52 ou la bonne à tout faire : L’esclavagisme ou la prostitution ?

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Prostitution
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La dégradation de l’économie rurale due à l’absence d’investissement des pouvoirs publics a considérablement augmenté le taux de l’exode féminin vers les grandes agglomérations notamment à Bamako. Mais, ce phénomène a bien des réalités jusqu’ici méconnues par le public. Lire notre cri de cœur.

 

 

Nos sœurs villageoises vont dans les centres urbains avec l’espoir de trouver de l’argent nécessaire aux besoins familiaux (paiement des impôts, achat de céréales et trousseaux de mariage). Dans cet esprit, leur exode devient également un complément à celui des hommes.

 

 

 

Mais le besoin de survie n’explique pas seul cet état de fait. Il y a des jeunes filles qui, fréquentent aussi les villes, juste par un souci d’intégration aux valeurs citadines. Pour y parvenir, le seul chemin qui s’ouvre à elles, c’est de faire la main d’œuvre domestique dans les familles aisées. Ainsi, à longueur de journée elles effectuent des travaux pénibles et dégradants.

 

 

 

Communément appelées «les 52 ou bonnes», elles subissent toutes sortes de violences de la part de leurs employeurs (femmes patronnes). Une grande majorité ne perçoit pas sa rémunération, fruit de son labeur. Pire, à l’approche de la date de leur départ pour les villages, elles sont accusées par certaines patronnes malhonnêtes d’avoir détruit, cassé ou volé (verres, télé ou bijoux de valeur).

 

 

 

Si le coût de dédommagement de ces simulacres de gâchis est soustrait de leurs salaires, il ne leur restera plus grand-chose. Ne voulant pas aller au village les mains vides, certaines bonnes se prostituent ainsi. Malheureusement, elles finissent par contracter des grossesses non désirées ou des maladies sexuellement transmissibles comme le SIDA.

 

Il faut agir ensemble en faveur de ces filles vulnérables issues des familles très pauvres. Elles sont nos concitoyennes, et par conséquent, ont des droits à faire respecter. Elles méritent des considérations au même titre que nous. Vrai ou faux ?

 

Maimouna S. Ballo

 

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8 COMMENTAIRES

  1. Maimouna S. Ballo i ka baabou gnèna!Ces bonnes devraient s’organiser en syndicat pour pouvoir bénéficier d’audiences des avocats afin de défendre leurs intérêts.Les bamakois ne savent pas encore le grand rôle joué par ces filles là jusqu’au jour où ensemble syndiquées, elles partent toutes en grève en même temps. 😉

  2. Je propose que l’assemblée national vote une loi pour protéger ces filles et souvent des enfants.
    C’est une responsabilité de l’état à protéger sa populations, si on n’arrive pas a ce niveau pas de solution

  3. Il faut légiférer sur l’emploi domestique pour protéger cette couche de la population. C’est la seule façon de les aider au lieu d’appeler les gens à plus de moral et de mansuétude. Dans les grandes ville, c’est des crocodiles et autres alligators qui les emploient.

    • ma chère MARIETOU ,très bonne idée c’est à cela que doivent s’atteler les différents associations de femme au lieu d’organiser chaque jour des rencontres d’auto exposition lors desquelles elles ne parlent d’intégration.
      la femme malienne est déjà intégrée mais beaucoup ne savent que faire, nos paysannes n’ont pas ce temps elles ont trop à faire.

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