Après avoir envahi les rues de nos villes, les sachets plastiques polluent les campagnes et s’immiscent dangereusement dans les cuisines.
Le fléau des emballages plastiques est si répandu en Afrique que certains, en réponse à la question : “à quoi reconnaît-on une capitale africaine ?”, répondent sans hésiter : “à ses rues jonchées de sacs plastiques”.
Les villes maliennes n’y échappent pas.
Les sachets en polyéthylène s’accumulent dans les rues et les tas d’ordures.
Ils rendent les villes insalubres, car ils bouchent les caniveaux, participant ainsi à l’inondation de certains quartiers. Le comble, c’est qu’ils ne pourrissent pas !
Et il est difficile de chiffrer les qualités d’emballages synthétiques utilisés.
Après avoir conquis les villes, les voici qui envahissent les campagnes.
“Si la tendance actuelle perdure, c’est l’agriculture elle-même qui sera affectée.
Les plantes ne peuvent pas pousser sur un terrain occupé par des sachets synthétiques. Ceux-ci empêchent les racines de pénétrer dans le sol”, avertit un ingénieur agronome.
Aussi, les jardiniers s’en plaignent ; ils sont obligés d’enlever tous les bouts de plastiques lorsqu’ils préparent leurs planches.
Un danger dans la cuisine aussi !
Ce matériau a même dangereusement envahi la cuisine.
L’huile rouge, l’huile d’arachide, la viande, les fruits et légumes, tout, absolument tout, se vent dans des sachets plastiques.
La liste des produits alimentaires qui ont désormais épousé le synthétique au détriment du végétal ne cesse de s’allonger.
La plupart des consommateurs se félicitent de ses qualités : “bonne résistance physique, longue durée de vie et disponibilité en toutes saisons. Les sachets en plastique sont vraiment pratiques.
Heureusement qu’ils existent !”, des gens, même très peu qui sont conscients de leurs dangers.
Selon ce chercheur, le problème est d’autant plus sérieux que les femmes font cuire certains aliments à la vapeur dans leurs emballages plastiques, alors que ceux-ci peuvent libérer à chaud des substances toxiques.
Pour allumer, le feu et faire la cuisine, bien des femmes maliennes et d’Afrique en général mettent un morceau de sachet dans le charbon de bois, ignorant que la fumée ainsi dégagée est très dangereuse pour leurs poumons.
Pourtant, le Mali et d’autres pays du continent disposent d’immenses potentialités en matière d’emballages naturels.
Ceux-ci sont pour la plupart issus de produits végétaux ou de résidus de produits de récolte.
Ils servent dans le transport, la distribution, la conservation et la promotion des produits de récolte ou des aliments.
Boubacar SANKARE
(Source : Système francophone
d’Informations Agricoles (SYFIA)
