Né vers 1994 à Intifrika Wene, commune rurale de Téssit, Bassirou Ibrahim était devant les jurés de la Cour d’assies de Bamako pour répondre des accusations d’actes de terrorisme par appartenance à un groupe de combat, détention d’armes et de munitions en relation avec une entreprise terroriste. Il a été reconnu coupable.
Les faits : Le 9 mars 2020, une opération de ratissage a été menée par la force Barkhane dans le secteur de Dioro, cercle de Gourma Rharous. Au cours de ladite opération, le nommé Bassirou Ibrahim a été interpellé en possession d’une arme, en l’occurrence une AK47 et des munitions. Soupçonné d’appartenir à un groupe terroriste, il a été déféré au pôle judiciaire spécialisé où une information a été ouverte pour des faits d’appartenance à un groupe de combat, détention d’armes et de munitions en relation avec une entreprise terroriste. L’inculpé Bassirou Ibrahim a nié les faits tant à l’enquête préliminaire qu’à l’information. Il soutient qu’il a été interpellé lorsqu’il causait chez son ami d’enfance du nom de Mohamed Sidy. Cependant, il a toujours confessé la détention du PM n°56-13628297 et il a aussi reconnu avoir rencontré nuitamment des membres du groupe dénommé Al Nustra, dirigé par le nommé Abdallah Manare, accompagné de quatre hommes munis de deux motos, deux armes, deux bidons et des sacs dans une forêt clairsemée. Il tente de justifier son comportement par ses liens antérieurs avec Abdallah Manare en tant que, tous les deux, membres du groupe d’auto-défense Ganda-Izo. Mais cette rencontre confirme clairement ses liens avec ledit groupe, surtout lorsque l’on sait qu’elle a eu lieu la nuit et dans la forêt.
A la barre, Bassirou Ibrahim déclare qu’il n’était pas en possession d’arme lorsqu’on l’a interpellé, mais qu’il est parti montrer là où se trouvait ladite arme à la force Barkhane.
“Mon père a pris contact avec un certain Amadou Diallo pour que les jeunes de notre village puissent se réunir et défendre notre village. C’est dans ce cadre que mon père m’a acheté une arme pour que j’intègre le groupe d’auto-défense Ganda-Izo”, indique-t-il. La défense, à son tour, a signalé que Ganda-Izo n’a jamais été un groupe terroriste et que son client n’a pas été arrêté en possession d’arme. Quant au ministère public, il a fait savoir que les accusés ne peuvent pas toujours avouer les faits lors de l’enquête préliminaire et venir les nier devant la Cour d’assises.
La Cour, après délibération, a retenu l’accusé Bassirou Ibrahim dans les liens de l’accusation et l’a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, au paiement de 2 millions de Fcfa d’amende et 100 000 Fcfa de dommages et intérêts à verser au service du Contentieux de l’Etat malien.
Marie DEMBELE