Rencontre annuelle autour de la problématique de l’Aepha au Mali : Les organisations de la société civile et le Ministère de l’Environnement décortiquent les préoccupations

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La rencontre entre le Ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement et les organisations de la société civile du secteur eau potable, hygiène et assainissement s’est tenue le mercredi 24 décembre 2014 à l’hôtel Salam. Pour la circonstance, le Ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement était représenté par son secrétaire général, M. Moussa Barry. Celui-ci avait à ses côtés la présidente de la Coaliton pour l’Accès à l’Eau Potable, l’Hygiène et l’Assainissement (Caepha), Mme Coulibaly Salimata Diara, le coordinateur de Wash United, M. Dounatiè Daou, le représentant de Water Aid, M. Alassane Maiga, etc…

Au Mali, l’Accès à l’Eau Potable et à l’Assainissement (Aepha)de base constitue une préocupation fondamentale pour un grand nombre de population, surtout rurale. Selon les statistiques, le taux d’accès à l’eau potable en 2013 est de 63,6% au niveau national. Il se répartit comme suit: 61,3% en milieu rural et 69,2% en milieu semi urbain et urbain. Et le taux de panne des ouvrages est de l’ordre de 30% en moyenne. En ce qui concerne l’assainissement, 22% de la population dispose d’un assainissement amélioré et la défécation à l’air libre est pratiquée par 19% de la population rurale.

EN DEÇA DES DÉCLARATIONS POLITIQUES

Inscrit dans le Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (Cscrp 3) comme une priorité, le secteur de l’assainissement devrait bénéficier de l’attention particulière des acteurs, notamment de l’État et les organisations évoluant dans ce secteur.

Selon les constats, et ce en dépit des efforts fournis, la situation du secteur ne reflète pas le niveau des déclarations politiques. Avec des budgets de moins de 2% accordés au secteur, des faibles taux de consommation de l’ordre de 51,7% en moyenne pour la période 2007-2013, une forte dépendance de l’ordre de 80% aux fonds extérieurs et, enfin, un retard relatif observé dans les réformes des politiques et programmes, les indicateurs du moment ne militent malheureusement pas en faveur d’une amélioration rapide des performances de ce secteur.

Depuis 2009, la Caepha, En partenariat avec Water Aid, la direction nationale de l’hydraulique, la direction nationale de l’assainissement et du contrôle de pollutions et des nuisances et la cellule des planifications et de statistiques du secteur eau, environnement, urbanisme et domaines de l’État, la Caepha organise chaque année, et ce depuis 2009, ce genre de rencontre d’échanges visant à impliquer les organisations de la société civile dans la mise en oeuvre des actions pour renforcer les performances du secteur eau potable, hygiène et assainissement. La rencontre de cette année s’est tenue dans un contexte marqué par les engagements pris par les gouvernements en faveur du secteur eau, hygiène et assainissement, afin de réduire les inégalités par un meilleur ciblage des couches défavorisées et de rendre plus durable les réalisations à travers un dispositif de suivi-évaluation efficace et des ressources humaines compétentes.

L’accès à l’eau potable et à l’assainissement adéquat constitue un des problèmes majeurs des populations en général et, en particulier, des plus vulnérables.

UNE PRIORITÉ

Dans cette dynamique, le Gouvernement de notre pays a exprimé sa volonté à oeuvrer pour un meilleur accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement en inscrivant ce secteur dans le Cscrp 3 comme une priorité. Mais force est de constater que la question de l’accès à l’eau potable l’hygiène et l’assainissement pose un défi important. En effet, si l’Accès à l’Eau potable, l’Hygiène et l’Assainissement (Aepha) adéquat est un droit fondamental pour tous, il est donc de notre devoir de multiplier les efforts afin de rendre effectif ce droit, à tous les niveaux. C’est pourquoi la rencontre du mercredi dernier a servi de cadre pour partager les informations relatives à l’esprit des engagements pris par le gouvernement en faveur du secteur, partager les rôles et les responsabilités respectifs de l’État, des partenaires techniques et financiers et des organisations de la société civile dans la mise en oeuvre des actions de renforcement des performances du secteur eau potable, hygiène et assainissement; susciter l’accompagnement des autorités en ce qui concerne l’application effective des engagements pris en faveur du secteur.

Dans ses propos, M. Alassane Maiga a apprécié le chemin parcouru depuis quelques années par la société civile malienne en charge de l’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement, avec les services techniques, les partenaires techniques et financiers ainsi que que les acteurs du secteur privé. Il estime que cette collaboration dynamique entre les différents acteurs permet de conjuguer les efforts pour l’amélioration de l’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement et améliorer les conditions de vie des populations. Pour lui, la question de l’accès des populations aux services d’eau et d’assainissement demeure préoccupante.

Enfin, le secrétaire général du Ministère de l’Environnement, de l’Eau et l’Assainissement, M. Moussa Barry, a surtout mis l’accent sur les politiques, programmes et stratégies permettant d’assurer une meilleure cohérence en matière de l’Accès à l’Eau potable, l’Hygiène et l’Assainissement (Aepha).

Tougouna A. TRAORÉ

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