Le Centre international de conférences de Bamako a abrité mercredi dernier l’atelier de lancement de l’initiative des financements du secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène intitulé « trackfin ».
La rencontre a été présidée par Lamissa Diabaté, secrétaire général du ministre de l’énergie et de l’eau. C’était en présences des représentants de l’UNICEF, Abdoul Karim Andelé, du Maire de la Commune III, Ousmane Camara et de nombreux invités, des représentants des services techniques et financiers, des organisations et du secteur privé et de nombreux invités.
En effet, c’est au regard des impératifs et des résultats appréciables déjà obtenus par ONU-Eau, que les ministères de l’environnement, de l’assainissement et du développement durable et celui de l’énergie et de l’eau ont prit l’initiative d’implémenter le processus de suivie des financements du secteur à travers «trackfin ». « Nous avons la conviction que la mise en œuvre de cette initiative permettra d’appuyer significativement l’atteinte des objectifs du Développement Durable (ODD) dans les quelles notre pays s’est fortement engagé pour améliorer des flux financiers et assurer aux populations maliennes un service durable dans un environnement sain », a indiqué Mr Diabaté
Avant, Il avait expliqué que le bilan mitigé de la revue de Mars 2015 (qui faisait état de 33% de la population, soit près 6 Millions de personnes n’ont toujours pas accès à une source d’eau améliorée et 78%, soit 13 Millions de personnes n’ont pas accès à une installation sanitaire améliorée) est lié aux faiblesses d’un dispositif d’investissement et suivie, au moment même où nous devons être dans les meilleurs prédispositions pour aborder la réalisation (ODD) adoptée par les Nations Unies pour l’horizon 2030. C’est pourquoi, Mr Diabaté estime que, si nous voulons atteindre les cibles de cet objectif, il faut absolument nous prémunir d’outils appropriés à cet effet.
Pour lui, l’évolution constatée en 2014 où on comptait 789 nouveaux points d’eau, aurait plus d’effet si elle avait été évaluée physiquement et financièrement par les structures de coordination internationale. C’est pourquoi, Mr Diabaté dira que notre pays a fait des efforts considérables dans le secteur eau, assainissement et hygiène au cours des dernières années en termes d’augmentation de la couverture en eau potable et du taux de certification des communautés dans le cadre de l’approche « Assainissement pour Tous Piloté par la Communauté », même si le pays n’a toutefois pas toujours atteint les cibles des objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Il a aussi attiré l’attention des acteurs sur la nécessité du suivi et de l’analyse des financements du secteur pour une meilleure maitrise et la durabilité des investissements au regard des évolutions périodiques des constats et enseignements tirés des différents revues de mise en œuvre du Programme sectoriel eau et assainissement (PROSEA).
Pour sa part, Abdoul Karim Andélé, représentant de l’UNICEF et chef de file des partenaires techniques et financiers, a soutenu que l’accès à l’eau, l’assainissement et de l’hygiène génère d’importants bénéfices à des nombreuses niveaux à travers de nombreux secteurs notamment sur non seulement la santé publique, en termes de qualité de vie, de bénéfices économiques environnementaux mais aussi à l’éducation, en particulier les filles.
C’est pour cette raison, explique Mr Andelé, qu’il a été retenu lors de l’adoption des ODD par l’assemblée générale des Nations Unies de fixer un objectif spécifique pour le secteur, qui consiste à « garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau ».
Il a également ajouté que le secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène qui souffre d’un manque chronique de financement de la part de l’Etat est très fragmenté, avec l’intervention de nombreux acteurs.
« Pour appuyer les Etats à résoudre ce problème, OMS, en lien avec l’UNICEF et d’autres acteurs spécialisés, a développé l’initiative ‘’trackfin’’ afin de développer une méthodologie reconnue permettant au pays de suivre le financement du secteur sur la base de classification type adapté et d’établir un ensemble de compte et d’indicateur dans un format comparable pour aider à mieux connaitre la situation du financement du secteur », renchérie-t-il.
Mr Andelé a enfin remercie le gouvernement du Mali pour avoir adopté cette démarche qui contribuera au renforcement du secteur WASH.
Part ailleurs, Mr Ousmane Camara représentant du Maire de la commune III, après avoir souhaité la bienvenue et une bonne année aux participants, a souligné que cet atelier est une réelle opportunité pour la prise en charge de certains besoins prioritaires des collectivités territoriales.
Il représente également Selon lui, la problématique de l’eau et de l’assainissement qui se révèle être une équation en multiple variable dont les solutions sont à rechercher dans une synergie d’actions entre tous les acteurs dont l’Etat, les collectivités, le secteur privé, la société civile, les partenaires techniques et financiers et l’usagers du service d’assainissement et de l’eau.
Mr Camara espère toutefois que cet atelier constitue un outil, malgré certaines difficultés, pour bâtir un véritable dispositif de suivie et de planification des investissements au profit de nos populations.
Djibril Kayentao