Nous annoncions dans nos colonnes que l’agent commercial d’Auto Center Mali, Moussa Kouyaté qui avait comme exercice favori, l’escroquerie et la malversation financière est finalement tombé dans les mailles du procureur du Tribunal de Première Instance de la Commune III, Sombé Théra : depuis quelques jours, il séjourne à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako. Il doit répondre du détournement de la coquette somme de 7,5 millions de francs CFA.
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Pour mémoire, nous indiquions que, venu en vacances au bercail chez ses parents à Djicoroni Dantènèbougou, Aliou Sissoko, un Malien installé en France rencontre Moussa Kouyaté, un ami d’enfance, à qui il ne va pas tarder à accorder une confiance totale. Très rapidement, notre émigré va faire la présentation de son ami à ses parents, auxquels il a déclaré faire toute confiance à ce monsieur à cause de sa franchise.
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Rapidement, notre escroc de grand chemin va devenir le chouchou de la famille Sissoko, tandis que son ami n’hésitait plus à lui confier son argent. Devenu banquier de circonstance, il ne ménageait plus aucun effort pour hausser sa cote de confiance auprès de la famille Sissoko. C’est alors qu’une affaire domaniale, qui opposait le père de l’émigré à une tierce personne, a éclaté dans la famille Sissoko.
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Alou Sissoko décide d’éponger les dettes de son père qui s’élevaient à 7, 5 millions de francs avant de rentrer en France. Ce dernier devait ensuite lui rembourser à tempérament par l’entremise de Moussa Kouyaté en qui il avait une confiance absolue et qui devait à son tour verser les sommes encaissées dans un compte de son ami (Alou Sissoko). Mais il avait eu le tort de ne pas mettre sa famille natale de Lafiabougou au courant de cette démarche de confiance dans laquelle il s’était engagé avec son ami Moussa Kouyaté.
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Comme prévu, le père s’exécuta en payant par tranches la somme due à son fils, sans prendre le soin d’informer ce dernier. Au bout de quelques mois, il finit le remboursement des 7,5 millions de francs CFA. C’est seulement alors qu’il juge utile de mettre son fils au courant du respect de son engagement.
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Stupéfait, Alou Sissoko qui avait secouru à hauteur de 4 millions à Kouyaté dans une affaire de faux dédouanement, rentre immédiatement en contact avec ce dernier pour en savoir davantage. Moussa Kouyaté qui avait abusé le vieil homme en lui présentant un nommé Bréhima Bagayoko, (un prétendu guérisseur résidant à Kalaban-coura, mais très connu à Paris) pour servir de convoyeur de fonds, ne reconnaît que 6 millions et promet de les payer, dans un bref délai à M Sissoko.
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Ce fut une longue attente pour celui-ci, qui finira par porter plainte contre l’escroc, entre-temps arrêté par la Brigade fluviale de Bamako dans une autre affaire qui l’opposait à la cantatrice Ami Koïta. Alou Sissoko ne put s’empêcher de voler au secours de son ami d’escroc en payant 600 000 FCFA pour obtenir une liberté provisoire qui sera par la suite totale. Mais, sa sollicitude sera mal récompensée car l’autre refusa catégoriquement de payer le reste de ses 6 millions.
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L’affaire sera finalement transportée au Camp I au niveau du Commandant de brigade, le major Oumar Dicko. Et de là au tribunal de première instance de la Commune III. C’est ainsi que l’escroc, qui se trouve mêlé à dix autres sales affaires à Bamako, est aux arrêts depuis quelques jours.
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Cette affaire continue de faire des remous car la famille d’Alou Sissoko fait l’objet depuis quelques jours de sérieuses menaces et d’injures à travers des coups de fil provenant de la famille de Moussa Kouyaté. Chose qui pourrait retourner contre l’escroc en question quand on sait que de telles menaces ne manqueront certainement pas de compliquer son sort. En tous cas, le Procureur en charge du dossier du sieur Kouyaté en prendra acte et éventuellement préconisera des sanctions à cet effet.
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Le hic dans la présente situation, c’est que les parents de Moussa Kouyaté tentent de se rendre justice ou du moins essaient de fouler au pied les règles de celle-ci. Pour cela, ils comptent sur le soutien de certains gendarmes du Camp I qui ont déjà cherché à un moment donné d’étouffer l’affaire. Une pratique courante dans cette brigade. Car un de nos confrères qui a des démêlés avec un spéculateur foncier continue de courir derrière ses sous à cause de la protection dont bénéficie son escroc.
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Presque qu’à la merci des accusés, le gendarme se charge d’informer ceux-ci chaque fois qu’il s’agit de les mettre en garde à vue.
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Affaire à suivre !
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Fatoumata Haïdara (12 juin 2007)
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