mère avisa Fousseyni Koné (le demi-frère de Diaminatou) lequel partit à sa recherche. Elle a été retrouvée et conduite en famille par son frère qui la soupçonnait de vouloir se rendre à Bamako pour faire l’aide-ménagère, parce qu’elle n’avait rien dépensé sur les 5 000 Fcfa. De retour à la maison, Fousseyni Koné, pour corriger Diaminatou de cette intention, lui administra des coups de fouet.

    Peu de temps après, Diaminatou se dirigea vers le marigot au lieu de rejoindre les autres membres de la famille au champ. Et Diaminatou disparut de nouveau. Sa maman informa Fousseyni Koné, lequel retourna encore à Zantiébougou à la recherche de sa sœur. Ne l’ayant pas retrouvée cette fois-ci, il apprit, sur son chemin de retour, la découverte macabre du corps de Diaminatou, gisant dans le marigot.

    Mais dans le cadre des enquêtes, la Gendarmerie reçut les aveux de Fousseyni Koné sur les coups portés à sa sœur, même s’il avait tenté de les minimiser parce que le corps de Diaminatou ne portait aucune blessure. Mais l’expertise médicale attestera la facture des 3e et 4e vertèbres costales droites et conclut à une rupture du foie suite à un violent traumatisme thoracique. Ce qui a prouvé que les coups portés à Diaminatou ont entraîné sa mort. Pour cette mort, Fousseyni Koné a été mis en accusation et jugé.

    A la barre, Fousseyni Koné reconnaîtra qu’il est l’auteur de la mort de Diaminatou dit “Matou” mais il précisera qu’il n’avait aucunement l’intention de donner la mort à sa sœur qu’il a élevée. ” Je voulais la corriger et l’intimider pour qu’elle n’aille pas à Bamako “, a-t-il dit, avant de révéler que c’était la première fois qu’il battait Matou.

    Le mariage forcé comme motif de la fuite de Matou

    L’argument de fuite et de correction de Matou ne passera pas chez le Ministère public qui avait une autre analyse de situation. Il demandera si Matou était consentante pour le mariage. Est-ce qu’elle aimait son mari ? La fougue de Matou ne serait-elle pas la preuve du mariage forcé ? Fousseyni Koné répondra que sa sœur n’a jamais montré un signe de protestation ou de contestation du mariage.

    Appelée pour témoigner, Awa Doumbia, la mère de Diaminatou, expliquera que la belle famille de Diaminatou était venue la chercher et qu’elle avait tenté de fuir pour aller à Bamako. Et elle sera corrigée par Fousseyni Koné. Elle demandera de laisser tomber l’affaire et qu’elle a pardonné à Fousseyni Koné qui est un bon père de famille. Cette scène était pathétique.

    Dans son réquisitoire, le Ministère public dira que la mort de Diaminatou Koné est un acte qui pouvait être évité. Le fait pour elle de refuser de rejoindre son mari a été considéré par Fousseyni Koné comme un affront. Et ce dernier l’a battue à mort, même s’il n’avait pas l’intention de lui donner la mort. Il déclarera Fousseyni Koné coupable.

    Me Amadou Sissoko, qui défendait Fousseyni Koné, expliquera que la mère de Diaminatou ayant pardonné à Fousseyni Koné, ce dernier mérite d’être pardonné. “La correction des enfants est une coutume malienne. Fousseyni ne voulait pas faire de mal à Diaminatou. Il ne doit pas être diabolisé. Il ne voulait qu’éviter les affres de la grande ville à sa sœur qu’il l’a corrigée. Si on doit croire quelqu’un, c’est à la parole de la mère de Diaminatou. Nous plaidons coupables. C’est la chute de Diaminatou qui a causé sa mort. C’est le grand frère qui voulait corriger la petite sœur. L’enfant tombe de la main de celui qui le porte. C’est vrai qu’il y a eu faute, mais Fousseyni n’est pas méchant. Il doit bénéficier de la clémence de la Cour. La justice n’est pas seulement de punir, mais aussi de donner la chance à l’individu de se racheter “, a-t-il dit, avant de solliciter la clémence de la Cour. Comme dernier mot, Fousseyni Koné demandera le pardon et la clémence de la Cour.

    Dans la délibération, Fousseyni Koné a été reconnu coupable, mais avec des circonstances atténuantes. Le ministère public accédera à la clémence de la Cour tout en espérant que Fousseyni Koné bénéficie du sursis pour retrouver sa famille. Son avocat abondera dans le même sens que le ministère public, tout en affirmant que Fousseyni Koné est un délinquant primaire qui doit bénéficier d’une peine assortie de sursis. Ce qui, à ses dires, permettra à Fousseyni d’aller s’occuper de sa famille de 11 enfants. Ces propos lui seront très favorables. Dans l’Arrêt de condamnation, Fousseyni Koné sera condamné à 5 ans de prison avec sursis. Il sera libéré. A signaler que l’accusé était en liberté provisoire depuis 2007.

    Siaka Doumbia

     

    Commentaires via Facebook :

    2 COMMENTAIRES

    1. Je pense pas qu’elle aurait pu se déplacer de la maison au marigot avec 2 vertèbres cassés. Certainement elle a du avoir un autre choc (sûrement en tombant dans le marigot). Paix à son âme! Mr Koné purge déjà la peine du regret pour le reste de sa vie, inutile de la prison ferme, la cour a été compréhensive à mon avis.

    2. Et les juges, 5 ans seulement avec sursis alors qu’il y’a eu mort d’homme? Vraiment le verdict est décevant!

    Comments are closed.