Ce projet de grande envergure qui semble être une opportunité pour contrecarrer les crises alimentaires et éviter la famine, semble ne pas être la convenance de certains détracteurs. Toutes les gymnastiques sont bonnes pour mettre du sable dans ce projet. On incite les bailleurs de fonds à remettre ce projet à demain. D’un côté, la jalousie. De l’autre, l’inconscience.
Autrement dit, si nous ne savons pas comment améliorer nos conditions d’existence pour espérer vivre dans le bonheur, nous savons, par contre, nous organiser pour garder la pauvreté comme socle de développement le plus longtemps. Ce sont là les deux faces d’un seul et même mal: le sous-développement. Pourquoi ? Les comportements peu orthodoxes de certains cadres qui trouvent un malin plaisir à nuire aux autres relèvent désormais du passé. Ce qui est ordinaire n’étonne plus, ne choque plus. Il faut approfondir la conscience historique de nos acteurs présents. Ils ne peuvent et ne doivent pas moins se projeter comme des architectes de l’avenir. Avec la nécessité de saisir toute la force de vérité que porte cette idée de Frantz Fanon: «Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir». Si nous ne pouvons pas nous situer dans une telle perspective, jamais nous ne serons capables de former une nation qui trouverait sur les chemins de son évolution historique des repères qui édifient, des références qui construisent. S’il n’y a pas d’idéaux qui aident à se transcender ou de valeurs qui nous situent au-dessus de nos circonstances particulières et égoïstes, jamais nous ne serons un peuple. Nous resterons une population, c’est-à-dire une masse de personnes sans identité, donc sans vision ni destination communes.
B. F.