Les eaux usées des hôpitaux tout comme celles des industries sont des déchets spéciaux qui requièrent des traitements appropriés. La station de l’hôpital du Point G est équipée d’une technologie de pointe. Le choix du procédé de traitement dit Réacteur Bio Séquentiel largement développé aux Etats Unis d’Amérique dans les années 80 et repris, depuis lors, un peu partout à travers le monde est pertinent. Très économe en énergie, c’est une variante du procédé de traitement par boue activée qui fonctionne en mode discontinu avec un seul bassin et occupe par conséquent très peu d’espace.
Le volume utile de l’ouvrage est de 550 m3 pour un traitement journalier actuel de 300m3 d’eaux usées. Le système de commande et d’automatisation permet une gestion optimale des cycles d’exploitation en fonction des variations prévues, des débits et des charges.
Cet ouvrage permettra à l’hôpital d’améliorer la qualité de son réseau d’évacuation, de faire un diagnostic complet du réseau, de normer son réseau d’assainissement en vue de répondre aux besoins actuels et futurs. Il permettra également d’assurer les riverains de l’hôpital contre tous les risques liés à ce type de déchets, de traiter environ les 800 mètres cube usés que l’hôpital produit chaque jour.
La directrice générale de l’ANGESEM, Mme Sangaré Assian Sima, a souligné qu’actuellement sa structure a en charge la station d’épuration de Mopti financée par la Banque Mondiale et le Mali dans le cadre du Programme de développement urbain et décentralisation, la station d’épuration de Tombouctou sur financement conjoint ACDI/KFW et le Mali, la station d’épuration de la Cité ministérielle, réalisée avec le concours financier de la Libye. Elle a aussi en charge la station d’épuration de Sotuba à laquelle sont accordées 31 industries dont les plus polluantes ont été équipées en unités de prétraitement financé conjointement par le Royaume des Pays-Bas et le Mali.
A en croire la directrice, l’ANGESEM a également en charge la station d’épuration de l’hôpital du Point G qui est entièrement financée par le budget national à hauteur de 748 032 201 FCFA.
Ce montant, souligne-t-elle, en plus de la station, a permis de construire le bâtiment administratif, sécuriser le site, aménager la cour et la voie d’accès ainsi que de reprendre totalement le réseau d’égout sur environ 2000 ml avec 3 postes de relevage. Mme Sangaré Assian Sima a précisé que ces eaux traitées ne sont pas potables et ne sont pas conseillées pour tous les usagers. Cependant, elles peuvent servir à l’arrosage des gazons, des fleurs, des espaces verts.
Le ministre de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement, Abdoulaye Idrissa Maïga, a indiqué que la gestion traditionnelle des déchets liquides à travers des puisards et des fosses septiques surtout en milieu urbain a montré ses limites.
C’est pourquoi l’ANGESEM a été créée pour accompagner ces changements en opérant des choix technologiques appropriés et bâtir des solutions novatrices notamment, des stations d’épuration modernes capables de traiter plus efficacement les effluents domestiques et industriels. Il a souligné que la construction de la station d’épuration du Point G, une première du genre en milieu hospitalier au Mali, doit être saluée et encouragée. Il a invité l’ensemble des intervenants à mutualiser leurs efforts. Il a fait savoir que cette initiative doit être étendue à tous les grands centres hospitaliers du pays.
Notons que ANGESEM a pour mission de bâtir et de gérer les stations d’épuration et les ouvrages annexes destinés à collecter et traiter les eaux résiduaires des collectivités, des établissements publics et des unités industrielles , artisanales et commerciales sur toute étendue du territoire national.
Falé COULIBALY
Les teinturieres de Bamako devront beneficier de la station d’epuration et endiguer ce fleau que constitue la pollution du fleau du fleuve niger
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