Le drame se passe très tôt (aube) ce samedi 23 mai 2015 au marché de Hamdallaye en commune IV du district de Bamako. C’est l’heure des bouchers. C’est en effet très tôt que les carcasses de viande quittent les abattoirs pour les points de vente. C’est aussi l’heure où les « clandos » (clandestins) acheminent eux aussi leurs viandes illégalement abattues vers les marchés. Ce jour-là, l’équipe de contrôle et de prévention des illégaux ont pisté un «catacatni » (petite moto-camionnette) jusqu’au marché de Hamdallaye. Le vétérinaire de l’équipe a reconnu la viande non règlementaire et le policier a demandé aux deux empoisonneurs de remettre la viande frauduleuse à la disposition de l’autorité publique. Ce qu’ils n’avaient absolument pas l’intention de faire.
Et au lieu de s’exécuter, ils ont brandi leurs machettes et auraient commencé à foncer dans le tas de la petite équipe. Etaient-ils agresseurs en premier lieu ou alors ils se trouvaient en position de légitime défense ? Ont-ils assorti le refus d’obtempérer à l’autorité avec la menace de violence avant de passer à l’acte ou alors c’est cette autorité qui a abusé de ses prérogatives et mis les criminels en obligation de se défendre contre l’arbitraire ? Un peu de confusion se retrouve à ce niveau et les deux versions contradictoires ont été évoquées.
Toujours est-il que le policier a dégainé, tiré et blessé les deux fraudeurs. Et ce qui est sûr aussi est que le policier a quitté les lieux sans son arme de service. Et l’arme a fini par disparaître. Ce qui est sûr aussi c’est que le vétérinaire a été blessé, ce qui tend à conforter l’idée selon laquelle les deux faux bouchers ont attaqué l’équipe d’inspection et qu’ils avaient été suffisamment agressifs et menaçants pour mettre un policier armé en fuite et qui fuit en laissant son arme derrière lui.
Finalement, l’on se retrouve avec trois blessés (un par coupe-coupe et deux par balles), un marché perturbé et une viande non vendue. Avec une leçon aussi : au Mali tout est possible. La question que nous posons : est-il nécessaire de garder un élément pareil dans la police malienne ? Un policier qui se sauve laissant derrière lui à la merci du premier venu? A-t-il sa place dans notre police ? La réponse est oui. Un oui franc et massif car nous sommes dans le pays du « deelili » : le malfaiteur fait déplacer (et qui accepte de se déplacer) l’imam, le chef de village ou toute autre personnalité morale pour venir plaider sa cause. Et ça passe, on passe l’éponge.
Amadou Tall
Votre article soulève des questions de droit et en même temps il incite à l’examen du principe et mode d’action de la Police Nationale.
1°) Pourquoi “un seul agent de Police” pour prêter main forte à “un seul agent vétérinaire” dans une situation au péril imprévisible?
2°) l’agent de Police était-il réellement en mission autorisée c a d muni d’un ordre de mission avec des consignes claires? Ou voulait-il comme beaucoup d’autres, profiter de son uniforme pour intimider et extorquer les biens de citoyens qui eux mêmes en porte à faux avec la loi?
3°) Pourquoi le policier et l’agent vétérinaire n’ont-ils pas agi avant que le boucher clandestin ne soit au marché? Ce qui aurait dimunié le rsique d’aggression. Même pas pour defendre seulement son bien, le boucher a vu en l’action des actions une occasion de l’humilier en public devant ses clients et autres.
4°) Le légitime défense supporte la défense d’une personne ou de soi même contre une aggression injuste. Mais il faut un péril imminent , actuel et la defense doit être proportionnée à l’aggression. Quand un agent tire sur un malfaiteur, il ne doit en avoir aucun regret, ni avoir peur des conséquences de son acte car il est couvert par l’Etat de Necessité.
En conclusion,des faits facheux du genre mettent en exergue l’insuffisance dans la formation des Policiers.
Pro Lega, Pro Patriaca !
VIVE LA REPUBLIQUE
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