Saison sèche : Les conséquences des feux de brousse sur la faune et la flore

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C’est le genre de feu se développant de manière incontrôlée dans le domaine forestier national. Les causes des feux de brousse sont nombreuses et diverses. Le changement climatique de ces dernières années a une grande part dans la naissance des feux de brousse. En fonction de leur nature, elles sont principalement de deux (02) sortes : les causes d’origines naturelles et les causes humaines.

 

Les premières sont rares par contre les deuxièmes sont quasi permanentes et  liées aux activités et comportements de l’homme. C’est pourquoi notre article s’intéresse particulièrement aux feux provoqués par l’insouciance des hommes dans leurs activités quotidiennes à savoir : les feux intentionnels et les feux accidentels.

 

Feux intentionnels

 

Parmi ces feux, on peut citer  entre autres: l’action de ceux qui allument le feu pour éloigner les insectes, les reptiles, les fauves, ou pour dégager les alentours des habitations; les chasseurs qui débusquent le gibier ; le cultivateur qui nettoie son champ ; le berger qui brûle une partie du pâturage pour accélérer la régénération ; le chef de village dont la coutume veut qu’il soit le premier à mettre le feu à la brousse; le pyromane, etc.

 

Feux accidentels

 

Les feux accidentels sont pour la plupart causés par: l’usage de fusils de traite; la récolte du miel par la méthode traditionnelle; les ménagères et les enfants qui transportent des braises de hameaux en hameaux; les voyageurs à pied, à vélo, à vélomoteur,  en charrettes, en voiture, dans les trains qui se débarrassent de leurs mégots de cigarettes par inadvertance de manière désinvolte; les colporteurs, les bergers, qui, au cours de leurs déplacements allument des feux qu’ils abandonnent sans souci.

 

Les conséquences des feux de brousses sont inestimables. Toute la matière organique est réduite en cendre ce qui rend  le sol vulnérable aux effets des agents érosifs. Ces éléments constitutifs (granulométrie) perdent leur cohésion et sont susceptibles à l’érosion hydrique. Les feux changent le visage du paysage naturel.

Les feux de brousse répétés favorisent l’installation des herbacés surtout graminéennes annuelles au détriment des pérennes, ce qui affecte la composition et la qualité floristique et réduit considérablement la valeur pastorale des fourrages. Ils provoquent la dégradation des habitats, la mort d’un nombre inestimable de gibiers de petites tailles, de l’avifaune, de l’entomofaune et des reptiles provoquant la migration  des grands mammifères, selon l’inspecteur général Mamadou Gakou, directeur national des Eaux et forêts.

Et de souligner que : « le sol, couche arable de la terre, est le support de l’agriculture et de l’élevage. Sous l’effet des feux de brousses, la savane se transforme en une couche noire et grise de cendre, l’humus est consumé et le sol en croute stérile. La végétation arborée disparaît et le sol est exposé à l’insolation, à la déshydratation, à l’érosion éolienne et ou hydrique. »

 

Ainsi, le secteur agricole qui constitue le premier pilier de l’économie malienne  et représente 35,6 % de son PIB est affecté.

Le feu de brousse détruit la structure et la texture des sols et inhibe le développement de la microfaune qui dans son activité transforme la structure, la texture et la composition chimique des sols. Par sa forte production de CO2,  les feux de brousse augmentent les gaz à effet de serre préjudiciables à la couche d’Ozone avec comme conséquences le changement climatique, la pollution atmosphérique qui provoquent des nuisances à la santé publique (maladies respiratoires et cutanées, cancer, irritation de  la gorge etc.

 

De ce qui précède, il apparaît clairement que la dégradation des sols et la désertification, conséquences directes des feux de brousse et de l’aridité du climat, ont un impact significatif sur le PIB  et constituent un facteur qui réduit la capacité du pays à se développer et à prospérer. Paul N’GUESSAN

 

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ENCADRE

Au  Mali, la Direction nationale des Eaux et Forêts suit  les foyers de feux de brousse  par l’interprétation des données du satellite MODIS.  Les superficies brulées  pendant les dix dernières années se présentent comme suit : campagne 2017-2018 : 6 658 591 ha ; campagne 2016-2017 : 5 355 820 ha ; campagne 2015-2016 : 4 464628 ha ; campagne 2014-2015 : 19 482 ha ; campagne 2013-2014 :31585,4 ha ; campagne 2012-2013 : 28 714  ha ; campagne 2011-2012 : 47 782 ha ; campagne 2010-2011 : 59 651,3 ha ; campagne 2009-2010 : 60 164,75 ha ;  campagne 2008-2009 :  83992,25 ha.

Les dégâts causés par les feux de brousse varient de la destruction partielle ou presque totale de la végétation ligneuse et herbacée, la perte des récoltes, des plantations, souvent des habitations et la perturbation des sites écologiques de la faune

 

 

 

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