En vue d’appuyer les Institutions nationales et locales du Mali à prévenir la migration environnementale dans le cadre de leurs stratégies de réduction de la vulnérabilité aux changements climatiques, un projet pilote a été lancé par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Le lancement de ce projet a eu lieu les vendredi, 21 octobre 2011 à l’hôtel Colombus de Bamako.
D’un coût de 150.000 USD et d’une durée de 12 mois, ce projet pilote a pour objectif de contribuer à la réduction de la vulnérabilité aux effets négatifs du changement climatique dans notre pays.
Au Mali, comme dans les autres pays ouest-africains et sahéliens, les systèmes humains et naturels sont connus pour être de haute vulnérabilité en raison, principalement, des raisons suivantes : la pauvreté de la majeure partie des populations notamment rurales ; les progrès timides en matière de bonne gouvernance ; le faible accès aux services sociaux de base ; la fragilité des système agro-écologiques ; la déforestation qui se poursuit ; la faible maîtrise de l’eau ; le peu d’institutions spécialisées sur le climat et son corollaire, à savoir la non disponibilité d’informations climatiques et/ou le peu d’accès à celles-ci de la part des populations rurales (plus de 50% du total national) ; le faible taux d’instruction ; une insuffisante diversification des sources de revenus ; un niveau d’enclavement notoire… Tout ceci fait que la capacité d’adaptation des pays de ces deux régions est faibles.
Face à une telle situation, des mesures d’adaptation s’imposent afin d’assurer un développement durable. Dans le cadre de l’identification et de l’adoption de ces mesures, le Gouvernement du Mali a élaboré sa Communication Nationale Initiale (CNI) qui a été présentée à la 6ème Conférence des Parties en novembre 2000 à la Hayes (Pays Bas) et sa Stratégie Nationale en matière de changement et variabilité climatiques la même année. Après ces étapes, il a engagé le processus d’élaboration du Programme d’Action du Programme d’Adaptation (PANA) aux changements climatiques avec l’appui financier du Programme des Nations Unies pour l’Environnement Mondial (PNUD/FEM).
C’est dans cette optique que le présent projet pilote a été lancé. Les activités de ce projet qui s’étendront sur un an, seront relatives à la sensibilisation des décideurs et des populations pour une meilleure compréhension des relations entre vulnérabilité, migration et environnement ; au renforcement de capacités des cadres des institution nationales et locales pertinentes en matière de techniques et outils d’analyse de vulnérabilité et de capacité d’adaptation à base communautaire alliant savoir local et savoir scientifique ; et à la mise en place d’initiatives pilotes d’adaptation communautaire aux changements climatiques.
Les résultats attendus de ce projet comprennent des supports de plaidoyer en faveur de l’adaptation communautaire sensible à la migration en français et en langue locale ; des documents standards par localité cible sur les profils de vulnérabilité et capacité d’adaptation intégrant la migration environnementale ; la formation d’une vingtaine de cadres des Ministères et Agences nationaux et locaux aux méthodologie et outils d’intégration de la migration dans les stratégies de réduction de la vulnérabilité aux changements climatiques ; et la mise en œuvre d’au moins un projet pilote d’adaptation communautaire aux changements climatiques intégrant la migration par localité cible, incluant la sécurité alimentaire, l’atténuation des risques de catastrophes au plan local et les emplois verts.
A noter que les services concernés par ce projet sont les Ministères de l’Environnement et de l’Assainissement ; de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales ; de l’Agriculture ; de l’Energie et de l’Eau ; des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine ; de l’Emploi et de la Formation Professionnelle. A ces Ministères, s’ajoutent le Centre d’Information et de Gestion des Migrations (CIGEM) et l’Institut National de la Statistique (INSTAT). Ce projet couvrira les régions de Mopti, de Sikasso et de Tombouctou.
Nouhoum DICKO