Abdou Fall, né vers 1994 à Bamako est célibataire sans enfant domicilié à Médina-Coura. Mamadou Baba Fall, né vers 1994 à Bamako est célibataire sans enfant domicilié aussi à Médina-Coura. Tous les deux sont inculpés d’association de malfaiteurs, tentative de vol qualifié, meurtre, coups et blessures volontaires et détention illégale d’arme à feu. Seul Abdou Fall a comparu le lundi 15 mars 2021 à la barre de la Cour d’assises où il a été condamné à la peine de mort.
Les faits d’association de malfaiteurs, tentative de vol qualifié, meurtre, coups et blessures volontaires et détention illégale d’arme à feu sont prévus et punis par les dispositions des articles 175, 3, 252, 253, 199, 201 et 202 du code pénal, les articles 16 et 43 de la loi N°04-050 du 12 novembre 2004, régissant les armes et munitions en République du Mali.
Il ressort de l’information les faits suivants : Courant 2019, ID (aucun renseignement) téléphone à Mamadou Baba Fall et lui instruit qu’ils se croisent au carrefour des 300 Logements à Torokorobougou. Celui-ci se rend sur les lieux où il le trouve en compagnie d’Abdou Fall et d’autres personnes. Ils embarquent sur des motocyclettes et prennent la direction des 300 Logements. Chemin faisant, ils aperçoivent la nommée Awa Francisca Traoré sur une motocyclette, ID nourrit l’idée de la déposséder de son engin de marque Djakarta et ils la suivent jusque dans une ruelle. N’étant pas d’avis avec ID, Mamadou Baba Fall décide de se séparer de ses compagnons et descend de la mobylette.
Au même moment, ses acolytes tentent de déposséder Awa Francisca Traoré de sa motocyclette, mais celle-ci crie au voleur. Ils prennent la fuite. Alors une foule déchaînée arrête Mamadou Baba Fall car on l’avait aperçu sur la motocyclette en compagnie des autres. Il a la vie sauve grâce à la promptitude des agents de police du 4ème arrondissement qui, alertés, se retrouvent rapidement sur les lieux.
Une course poursuite s’engagé entre Abdou Fall et un taximan qui le pourchasse jusque dans une concession gardée par Youssouf Sénou sise au quartier 300 Logements. Ledit gardien tente de l’appréhender et il tire à bout portant sur ce dernier qui a rend l’âme plus tard à l’hôpital. La police, à son tour, essaie de l’intercepter, mais il se retranche dans une famille. La police intime à tous les occupants l’ordre de rejoindre le toit de leur maison. Ainsi, Sira Diane veut fermer sa fenêtre, mais l’ayant aperçu, Abdou Fall tire vers sa direction. Les balles atteignent la dame à la main droite et à la poitrine. Finalement, Abdou Fall est interpellé et conduit au commissariat du 4ème arrondissement de Bamako.
Quand à ID et les autres, ils parviennent à s’enfuir. A la réception du procès-verbal d’enquête préliminaire, le parquet opte pour l’ouverture d’une information judiciaire contre Abdou Fall, Mamadou Baba Fall, ID (sans autre renseignement) et autres pour association de malfaiteurs, tentative de vol qualifié, meurtre, coups et blessures volontaires et détention illégale d’arme à feu. Abdou Fall, à la barre, qui nie être un assassin, fait une déclaration pour le moins surprenante : “Je ne suis pas un assassin, mais c’est comme ça que nous procédons pour pouvoir survivre parce que les autorités du Mali ne font rien pour changer la donne. Ils ne font rien pour nous les pauvres. Je n’ai pas étudié, je n’ai pas d’emploi, que voulez-vous que je fasse si ce n’est que sacrifier ma vie en volant parce qu’on court un très grand danger car on peut mourir à tout moment” déclare-t-il en haussant le ton devant la Cour.
A la question de la Cour, à savoir qui a tiré sur le gardien, l’accusé répond : “Ce sont les policiers parce qu’à la police on m’a dit que la balle extraite de son corps était petite, alors que la mienne est grande dont un seul coup tue directement. Moi je ne tue pas, je ne dépossède pas les gens de leurs engins, je ne vole que de l’argent”, explique-t-il.
Pour justifier ses faits, Abdou Fall signale que son échec de la vie sociale est dû à la mauvaise politique du gouvernement : “Vous mettez tous vos enfants dans les meilleures écoles à l’intérieur ou à l’extérieur du Mali laissant les enfants des pauvres dans les écoles publiques où on ne fait rien”.
Le président de la Cour lui demande s’il n’a pas été à l’école. Il répond oui et le président continue en ces termes : “Le gouvernement n’a rien à voir avec ta réussite si tu n’as pas pu te battre. Beaucoup de gens sortent de ces écoles et réussissent très bien dans la vie, dis plutôt que tu es un vaut rien”, lui rétorque le président.
Abdou Fall réplique : “Je ne suis pas un vaut rien, moi j’étais en aventure, ce n’est pas l’Etat malien qui m’avait envoyé là-bas, il m’a plutôt fait revenir soi-disant qu’il y a du travail ici alors qu’il n’y a rien ? Que voulez-vous que je fasse si ce n’est que ça ?” Dit-il, en parlant d’association de malfaiteurs et de vol.Réaction de la Cour : “Bien sûr qu’il y a du travail ! Seulement tu te crois meilleur que ceux qui mènent leurs activités dans le formel comme dans l’informel, les ouvriers qui vivent du jour au jour dignement”.
L’accusé répond : “Bien sûr que je suis mieux qu’eux parce que moi j’ai ma tête pour réfléchir aux bons plans de braquage, non pour porter les objets dessus”.C’est ainsi que la Cour met fin au débat pour passer à la délibération. Abdou Fall n’ayant montré aucun signe de regret, a pris la peine de mort. Et Mamadou Baba Fall, n’ayant comparu, a été jugé et condamné par contumace.
Marie DEMBELE
on tue on vous donne 10 ans et ce petit voleur est condamne a la peine de mort parcque tout simple il denonce les faits , N’etait-il pas necessaire de faire un bilan complet de sa sante mentale ? puisque sa reaction montre qu’il est revolte ou qu’il est hors de lui meme . Monsieur Le juge soyez professionel !
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