Salubrité publique à Bamako : Les usines illicites continuent de fonctionner

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Une cinquantaine d’unités industrielles opèrent illégalement dans des quartiers résidentiels à Bamako et à proximité d’écoles, mais elles ne sont nullement inquiétées. Et la décision de fermeture tarde toujours à se matérialiser.

 

La décision des autorités de fermer toutes les unités industrielles illicites a été saluée avec enthousiasme. Mais, elle peine à se réaliser sur le terrain. Après l’euphorie qu’elle a suscitée, notamment les mises en garde d’un ancien ministre de l’Environnement, rien ne bouge. “C’est une affaire de gros sous”, juge un observateur.

En son temps, le même ministre s’était rendu dans plusieurs unités industrielles installées illégalement dans des quartiers résidentiels de la capitale mais aussi à proximité des écoles. D’où la ferme décision de recenser toutes les usines qui ne répondent pas à la réglementation en la matière.

Au total, plus d’une cinquantaine d’usines sont frappées par cette mesure. On  y trouve des usines de fabrication de biscuits qui évoluent sous forme de boulangerie pour masquer leurs activités. D’autres, plus osées, s’adonnent à l’abattage clandestin dans le quartier huppé de Sotuba. Dans le lot des usines qui échappent à tout contrôle, il y a celles spécialisées dans la production de boissons et d’eaux en sachet.

Le constat est que les conditions dans lesquelles ces unités industrielles travaillent ne protègent pas l’environnement. Par exemple, en Commune II, avec la complicité des autorités communales, une usine déverse ses déchets dans la nature, ce malgré l’opposition farouche des populations riveraines tandis qu’en Commune V, une usine fabrique ses biscuits dans un garage, à quelques mètres d’une école.

Informés de l’application de la mesure, c’est un véritable branle-bas de combat auquel on a assisté de la part des promoteurs en question. D’abord, une usine appartenant à l’épouse d’un ancien président de l’Assemblée nationale a usé de ses relations et a finalement eu gain de cause, son entreprise continue.

Idem pour les autres qui ont choisi d’investir les services compétents. Le résultat, la décision est restée sans suite et les usines illicites continuent à fonctionner sans être inquiétées. “Une décision ministérielle ne nous fait plus peur dans ce pays, car un ministre peut s’en aller à tout moment, un autre viendra”, nous a rétorqué un patron d’industrie.

De nos jours, l’inquiétude est que d’autres usines viennent s’ajouter sur la liste de celles déclarées illégales. D’où l’incompréhension et la colère des résidents de plusieurs quartiers qui ont lancé des pétitions pour l’application de la mesure.

Alpha Mahamane Cissé

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