Accident mortel à Garantiguibougou : -Le policier à l’origine du drame échappe de justesse à un lynchage -La circulation paralysée hier par une grève des syndicats des Sotrama

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    Des pneus ont été brûlés et les artères barricadées par des manifestants
    Des pneus ont été brûlés et les artères barricadées par des manifestants

    Le bilan qui fait polémique entre la Police et les syndicats de Sotrama a provoqué l’ire des seconds qui ont immédiatement déclenché une grève de protestation contre l’interview du directeur national de la Police.

    Selon le directeur national de la Police, Hamidou Kansaye, l’altercation a fait un mort sur le coup et un blessé grave, tandis que les témoins soutiennent le contraire. Ceux-ci affirment avoir vue deux corps sans vie gisant dans le sang et une troisième victime blessée grave. La vive tension entre les policiers et le conducteur de SOTRAMA, de ce mardi 18 août sur la bande des 30 mètres reliant Kalabancoura à Garantibougou restera longtemps gravée dans la mémoire des citadins de la capitale. Car, suite à cet énième incident malheureux, les syndicats ont fait vider les quelques Sotramas qui avaient commencé à faire le plein hier jeudi dans le but de remplir une journée normale de travail. Les habitants de la capitale ne sont pas encore au bout de leur souffrance. Car, la grève entamée hier devra se poursuivre normalement ce matin. Sauf changement de dernière minute, comme des discussions de conciliation sont en cours.

    En effet, tout est partie de la volonté d’un de stopper nette la course poursuite d’une SOTRAMA dont le conducteur avait refusé d’obtempérer, selon des témoins.

    A les en croire, les faits se seraient produits entre 16h et 17h le mardi. Le conducteur de SOTRAMA s’était fait siffler par le policier. Mais, pour des raisons non encore invoquées, le chauffeur refusa d’obtempérer. Le policier en justicier sauta alors dans le véhicule et tenta d’arrêter le véhicule de force, en bloquant la direction, racontent des témoins interrogés. Ce qui devrait arriver, arriva. Le jeu de tiraillement a tourné en tragédie. Le véhicule dérape en quittant sa voie normale prend le sens opposé, renverse deux personnes sur une moto, et finit sa course dans un kiosque (une quincaillerie).  Bilan : un mort et des blessés selon le directeur général de la police, Hamidou Kansaye, deux morts selon certains témoins et trois selon d’autres, dont les deux personnes en moto et une vieille dame. Les esprits s’échauffent très vite. Mécontents, les jeunes du quartier tentent de lyncher le policier qui a vite trouvé refuge dans une des familles environnantes des lieux du drame. Avant que ses collègues du commissariat du 11ème arrondissement ne viennent à sa rescousse quelques minutes plus tard. N’ayant pas pu mettre la main sur le policier, les apprentis-chauffeurs de SOTRAMA aidés par quelques jeunes, révoltés par la scène se déchainent.  Ils brûlent des pneus et le hangar des agents de police de la CCR, brisent des feux tricolores et pillent certains commerces. Il a fallu l’intervention énergique des éléments de maintien d’ordre pour disperser les manifestants. Hier encore, ces éléments composés de policiers, de gendarmes et de gardes étaient visibles au niveau de certains carrefours, notamment celui de Kalaban Koro. A coup de matraques et de gaz lacrymogènes, les forces de l’ordre arrêtent plusieurs jeunes blessant certains, selon des témoins. Pour en savoir davantage nous nous sommes rendus au commissariat du 11ème arrondissement (commissariat le plus proche des lieux de l’incident ndlr), dans la matinée du mercredi. A la porte : plusieurs éléments de police étaient en faction, pour contenir la horde d’apprentis-chauffeurs de SOTRAMA toujours en colère. Le commissaire adjoint qui nous avait été proposé comme interlocuteur n’a pas été du tout coopératif. A peine, il répond à notre bonjour, avant de nous éconduire de son bureau sans ménagement. « Je ne peux te recevoir maintenant » a-t-il dit, les yeux fixés sur son ordinateur. En réaction à son traitement peu courtois, nous nous sommes présentés comme étant des journalistes à la quête de la bonne information. Mais, en dépit du ton pondéré, il a trouvé moyen de nous renvoyer de son bureau en disant « Je n’ai rien à vous communiquer pour l’instant », poursuit-il, toujours en bambara, comme s’il ne parle pas français, la langue officielle en pareille circonstance. C’est son collègue qui a été un peu plus aimable. Il nous a gentiment dit qu’« il est encore trop tôt pour se prononcer… ».

    Cependant si le bilan humain diffère selon les versions des témoins et du DG de la police, sur les lieux de l’accident on pouvait encore voir la SOTRAMA plongée dans le kiosque et la moto ‘’Jakarta’’ de couleur bleue foncée, écrabouillée sur le goudron.

    Comme toujours, les enquêtes sont ouvertes.

    Lassina NIANGALY

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    1 commentaire

    1. certains agents ne veulent que de l’argent mais pas la securité routière et certains chefs n’envoient que ceux qui rapportent de l’argent et non ceux qui font bien leur travail.

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