L’Association Malienne pour la Solidarité et le Développement (AMSD) marque une fois de plus de son empreinte « la Renaissance agro-écologique de l’Afrique de l’Ouest » par la diffusion de la première mondiale du film documentaire « La Veine Verte ».
La transition agro écologique est l’un des défis majeurs auxquels font face certains pays de la planète. Au Mali, certains ne sont pas restés les bras croisés face aux défis, à l’image de Hamidou A. Diawara dont la volonté inébranlable à se dédier au combat pour accompagner la transition Agro écologie et l’agriculture biologique au Mali.
L’Association Malienne pour la Solidarité et le Développement dont il est le président mène cette lutte implacable pour la transition agro écologique au Mali et en Afrique. D’où la première mondiale du film documentaire « La veine verte », qui a fait l’objet d’une cérémonie ayant réuni les acteurs de la société civile malienne, de la recherche scientifique et des plus hautes autorités de notre pays, le mardi 18 mai 2021 à l’Institut français de Bamako.
Selon Hamidou A. Diawara, les défis et enjeux liés à agro écologie sont articulés autour de deux points. D’abord « assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle d’une population de plus en plus croissante dans un espace économique ouvert et concurrentiel. Les perspectives de croissance démographique, d’urbanisation rapide et les modifications des habitudes de consommation entraîneront une forte demande alimentaire avec une plus grande exigence de diversification et de qualité des produits agricoles et de meilleure accessibilité. Ensuite « assurer la gestion durable des ressources naturelles dans un contexte de changement climatique profond. Il s’agira de développer des stratégies visant la réduction des effets du changement climatique et de faire en sorte que l’intensification et la modernisation de l’agriculture soient compatibles avec la préservation de l’environnement et des ressources naturelles pour les générations futures. Il s’agit d’améliorer la productivité agricole et les revenus des populations tout en protégeant l’environnement ».
Dans cette dynamique, le film documentaire « La Veine verte » explique comment les systèmes alimentaires impliquent les dynamiques sociales et environnementales très complexes, avec des interactions entre les ressources naturelles, les moyens de subsistance, le climat, la biodiversité, la nutrition et les contextes culturels. « Cette complexité souligne la nécessité d’appliquer une optique systémique afin de mieux gérer les impacts des systèmes alimentaires sur le climat et la biodiversité, tout en garantissant la sécurité alimentaire et le développement des zones rurales », a indiqué le président de l’AMSD. Qui fonde ses arguments sur les ressources des grands empires d’Afrique occidentale qui, pendant des siècles, se sont nourris à partir des fleuves comme la Volta ou le Niger, leurs ‘veines bleues. « Aujourd’hui, après des décennies de colonisation, la résilience alimentaire des abords de ces fleuves est en danger et la culture endogène se perd au profit d’une société de transition de plus en plus intensivement urbanisée et industrialisée », note-t-il.
Le Nigeria, au travers du récit de Béatrice, démontre les limites d’un système en perdition. C’est sur les rives du Niger, au Mali, que les premiers éléments de réponse se dessinent. « Mon premier contact avec l’agriculture s’est fait par internet », raconte Ousmane, ancien footballeur qui a aujourd’hui troqué les terrains de foot pour d’autres terres. Les agriculteurs empoisonnés par les pesticides sont une constante au Burkina Faso, situation qui déclenche une recherche d’alternatives, sur la base de partenariats entre scientifiques et agriculteurs. Au Ghana, les étudiants cherchent à valoriser les cultures ancestrales et à retrouver la souveraineté alimentaire locale.
Selon le président de l’AMSD, le film documentaire « – la veine verte – la renaissance agro-écologique de l’Afrique de l’Ouest » est le résultat du projet de la Caravane des systèmes alimentaires qui a traversé l’Afrique de l’Ouest, de Bamako jusqu’à Lagos, au Nigéria, par une série de conférences, créant des liens entre chercheurs, agriculteurs, ONGs et d’autres acteurs actifs dans le mouvement agro écologique. Il est financé par le programme de recherche pour le développement (r4d), une initiative conjointe de la Direction du développement et de la coopération (SDC) et du Fonds national suisse (SNF). Le programme R4D soutient la recherche visant à résoudre les problèmes mondiaux en mettant l’accent sur les pays les moins avancés, les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire.
Cette rencontre scientifique est celle de la promotion de la renaissance agro écologique africaine afin de définir un cadre de partenariat dynamique pour sa mise en œuvre. Elle propose des rencontres avec les différents acteurs maliens engagés dans la transition écologique, des panels, des débats, l’exposition et présentation des produits agro-écologiques, la diffusion du film documentaire et une découverte culinaire à base des produits agro écologique et biologique certifiés 100% Mali. Cette initiative conduite par le projet « Food Systems Caravan », avec le soutien de R4D Suisse et FiBL, en collaboration avec l’ONG AMSD en qualité de coordinateur local au Mali.
Remèdes aux obstacles
Quant aux obstacles à l’agro écologie, le panéliste Moussa Diawara pointera du doigt le manque d’eau, les difficultés d’accès aux intrants bio, les difficultés des pays à légiférer sur l’agro écologie, celles de collectes des informations afin d’établir de lien entre les universités et les paysans, la fragmentation des mouvements de projets, les problèmes liés aux marchés territoriaux délaissés par manque de toilettes alors qu’il faille les rendre viables.
Son Co-panéliste Mohamed Maiga de la FENABE Mali dont le bureau est à Bougouni, a fait savoir que l’utilisation des produits chimiques appauvrit non seulement les terres et les dégrade, mais surtout les paysans qui s’endettent jusqu’au cou.
Comme les leviers, le panéliste Namory Koné propose l’utilisation des semences locales qu’il faut adapter aux aléas climatiques. Auparavant, le panéliste Moussa Diawara a proposé la fédération des paysans, la mise en place d’une politique intégrée. « L’agro écologie doit être considérée comme la réponse aux crises alimentaires actuelles », dira Moussa Diawara.
La cérémonie a été marquée par la remise des trophées à certaines personnalités qui brillent par leurs actions pour l’épanouissement de l’agro écologie au Mali.
Le président de l’AMSD a saisi l’occasion pour adresser ses sincères remerciements à l’ensemble de ses partenaires techniques et financiers, particulièrement à SWISS Program for Research on Global Issues for Development, l’Institut Français de Bamako le programme FOOD System Caravan West Africa de FIBL, et une mention spéciale à Fernando Sousa et Saga Baga, pour les appuis inestimables qu’ils ne cessent d’apporter aux efforts louables de développement du Mali.
Cyril Adohoun