37 chefs de village au chevet de Djilenfing et N’Zanina : L’affrontement évité de justesse

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    A Djilenfing et N’Zanina, les populations étaient sur le qui-vive, la tension palpable, la semaine dernière, faute à une erreur d’appréciation du greffier de la justice de paix à compétence étendue du cercle de Yanfolila, ressort juridictionnel de la circonscription. Chacun sait que traditionnellement, le village de Djilienfing a cédé des parcelles de cultures aux villageois de N’Zanina. Jusqu’au jour où ceux-ci ont revendiqué lesdites parcelles en portant l’affaire devant la justice de paix de Yanfolila, juridiction territorialement compétente. Puisque l’affaire a été mal engagée par la faute et la complicité des agents chargés de rendre la justice, une décision erronée a été rendue. Les effets collatéraux subsistent.

    Feu Kafougouna a reconnu la faute et a demandé de ne pas appliquer la sentence au bénéfice de la paix. Face à la situation et pour éviter un conflit armé, 37 chefs de villages, à la demande du chef suprême traditionnel de Yanfolila, se sont réunis le dimanche 16 avril 2017 sur l’affaire avec comme leitmotiv le dialogue et la paix.

    A Djilenfing ce dimanche, selon la délégation venue de Yanfolila et des environs, les villages doivent vivre en symbiose et en paix. « Nous sommes ici entre frères, nous ne cherchons pas le coupable, il faut éviter tout conflit armé » a indiqué le porte-parole Lassina  Sidibé qui pense aussi que « Nous sommes enviés des autres pays grâce à notre capacité de dialoguer ». Avant de poursuivre : « Nul ne connaît l’issue d’une guerre fratricide. Nos habitudes traditionnelles ont disparu ». Et de conclure : «  Nos dirigeants ne nous connaissent pas et n’ont pas cherché à en savoir davantage sur nous, donc il faut se connaître soi-même ».

    Intervenant à la suite du porte-parole de la délégation, le chef de village de Djilenfing, Youssouf Sidibé s’est montré réceptif à la demande du chef traditionnel de Yanfolila. Il a cependant lancé un avertissement au village de N’Zanina qui leur a toujours envoyé des convocations.

    « Nous sommes pour la paix » a admis le chef de village de Djilenfing pour qui N’Zanina et Djilenfing constituent un même village.

    Dans ses allégations, Youssouf s’est dit satisfait de cette démarche pour la paix, mais a déclaré avec véhémence que son village ne cèdera aucune portion de territoire à qui que ce soit. « Zanina nous a toujours envoyé des convocations par voie de gendarmerie » a-t-il dit avant d’indiquer que son village ne reconnaît pas le jugement rendu par Yanfolila, information partagée par feu Kafougouna Koné.

    Selon une enquête que nous avons menée sur place au niveau d’autres populations non ressortissantes des deux villages, les lopins de terres à l’origine du litige foncier sont du ressort de Djilenfing.

    La délégation a apprécié à sa juste valeur la bonne entente et la bonne collaboration des populations de Djilenfing. Cependant le chef de village n’a pas caché son indignation sur le litige de la semaine dernière puisque c’est sur un cas de vol cumulé à une plainte d’un de ses ressortissants que le Greffier a demandé à celui-ci de déguerpir sous astreinte de 72 heures les lieux comme un malpropre alors qu’il a raison.

    Chaque intervenant, tout en remerciant les différentes délégations, s’est focalisé sur le dialogue et les liens de sang qui unissent les différentes parties. D’autres réunions auxquelles nous n’avons malheureusement pas pu participer pour impératif de temps se sont tenues. Nous y reviendrons.

    Issiaka Sidibé

     

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