Les autorités de la transition sont à pied d’œuvre pour l’assainissement de la capitale malienne (Bamako) et ses environnants. Pour preuve, hier, lundi 19 décembre 2022, le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, colonel Abdoulaye MAÏGA, porte-parole du gouvernement, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Modibo KONE et le ministre des Transports et des Infrastructures, Mme DEMBELE Madina SISSOKO, accompagnés d’une forte délégation, ont effectué une visite à la décharge finale des déchets à Noumoubougou dans la commune de Tienfala (Région de Koulikoro) et au nouveau dépôt de transit des déchets en Commune II du district de Bamako. L’objectif de ces différentes visites était de « constater de visu les dégâts sur la décharge de Noumoubougou transformée en un lieu de dépôt anarchique » afin de trouver des solutions idoines ; et ensuite, de voir l’état d’avancement des travaux de construction du nouveau dépôt de transit en Commune II de Bamako.
C’est aux environs de 10 heures que les trois membres du gouvernement ont été accueillis par les autorités communales de Tienfala. Puis, les ministres et leurs délégations ont fait le tour de la décharge de Noumoubougou d’une superficie de 51 hectares, bravant ainsi le soleil, les odeurs nauséabondes, les mouches, la fumée, les déchets. Dans ses mots de bienvenue, N’Fa Diabaté, maire de la commune de Tienfala, a fait savoir que la population est exposée à des dangers avec l’état de dégradation de la décharge finale de Noumoubougou. Avant d’inviter les autorités à prendre des mesures. « Nous ne sommes pas contre la décharge, mais il faut la moderniser, il faut l’humaniser », a-t-il dit.
Très sensible aux propos du maire, le porte-parole du gouvernement, Abdoulaye Maïga, a fait savoir que les ministres ont effectué le déplacement pour constater de visu les dégâts sur la décharge finale de Noumoubougou transformée en un lieu de dépôt anarchique. « Si nous sommes là, cela veut dire que nous sommes conscients de la situation très dramatique de Noumoubougou », a-t-il dit. Avant de présenter les excuses du gouvernement à la population pour le désagrément dû à la mauvaise gestion de la décharge finale de Noumoubougou. « Je ne qualifierais pas Noumoubougou de décharge, mais c’est un lieu de dépôt anarchique. Nous sommes là pour trouver des solutions. Ce n’est pas normal que depuis 2015, une infrastructure qui a coûté 7 milliards puisse être non opérationnelle comme ça. Je pense qu’aujourd’hui en l’observant, on comprend tous qu’il ne s’agit pas d’un investissement de 7 milliards. En tous cas, les raisons pour lesquelles les pouvoirs publics à l’époque ont décidé de créer une décharge, aujourd’hui, les objectifs de ne sont pas atteints. Pendant la transition, nous sommes dans la dynamique de trouver des solutions urgentes », a précisé le ministre d’Etat. Avant de signaler que le contrat qui liait les autorités maliennes à OZONE pour l’assainissement a été résilié. Selon lui, il est important que l’Etat lui-même prenne en charge la question de l’assainissement. A cet effet, dit-il, la voirie de la mairie a été mise sur pied. « Nous avons reçu un financement auprès de la Banque mondiale de 168 milliards de FCFA pour terminer définitivement ce qui aurait pu être effectué à Noumoubougou, c’est-à-dire une décharge moderne, et construire une autre décharge à Mountougoula », a-t-il dit. Pour lui, la décharge de Noumoubougou n’est pas moderne, ce qui la rend nuisible. Selon lui, lorsque la capitale est sale, ça n’honore personne. A sa suite, le ministre Modibo Koné a indiqué que beaucoup de dispositions sont en train d’être prises. Avant de signaler qu’avec l’acquisition de 168 milliards de FCFA auprès de la Banque mondiale, il y aura la construction de 25 dépôts de transit des déchets à Bamako, la gestion des vidanges et bien d’autres réalisations dans les 18 mois à venir. Enfin, il a lancé un appel à la population à prendre à bras le corps la question de l’assainissement pour la santé.
Quant au ministre DEMBELE Madina SISSOKO, elle a souligné que la volonté politique est déjà acquise, les moyens financiers, l’espace et l’expertise sont disponibles. « Nous demandons aux familles et usines qui produisent des déchets d’avoir une même vision, c’est-à-dire assainir Bamako pour éviter tout ce qui est comme désagrément, les maladies, les nuisances », a-t-elle conclu.
Après Noumoubougou, les ministres mènent le cap sur le nouveau dépôt de transit à Medina Coura (Bamako). Là, le maire de la commune II de Bamako, Abba Niaré, a remercié les autorités pour la construction de ce site. Le coût de réalisation de ce site est de 356 000 000FCFA. Le porte-parole du gouvernement espère la fin des travaux dans les 3 mois à venir pour soulager les populations.
Aguibou Sogodogo
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