Frappé par l’insécurité croissante, les sécheresses et la Covid-19, le Mali vient de recevoir son tout premier versement de l’African Risk Capacity (ARC), une agence de l’UA visant à améliorer les capacités des gouvernements à mieux planifier et répondre aux phénomènes météorologiques extrêmes et aux catastrophes naturelles.
D’un montant de 7,1 millions de dollars, soit 4,23 milliards FCFA, cette assurance contre les risques climatiques sera destinée au PAM, le Programme alimentaire mondial, en vue de renforcer la résilience des populations vulnérables impactées par des catastrophes induites par le changement climatique.
En 2021, le Mali a connu le plus grave manque de pluies en 5 ans en raison de périodes de sécheresse périodiques et de faibles précipitations, exposant 1,9 million de personnes à travers le pays à un risque d’insécurité alimentaire grave principalement dans les régions de Kayes, Gao, Mopti, Ségou, et Tombouctou.
Grâce à ce paiement d’assurance climatique, le PAM fournira une assistance alimentaire par le biais de transferts monétaires à 161 000 femmes, hommes et enfants touchés par les chocs climatiques. Et plus de 20 000 enfants âgés de 6 à 23 mois, femmes enceintes et mères allaitantes bénéficieront d’un soutien et de services nutritionnels.
Notons que cet appui s’inscrit dans le cadre du programme ARC Replica, un produit d’assurance proposé par ARC au PAM et autres partenaires humanitaires pour étendre la couverture d’assurance contre les risques climatiques à un plus grand nombre de personnes et améliorer l’efficacité de l’intervention humanitaire d’urgence dans les pays africains vulnérables exposés aux risques climatiques.
L’analyse prévient ces pays à risque que les probabilités sont grandes voire déjà réelles d’une forte dégradation de la sécurité alimentaire dans les prochains mois, et qu’un nombre ne croissant de personnes risque de basculer en situation de faim aigüe. Notre pays était déjà aux prises avec des niveaux élevés d’insécurité alimentaire et de faim aigüe, avant le Covid-19, à cause de chocs et de facteurs de stress préexistants comme des crises économiques, une instabilité et une insécurité, des conditions climatiques extrêmes ou encore des parasites et des maladies animales.
Selon la FAO et le PAM, le Covid-19 tend à aggraver les souffrances liées à la faim, car la baisse du niveau de l’emploi signifie que les ménages ont moins d’argent à dépenser pour la nourriture et que les travailleurs partis outre-mer envoient des sommes moindres à leur famille restée dans les pays en situation d’insécurité alimentaire.
Même si le Mali est toujours sous embargo de la CEDEAO et privé d’aide d’institutions régionales telles que la BOAD ou la BIDC, le pays continue de bénéficier des structures de l’Union africaine (UA) et autres.
M.Yattara