Stocks de pesticides obsolètes: Un danger pour l’environnement et la santé

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Avec l’appui du Programme d’Appui aux Service Agricoles et aux Organisations paysannes (PASAOP), la Direction Nationale de l’Assainissement et du contrôle des pollutions et des Nuisances (DNACPN) a procédé le jeudi dernier au lancement du Programme Africain relatif aux stocks de pesticides obsolètes. C’était à l’hôtel Kempinski El Farouk. La cérémonie était présidée par le ministre en charge de l’Environnement et de l’assainissement par intérim, M. Natié Pléa. Ils avaient également, le représentant du ministre de l’Agriculture M. Fousseyni Mariko, le représentant de la Banque Mondiale au Mali M. Alassane Diawara, la représentante de la FAO au Mali, Mme Mariam Noor. Plusieurs partenaires et services techniques et financiers étaient présents.

En effet, au Mali, plus de 800 tonnes de pesticides obsolètes et de déchets apparentés se sont accumulées au cours des 30 dernières années et plus de 50 000 tonnes à travers 53 autres pays. Signalons que les pesticides sont des substances chimiques destinées à contrôler les déprédateurs des cultures, des récoltes et des structures, les parasites de toutes sortes des animaux, les vecteurs de maladies de l’homme (mouches, moustiques, rats et autres).

En outre, les stocks de pesticides obsolètes et les déchets apparentés constituent un danger pour la santé des travailleurs du secteur agricole et des populations vivant à proximité des sites de stockage. Surtout lorsque les conditions de stockage sont mauvaises, cela peut sérieusement menacer l’environnement et la biodiversité.

Compte tenu de ce danger permanent et dans le cadre de la mise d’un développement durable au Mali, le gouvernement de notre pays, avec l’accord de plusieurs partenaires, a procédé à la création d’un programme appelé programme Africain de stocks des pesticides obsolètes .Le programme a pour but de nettoyer le territoire national de l’ensemble de ces déchets indésirables ; les détruire dans les installations spécialisées mais aussi et surtout de prévenir qu’ils ne s’accumulent dans le futur.

Dans sa première phase, le programme ne concernera que 7 pays notamment l’Afrique du Sud, l’Ethiopie, le Mali, Maroc, le Niger, la Tanzanie et la Tunisie. Financé à hauteur de 4,5 milliards FCFA dont une contribution du gouvernement de 412 millions FFA, le PASP Mali comporte deux composantes principales qui sont l’élimination et la prévention.

Par ailleurs, de 2003 à nos jours, grâce à l’appui du PASAOP, le PASP Mali a pu mener une campagne nationale d’information et de sensibilisation sur les dangers et risques des pesticides obsolètes et des emballages vides de pesticides, la formation des agents d’inventaire, l’inventaire détaillé des stocks une première du genre au Mali.

Il a également procédé à la destruction de 5,4 tonnes d’explosifs autrefois utilisés dans la lutte contre les oiseaux granivores, l’élimination de 66 tonnes le déchets de la base du centre national de lutte contre le criquet pèlerin à Gao sur financement de l’union européenne.

Il y a aussi le nettoyage des déchets de l’usine de fabrication des pesticides de Prodimal, la participation à des sessions de formation sur la réduction du risque des pesticides et sur les équipements de protection individuelle.

Dans son intervention, Mme la représentante de la FAO a salué le gouvernement du Mali pour la confiance placée en la FAO et pour les efforts qu’il ne cesse de déployer en faveur d’une bonne gestion des pesticides et des déchets dangereux, afin de minimiser les risques pour la santé et l’environnement et promouvoir d’autres alternatives aux pesticides chimiques de synthèse afin d’assurer le développement économique du pays et le bien être social des populations.

L’initiative pour laquelle, Mme la représentante de la FAO a promis d’encourager la DNCPN, le comité de pilotage et la cellule de coordination du PASP Mali à : créer, développer et consolider des cares de concertation entre l’ensemble des parties prenantes de la gestion des pesticides ; favoriser la collaboration entre les points focaux des différentes conventions internationales sur la gestion des produits chimiques et des déchets dangereux, renforcer les synergies avec les programmes existants comme le Projet Africain de lutte contre le criquet pèlerin (PALUCP), la gestion intégrée de la production des déprédateurs (GIPD) ; élaborer dans les meilleurs délais, une stratégie nationale de prévention de l’accumulation de stocks de pesticides assortie d’un plan et d’une répartition des tâches par acteur concerné pour ne pas connaître la même situation à l’avenir.

Mme Noor dira également que suite à l’invasion acridienne de 2004, le Mali est l’un des rares pays à avoir veillé à une utilisation rationnelle des pesticides afin de ne pas constituer un stock de pesticides pouvant devenir obsolète par la suite. Selon le représentant de la Banque Mondiale au Mali, M. Alassane Diawara, ce projet repose sur le partenariat dynamique de très haut niveau pour assister les pays dans leur lutte contre les effets des pesticides obsolètes. Pour se rassurer de l’atteinte des résultats escomptés, le représentant de la Banque mondiale a promis l’engagement et l’accompagnement de son institution auprès du gouvernement malien dans la mise en oeuvre de ce projet.

Quant au secrétaire général du ministère de l’Agriculture, représentant son ministre, il a également témoigné l’engagement de son ministère dans la mise en œuvre de ce programme.

Le ministre de l’Environnement et de l’assainissement, M. Natié Pléa dira que le lancement officiel de ce projet qui coïncide avec la quinzaine de l’environnement est arrivé au beau moment. Il viendra apporter des secours au renforcement des capacités des services techniques de l’assainissement et de l’environnement.

En effet, compte tenu des dangers provoqués par les pesticides obsolètes au Mali, le gouvernement n’a jamais cessé de chercher des voies et moyens pour la gestion idoine des produits pesticides obsolètes.

Pour mener à bien cette lutte, le ministre a lancé un appel à tous les acteurs du développement du Mali à créer une synergie d’action dans la mise en oeuvre de ce programme à travers l’information et la sensibilisation de la population malienne, des dangers des pesticides obsolètes.

Hady BARRY

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