Le Gouverneur de Koulikoro, Soungalo Bouaré a promis de faire toute la lumière sur les circonstances du décès de Harouna Coulibaly, élève en 9ème année au Plateau 2ème cycle de Koulikoro. L’incident s’est déroulé lors d’une marche de revendication organisée par la Coordination régionale de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) le lundi dernier, 7 mars 2011.
C’est suite aux heurts avec les forces de l’ordre qui tentaient de libérer la Route Nationale 14 (seul accès pour se rendre de l’autre côté de la ville et rallier le Cercle de Banamba) coupée par les élèves (avec des barricades et des pneus incendiés dont les traces étaient visibles à notre passage sur les lieux), qui manifestaient leur mécontentement, que le jeune Harouna Coulibaly a trouvé la mort lundi dernier à Koulikoro. Tout est parti du problème d’accès au Lycée Dioba Diarra de Koulikoro.
Ayant fait le constat de ce problème, nous explique Houssene Traoré, Secrétaire général de la Coordination régionale de l’AEEM, on a commencé à attirer l’attention des plus hautes autorités au niveau de la région. «Nous avons eu une série de rencontres avec les autorités régionales notamment le Gouverneur, le président de l’Assemblée régionale et le Directeur de l’Académie qui nous ont fait des promesses. Comme à nos yeux les choses traînaient, nous avons estimé qu’il était nécessaire d’organiser une marche pacifique pour interdire le trafic routier pendant 30 minutes. A notre grande surprise, les forces de l’ordre ont surgi avec des jets de grenades lacrymogènes et, nous aussi, nous avons répliqué par des jets de pierres. C’est suite à cet affrontement que Harouna a pris une grenade à la nuque et il est tombé. Nous l’avons transporté à l’hôpital, et vers 14h, on a été informé de son décès par un Naïté, un animateur dans une radio de la place», a précisé Houssene Traoré.
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De son côté, le Gouverneur de Kolikoro, Soungalo Bouaré estime que les revendications des élèves étaient déjà prises en compte contrairement à ce qu’ils disent. «Quand j’ai été approché d’abord par les élèves et ensuite, par le Syndicat des enseignants qui m’ont informé que les gens sont en train de construire sur la route qui mène au Lycée Dioba et qu’ils ne sont pas d’accord. Je me suis investi et les investigations m’ont permis de constater que c’est des parcelles attribuées en 1983 qui servaient de route. A l’issue de ce constat et pour éviter que la contestation ne grandisse, nous avons demandé au maire, sous la responsabilité du préfet, d’informer les propriétaires des parcelles qui ont commencé la construction, d’arrêter afin de rendre l’accès facile en attendant d’autres dispositions. Ce qui a été fait. Entre temps, j’ai rencontré tous les acteurs de l’école parce que les élèves avaient commencé à sortir en décrétant des grèves successives : 48 h, 68h et 72h. Je leur ai fait le point et ce jour là, les élèves ont présenté leurs excuses et m’ont promis de rentrer dans les classes ; mais, ça n’a pas été fait», a déploré avec amertume Soungalo Bouaré.
Et de poursuivre que cette marche avec barricade, qui se disait pacifique, n’avait pas son sens d’autant plus que le Ministre de l’Equipement et des Transports, Hamed Diane Semega avait promis, lors d’une rencontre avec les femmes et les associations de Koulikoro, de nous envoyer une équipe pour pouvoir nous faire une route digne de ce nom. «A mes yeux, l’information pouvait être connue de tous. Parce que toutes les couches étaient représentées lorsque le Ministre faisait sa déclaration. Donc, j’étais sur cette lancée parce que le lendemain, l’équipe est arrivée pour évaluer la route. Elle était accompagnée par le maire, le proviseur du Lycée Dioba Diarra, le représentant du directeur de l’Académie et de celui de l’urbanisme. Mieux, cette équipe a passé au Lycée où elle a déposé une copie de son ordre de mission et la copie avait été donnée au Secrétaire général de l’AEMM. Ce dernier savait donc que les dispositions étaient en cours. Malgré tout, il a décrété la marche. C’est sur ces entrefaites que les policiers sont venus pour dégager la route. D’après ce qu’on m’a rapporté, le jeune à inhalé le gaz lacrymonène et il a suffoqué. C’est camarades l’on amené à l’hôpital et quelques temps, il est décédé», précise le Gouverneur.
rnSelon lui, les travaux devraient démarrer hier mercredi, 9 mars 2011. En attendant, Soungalo Bouaré assure que les investigations sont en cours pour situer les responsabilités afin de sanctionner les fautifs.
rnMamadou Diallo «Mass», envoyé spécial à Koulikoro
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