En marge des activités de la quinzaine de l’environnement, l’Agence nationale de gestion des stations d’épuration (Angesem) a organisé une conférence débat, vendredi 7 juin 2019 à son siège sur son rôle dans la gestion des eaux usées. Occasion pour la direction d’annoncer son intention de poursuivre la mise en œuvre du décret relatif à la redevance du service public d’assainissement des eaux usées pour soutenir ses ressources financières. Celles-ci, pour l’heure, sont supportées par les fonds propres de l’Etat.
Le 23 juin 2014, le Conseil des ministres statue sur un décret relatif à la redevance du service public d’assainissement des eaux usées. Dans ledit décret, il est détaillé que la redevance concerne les eaux usées domestiques, industrielles, artisanales et commerciales. Selon la directrice générale de l’Angesem, Mme Sangaré Assian Sima, l’agence a signé une convention de gestion avec la Société malienne de gestion de l’eau potable (Somagep) pour récupérer ces taxes.
La tarification de ces redevances, selon la directrice, est faite sur la base d’eau consommée. Pour les usagers domestiques par exemple, elle est facturée à 23 F CFA par mètre cube d’eau consommée. Le montant s’élève à 50 F CFA pour les industriels qui ont un dispositif de prétraitement d’eaux usées. Le tarif est fixé à 75 F CFA le mètre cube pour les unités industrielles ne disposant pas ce dispositif.
“Pour le moment, cette redevance n’est payée qu’au niveau de la région de Mopti et par les 29 unités industrielles connectées à leur réseau”, révèle la directrice de l’Angesem, soulignant l’engagement de l’agence à poursuivre la sensibilisation pour la mise en œuvre du décret. Cela, dit-elle, permettra à l’agence de supporter ses dépenses financières jusque-là soutenues par des fonds propres de l’Etat.
Quel moyen dispose l’Angesem sur ceux qui ne payeront pas ? “Le débranchement sur les réseaux“, explique la directrice. Elle poursuit : “les eaux usées constituent aujourd’hui une pollution majeure pour nos ressources en eaux. L’Angesem est un acteur majeur pour contrer cette pollution. Notre mission est d’assurer la gestion durable des stations d’épuration des eaux usées et ouvrages annexes”.
En plus de ses abonnés actuels, l’agence ambitionne d’améliorer ses ressources financières. Elle veut étendre aux abonnés de la Somagep à Mopti et Tombouctou, des unités industrielles et des hôpitaux connectés. Elle veut aussi aller à la signature de contrats de prestation de service avec les établissements commerciaux et les mines.
Foncier, au cœur des préoccupations
Dans ses perspectives, l’Angesem prévoit également la mise en œuvre du schéma directeur d’assainissement des eaux usées de Bamako et ouvrages annexes du district de Bamako.
Selon Mme Sangaré, ceci prendra en compte les autres éléments concernant la gestion des eaux usées de la ville. En attendant, la directrice générale estime que la solution immédiate est de diligenter les vidanges au niveau des ouvrages dans ses ménages et les évacuer au niveau des stations de traitement. “C’est parce qu’aujourd’hui toute la population utilise l’assainissement individuel. Au fur et à mesure qu’on va mettre en place des réseaux d’égouts, ils vont prendre en charge les grands et petits consommateurs et les acheminera au niveau des stations d’épuration”, dit-elle avant de soulever l’un des problèmes majeurs qui retardent ce processus : “pour Bamako, c’est vraiment délicat. Le problème foncier est au cœur de nos préoccupations. On a beau recherché des financements, si on n’a pas de sites pour réaliser les ouvrages ça ne servira à rien. Nous avons besoin de l’aide de la population et des autorités”.
Kadiatou Mouyi Doumbia