Il y a longtemps qu’il est fait échos d’utilisation de cyanure de façon illicite au Mali surtout sur les sites d’orpaillage traditionnels. L’on se rappelle également d’une intervention d’un ministre malien des Mines qui déclarait qu’il s’engageait à combattre cette utilisation anarchique de ce produit dangereux. Malheureusement, le phénomène est en train de gagner du terrain et certains orpailleurs investissent les villages non-lotis de la ville de Kéniéba et Sadiola pour en faire leurs sites de traitement du métal précieux. D’où des dégâts en séries…
C’est un truisme que d’affirmer que le secteur minier se développe au Mali. L’or est, en effet, devenu le premier produit d’exportation du pays depuis 2009 devant, le coton. Un secteur qui génère d’importantes ressources pour le pays et crée de nombreux emplois directs et indirects. Cependant, l’exploitation du métal précieux n’est pas sans conséquences sur notre environnement. C’est la raison pour laquelle les sociétés minières sont soumises à des cahiers de charges qui ne sont malheureusement pas toujours respectés. Au nombre des points sensibles de ces engagements, l’interdiction des produits toxiques tels que le cyanure.
Les autorités en charge des mines ont beau, avec le concours de certaines sociétés, interpeller et sensibiliser, sur le terrain, des orpailleurs traditionnels continuent de les utiliser à ciel ouvert, faisant de nombreuses victimes silencieuses.
Comme ce fut le cas dans la nuit du 11 au 12 novembre dernier dans la région de Kayes où des ânes et des vaches ont trouvé la mort dans le hameau de Bountou dans le village de Dabaya, au bord de la Falémé à 70 km de la préfecture de Sadiola. « L’utilisation abusive des produits toxiques comme le cyanure et le mercure est probablement la cause de ce génocide animalier », indique un habitant du hameau.
Risques élevés de pollution dans certains villages
C’est dans le contexte de la fièvre de l’or au niveau du cercle de Sadiola, dans la région de Kayes, que selon certaines informations, des individus sans scrupule se livrent à des pratiques de traitement de l’or avec du cyanure dans les villages de Dabaya et Bountou. La technique est ingénieuse. Des bassins construits à même le sol et disposés en triangle constituent le dispositif conçu pour extraire l’or de l’amas de sable ramené des sites d’orpaillage.
Dans les bassins, on mélange le minerais avec du cyanure et de l’eau, cela provoque une réaction chimique qui dissout l’or contenu dans les gravats sortis des mines. Mais cette technique traditionnelle laisse percevoir de graves dangers pour la santé. En effet, les eaux de ces bassins sont jetées dans la nature avec les risques de pollution qui en découle.
On se rappelle que la gendarmerie de Sadiola avait réussi à mettre la main sur un groupe de bandits qui transportaient des sacs de cyanure de 25 kg chacun.
Le réseau d’exploitation de cyanure s’étendait jusqu’au Burkina Faso. Un sac de 25 kg de cyanure s’évalue sur le marché entre 5.000.000 et 7.000.000 de F CFA. C’est donc une valeur de plus d’un million de FCFA que ces personnes manipulaient.
Selon les explications d’un responsable minier, le cyanure vendu illicitement provient du Burkina Faso et du Sénégal. S’il n’est pas formellement interdit d’utilisation pour les sociétés industrielles qui disposent de moyens techniques conséquents pour s’en servir sans grands dommages, le cyanure, particulièrement prisé pour le traitement des minerais, est un produit hautement dangereux pour la santé.
Aussi, on se rappelle qu’un maliens qui transportait frauduleusement 3 tonnes de cyanure en 2016 (voir fac smillé), à destination de Kéniéba s’était fait arrêté au poste de Douane de Kéniéba. Cette marchandise d’une valeur de plus de 2 milliards FCFA qui n’était pas destinée à une compagnie minière fut chargée en Corée du Sud et transitée par le port de Dakar avant d’être saisie à l’entrée de Kéniéba.
L’utilisation du cyanure dans les conditions qui viennent d’être décrites expose l’environnement à des risques de contamination. L’eau utilisée dans le traitement des minerais puis jetée sans précaution aucune nuisent aux hommes, à la faune et à la flore. La vie humaine n’ayant pas de prix, les sanctions contre les fautifs devront être alors à la hauteur de leur forfait.
Quoiqu’il en soit, la question sur le problème de l’impact de l’exploitation minière sur notre environnement est posée. Même pour les grandes sociétés dûment organisées, ce n’est pas toujours évident de manipuler les produits entrant dans le traitement des minerais, ne parlons pas des sites traditionnels d’orpaillages. Une vigilance quotidienne des autorités compétentes s’impose donc, afin d’éviter d’autres hécatombes de bêtes ou d’humains.
Jean Pierre James
Bonsoir
Il faut surtout blamer ces donneurs d’ordres et proprio pour la plupatrt occidentaux comme
Mark Bristow, directeur exécutif de RandGold Ressources et Mahamadou Samaké, DG des opérations
https://www.maliweb.net/economie/mines-dor-societes/mines-naissance-dun-geant-du-secteur-aurifere-2798798.html
Avec ces mines, les populations méridionales du Mali seront totalement décimées dans 20 ans. La colonisation, voire l’autocolonisation et l’autodestruction d’un pays africain est subtile. De nombreux paradigmes entrent en ligne de compte. Les anciennes régions aurifères du Mali sont actives depuis la nuit des temps (VIIe siècle). A part les effondrements des puits aurifères, aucun dégât majeur n’était enregistré. Mais aujourd’hui, des cravatés analphabètes, assis dans des bureaux climatisés de Bamako, commandent chaque année des tonnes de cyanures et de mercure de la Chine pour des gisements aurifères exploités par des paysans analphabètes sans que l’état malien ne sévisse.
Que fait l’Etat????? Ca fait des années que la situation environnementale est devenue chaotique dans ces contrées!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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