Sècheresse à Gourma-Rharous : Le président du Conseil de cercle alerte contre le risque d’une ‘’guerre’’

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Une vue de Gourma Rharouss
Une vue de Gourma Rharouss

Situé dans la région de Tombouctou, le cercle de Gourma-Rharous est confronté à une sécheresse qui aura des conséquences fâcheuses sur la sécurité du Mali si on ne diligente pas de mesures appropriées. C’est du moins ce qui ressort de notre entretien avec  le Président du Conseil de cercle de Gourma-Rharous, Mohamed Youssouf AG Ghallas.

Face à la sécheresse qui frappe sa localité, le Président du conseil de cercle de Gourma Rharous lance un cri de cœur au gouvernement malien et à la communauté internationale pour une aide d’urgence à sa communauté. Cette  sécheresse qui secoue gravement la zone, explique-t-il, a provoqué une convergence de tous les animaux de trois pays dans la commune de Gossi. A savoir  les éleveurs des communes de Rharous central, du Serere, de Hamzakoma, de Banikan, d’Adjora ensuite des communes de Bamba, de Temera, de Bourem central puis les éleveurs peuls de la province du somme au Burkina Faso ainsi que les éleveurs peuls Bororo du Niger. Or, indique-t-il, la seule commune de Gossi ne pourra pas supporter le pâturage de cet attroupement  des éleveurs  au-delà de 40 jours. Une fois cette période atteinte, les éleveurs de cette zone triangulaire, à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ne sauront plus à quel saint se vouer. Pour éviter le pire, le président du conseil du cercle de Gourma Rharous, Mohamed Youssouf AG Ghallas, interpelle la communauté internationale et les autorités maliennes, notamment le Premier ministre, le ministre du Développement social et de l’Action humanitaire, celui de l’Elevage et de la Pêche ainsi que le ministre commissaire à la sécurité alimentaire à agir vite et même très vite. Faute de quoi, alerte-t-il, nous allons courir le risque d’une autre guerre. « Au delà de 40 jours, malgré le fait que la commune de Gossi ne sera plus en mesure de supporter  tous ces animaux, les éleveurs resteront. Car ils n’ont pas d’autre destination. C’est pourquoi, en ma qualité du premier responsable de développement du cercle, il est de mon devoir de lancer un cri de cœur au gouvernement du Mali et à ses partenaires de venir en aide  avant la catastrophe », a déclaré le président du Conseil de cercle de Gourma Rharous. Pour ne pas jouer au médecin après la mort, prévient-il, le gouvernement et ses partenaires doivent, en toute urgence, apporter des solutions idoines. Il s’agit notamment de la multiplication, des points d’eau, de soutien en aliment bétail, de santé animale et humaine sans oublier l’aide alimentaire pour les populations, préconisera-t-il. Le temps presse, précise  Mohamed Youssouf AG Ghallas. Car la menace de conflit généralisé entre les différentes communautés est imminente. « D’ores et déjà, je vous affirme que cela a malheureusement commencé entre deux communautés au point d’eau de Teberemte». C’est pour ainsi dire que le temps joue contre nous dans la prévention d’une autre guerre dans cette zone, précise l’orateur. Avant de préciser qu’outre la l’insécurité physique que cette situation peut provoquer, commente-t-il, elle peut également causer une insécurité économique à des conséquences fâcheuses pour la stabilité  et la cohésion dans notre pays. Car, a-t-il soutenu, si rien n’est fait dans l’immédiat, on assistera à une perte énorme du cheptel qui constitue la principale source de revenu  de cette localité. Et si par malheur cela se produira,  conseil-t-il, la population désemparée par la perte des animaux due à la sécheresse peut être tentée par des actes contraires à l’orthodoxie. D’où la nécessité d’une intervention rapide.

Oumar KONATE

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