Décidément certains cadres maliens n’ont aucune notion du respect de la chose publique. C’est le cas de l’ex Directeur des Entrepôts du Mali au Ghana, le Lieutenant Colonel Joseph Coulibaly, nommé à ce poste à la suite de la modification du cadre organique des Entrepôts sous la junte d’Amadou Aya Sanogo. Une situation d’ailleurs qui avait provoqué l’ire de nombres des Maliens au moment où notre pays faisait face au défi de la reconquête de ses régions Nord tombées dans l’escarcelle des narcodjihadistes. Certains des collaborateurs de l’officier l’accusent aujourd’hui d’avoir confisqué, après qu’il eut été relevé par l’arrêté n°2014-049-3244/METD-SG du 13 novembre 2014, l’un des véhicules de EMAGHA, une Wolswaguen Tuguan, nous signale-t-on, qui date de novembre 2013 avec pour numéro d’immatriculation GT 6263. Pour pouvoir quitter le Ghana avec son butin, nos sources nous indiquent que notre lieutenant colonel aurait usé de faux documents établis pour la cause en vue de tromper la vigilance des agents en uniforme dans les corridors. Pour cela, il se serait rendu au Mali via le Togo. N’est-ce pas là un plan bien muri ? Dans tous les cas, le comportement de cet officier, combien répréhensible, s’apparente à un mépris et une défiance pour les autorités qui avaient pourtant sonné le tocsin contre ces genres de pratiques aux premières heures de leur prise de pouvoir. Il revient maintenant aux autorités, à défaut de pouvoir sanctionner le Lt colonel Joseph Coulibaly, de remettre EMAGHA dans ses droits en lui remettant tout simplement son véhicule. Pour rappel, Joseph Coulibaly, mécontent de son rappel, avait, sans succès, tenté en son temps, par tous les moyens, d’obtenir l’abrogation de l’arrêté n°2014-049-3244/METD-SG à travers ses relations. La presse avait même été mise à contribution pour vilipender Ie ministre de l’Equipement des Transports et du Désenclavement ainsi que le Directeur national des Transports. Comme si cela ne suffisait pas, un procès sera même intenté auprès du tribunal administratif pour annulation de l’arrêté et le payement des dommages et intérêts. Dans sa requête, le requérant s’était fondé sur une circulaire de Bakary Konimba Traoré, alors ministre des Finances, en date de 1996 et qui limitait le séjour des fonctionnaires dans les entrepôts à 5 ans pour les autres agents et à 4 ans pour Ie Directeur. Autre grief formulé par les ex collaborateurs du Lieutenant Colonel Joseph Coulibaly, c’est la vente du groupe électrogène mise à sa disposition par les EMAGHA.
Yaya Samaké