M. Coulibaly Cheick Sadibou, depuis la semaine dernière, est écroué à la maison centrale d’arrêt de Bamako pour vol, escroquerie et abus de confiance. Il écope de 3 années fermes de prison, suite à son coup rocambolesque dont les répercussions sont autant économiques que sociales. Après avoir détourné 69.000 dollars soit 32 millions FCFA, il s’en alla en idylle avec sa maitresse à Kolokani puis en Guinée avant d’être ramené au bercail grâce à une minutieuse enquête menée par le commissariat de police du 8ème arrondissement.
L’Académie Africaine des Langues (ACALAN) est une institution spécialisée de l’Union africaine, créée en 2001. Elle a pour objectifs fondamentaux, la promotion des langues africaines, la promotion des langues transfrontalières et la promotion des langues transfrontalières véhiculaires. Son siège est à Bamako depuis sa création.
En effet, tout a commencé le 27 mai 2011. M. Coulibaly Cheick Sadibou, coursier de l’institution, est chargé par son comptable d’échanger en liquide 69.000 dollars en FCFA auprès de l’Ecobank-Mali. Aussitôt la mission effective, c’est-à-dire les 32 millions empochés, la tentation eu raison sur la conscience de Monsieur Coulibaly qui changea d’emblée de statut. Le fonctionnaire moyen et chef de famille avec 6 enfants qu’il était, se retrouvât en quelques secondes ‘’millionnaire’’ d’où le feuilleton suivant.
Après l’opération, au lieu de retourner au service, il appela illico presto son amante (mariée et mère de 3 enfants) avec laquelle il se rendit au marché pour acheter une moto (4 roues) à 425.000F. Ils passèrent le week-end à Kolokani, sa ville natale. ‘’La lune de miel’’ consommée, les deux amoureux rentrèrent en contacts avec deux charlatans qui devaient brouiller les pistes au prix d’une forte somme d’argent. Assuré du talent mystique de ses marabouts, M. Coulibaly se réfugia en Guinée avec l’aide d’un jeune apprenti qui connaissait bien cette route. Son amante devait, elle, prendre des précautions pour le rejoindre le plus tôt possible afin qu’ils s’envolent ensemble pour la Sierra Léone.
Aussitôt interpellé par les autorités de l’agence africaine des langues dont le comptable, le commissariat de police du 8ème arrondissement fera de l’affaire une priorité en ouvrant immédiatement une enquête. Ces efforts déployés ne furent pas vains, car auront permis l’arrestation de l’amante. Cette dernière n’hésita pas, sous la pression des agents de police, à dénoncer son amoureux, les deux charlatans et tous les autres coupables. Ainsi furent arrêtés les deux féticheurs, sensés grouiller la piste et étouffer l’affaire, et le jeune apprenti qui l’avait aidé à quitter le pays. Ils ont tous reconnu les faits…
Des éléments solides en sa possession, Le commissariat du 8ème arrondissement saisît aussitôt l’Interpol pour l’arrestation de l’escroc. C’est ainsi qu’il fût appréhendé et renvoyé, en complicité avec la police Guinéenne, pendant qu’il embarquait dans un bateau pour la Sierra-Léone.
Envoyés devant le parquet, et pendant la période d’enquête, d’autres complices à l’image de MKK eurent le temps de prendre la tangente après avoir été informés de l’arrestation de Monsieur Coulibaly. Au cours de son interrogatoire, il aurait affirmé avoir donné la somme de 17 millions à MKK, un vendeur de chaussure au marché de Médine. Ce dernier devrait acheter une parcelle, une SOTRAMA et remettre la somme de 2 millions FCFA à son épouse, la mère de ses 6 enfants. La boutique de MKK a été mise sous surveillance, mais il n’est jamais revenu. Arrêté, le jeune homme qui le suppléait dans la boutique a déclaré qu’il se trouverait à Kolokani. Dépêchée sur le terrain, l’équipe du commissaire en charge de l’affaire constatera tout simplement la fuite de ce dernier pour la Mauritanie.
Si le comptable, lui, a été renvoyé de son boulot et devra payer la totalité des 32.000.000 auprès de l’ACALAN, Monsieur Coulibaly aura l’opportunité de regretter certainement son forfait durant les 3 années prochaines qu’il passera au ‘’grand lycée’’ de Bamako.
IDRISSA KANTAO