Après la cérémonie d’ouverture de l’atelier relatif à la politique nationale de la ville, nous avons approché le ministre de l’Urbanisme et de la politique de la ville pour en savoir plus. Lisez !
Le Prétoire : Vous venez de procéder à l’ouverture de l’atelier de validation du projet de politique nationale de la ville, une ambition noble et salutaire. Est-ce à dire que dans peu de temps, notre pays aura un autre visage ?
Moussa Mara : Notre ambition est de donner au moins à nos villes, à moyen terme, un nouveau visage. Pas un visage de gratte-ciel avec des échangeurs multiples partout mais un visage de propreté, d’humanité, de convivialité et d’harmonie. Un visage qui présentera le citadin comme le début et la fin de la ville, celui autour duquel la ville est bâtie et vers la satisfaction duquel la ville est orientée. La satisfaction de ces besoins de base (sécurité, logement, habitat, assainissement, santé,…) mais aussi son épanouissement, l’amélioration de ses revenus ou encore son accès à un emploi décent. La satisfaction de ses besoins pour laquelle il aura un grand rôle à jouer, en devenant enfin le citoyen actif impliqué dans l’amélioration de ses conditions de vie, celui qui paiera ses impôts et taxes, qui ne laissera plus son habitat se dégrader et qui n’endommagera pas lui-même son cadre de vie ou ses relations avec ses concitoyens. Nous voulons faire des villes maliennes des espaces où la planification sera centrale et où les prévisions seront respectées. Il n’y a pas de progrès sans organisation et pas d’organisation sans planification. Nous voulons enfin améliorer la gouvernance des villes en rapport avec les attentes de la société civile et renforcer les capacités des collectivités pour ce faire.
La population peut s’attendre au ramassage total des déchets à partir des dépôts de transit vers les décharges finales ?
Cette activité entre dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie dans les villes et n’a pas attendu l’atelier de lundi dernier pour être initiée. Aujourd’hui, plusieurs dépôts de transit de la ville de Bamako ont déjà été évacués. Des dépôts comme celui de Lafiabougou le seront bientôt, l’entreprise de ramassage est en train d’être recrutée. Le plan d’urgence d’évacuation des dépôts de transit, sous l’égide du Ministre de l’assainissement, est prévu pour prendre fin à la fin du mois de janvier prochain. En principe, tous les dépôts seront évacués à cette date. Dans un second temps, nous travaillons à un projet destiné à renforcer les moyens de la voirie et à gérer de manière efficiente l’ensemble de la filière des déchets solides à Bamako. A moyen terme, les déchets solides ne représenteront plus un problème pour nos citadins.
Vos attentes ?
Que tous les citadins, notamment les plus instruits, s’engagent à ne plus laisser nos villes décliner, devenir de plus en plus sales et incommodes à une vie décente. Il est impérieux que chacun d’entre nous développe une capacité d’indignation devant l’inacceptable, qu’on n’accepte plus que des ordures soient déposées sur la voie publique, qu’on rejette toute détérioration de l’environnement, qu’on accepte de contribuer physique et financièrement à la collectivité, qu’on s’organise mieux dans le quartier, la commune pour travailler avec les autorités et exiger d’elles qu’elles soient à la hauteur de nos attentes. Au niveau du Gouvernement, sous la haute direction du Président Ibrahim Boubacar Keïta et avec la coordination du Premier Ministre Oumar Tatam Ly, nous travaillerons à améliorer les conditions de vie des habitants des villes et donc des Maliens pour restaurer l’autorité de l’Etat non pas par la force mais la persuasion de la justesse de nos choix et l’efficacité de nos activités.
Propos recueillis par Destin Gnimadi