Ça nous révolte Des bandits brûlés vifs, lapidés, battus à mort : la mauvaise distribution de la justice en cause

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    La faiblesse de la justice conduit à l’effritement de la société, aux désordres, aux règlements de compte. Depuis quelques semaines maintenant, les autorités assistent presque impuissantes à la montée spectaculaire d’un phénomène qui nous rappelle les pires moment des événements des années 1990 lesquels ont conduit à la chute du régime dictatorial de Moussa Traoré. Synonyme de l’avènement de la démocratie dans notre pays. Il s’agit du fait de se rendre justice soit même. Le recours à l’article 320, à la lapidation, à la bastonnade pour se venger des malfrats etc. Un malfrat, une fois arrêté, au lieu de le conduire à la police, les populations le brûlent, le lapident ou le frappent avec des bâtons et autres jusqu’à ce qu’il rende l’âme.

    Environ une dizaine de cas a été recensée à travers la ville de Bamako. Les cas de malfrats brûlés, lapidés ou battus jusqu’à ce que mort s’en suit: Papy à Lafiabougou, Yaya Diarra à Sabalibougou, Abdramane Touré dit Kia Ka Boua à Bagadadji, un à Kalaban a été brûlé son corps a été récupéré par ses parents, un à Fitiribougou a été tué son corps n’a pas été identifié. La liste s’allonge. Et les populations sont déterminées à se rendre justice. C’est le signe du déboire des citoyens, du manque de confiance en leur justice, aux juges, aux procureurs bref en somme en toute la chaîne judiciaire de notre pays. Les juges, faut-il le rappeler, malgré le fait les autorités aient apporté un appui conséquent pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, sont les plus corrompus. Ils sont comparables à ceux de l’Italie que le Premier Ministre de ce pays, Silvio Berlusconi qualifiait d’indécis, flottants. Ils trébuchent et ne résistent pas devant les espèces sonnantes et trébuchantes. C’est le cas dans notre appareil judiciaire. Dans un Tribunal de Première Instance, du président au procureur en passant le juge d’instruction jusqu’aux greffiers tous les maillons de la chaîne sont viciés. Pour des miettes, en commun accord, ils donnent tort à celui qui a raison parce que uniquement l’argent est passé par là.

    Le point commun entre ces bandits victimes de la vindicte populaire est qu’ils sont tous des multirécidivistes. Ils ont fait la prison plusieurs fois, ils ont été condamnés plusieurs fois. Ce sont ces mêmes délinquants qui coupaient le sommeil des paisibles citoyens qui tuaient des chefs de famille, des jeunes espoirs de leur famille pour une simple moto Djakarta qui ne coûte que 300 000 FCFA.

    Nous ne sommes pas en train de faire l’apologie de l’homicide volontaire mais de lancer un appel aux autorités judiciaires de ce pays. Tant que les juges n’auront pas changé d’approche en sanctionnant avec la dernière énergie, conformément aux dispositions du code pénal, les malfrats, le recours à la vindicte populaire aura le vent en poupe. Ils bafouent souvent le travail remarquable fait par une certaine catégorie de policiers (là aussi il y a des brebis galeuses) qui chaque jour tentent de mettre les grands bandits hors d’état de nuire.

    Moussa Mamadou Bagayoko

     

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