Après avoir fait constater que la situation de l’environnement et des ressources naturelles au Mali est alarmante, le Premier ministre Moussa Mara a d’abord proposé que toutes les communes disposent d’une plantation pour le bois de feu. Il a ensuite estimé que lutter contre les feux de brousse et interdire la coupe abusive du bois sont des mesures absolument salvatrices pour protéger la forêt, un bien commun et qui assure une grande partie de la sécurité alimentaire. Enfin, le Premier ministre a estimé que veiller au respect strict de la réglementation. Auparavant, pour un pays comme le Mali, avec 2/3 désertiques, Moussa Mara a estimé que les estimations fournies par les spécialistes par rapport à la dégradation des ressources sont effroyables. « La perte de près de 100 000 ha est annuellement constatée », a-t-il déclaré.
Le Premier ministre est convaincu que cet état de fait est dû au fait que les feux de brousses ne sont pas encore maîtrisés et que les forêts sont déboisées sans compensation véritable pour diverses raisons. Mais, qu’à cela ne tienne, le Premier ministre a estimé que d’immenses ressources financières sont régulièrement engloutis dans divers projets de protection de l’environnement pour des résultats qui ne résistent pas à l’épreuve du temps. Il a exprimé de sérieuses inquiétudes sur le mode d’appropriation et de capitalisation de ces investissements qui ont un moment suscité l’espoir. Pour sa part, Mme Eva Emnéus, Ambassadeur de Suède, en sa qualité de Coordinatrice des Partenaires techniques du secteur de l’environnement, a estimé que la Quinzaine de l’Environnement instituée en 2000 est devenue une tradition qui permet de jeter un regard critique sur les problématiques environnementales du Mali et du coup de sensibiliser les décideurs et le grand public sur l’importance de ces questions au plan local, national et mondial. « Engagés dans une course contre la montre, nous devons dès à présent freiner nos modes de consommation et de production de déchets non viables », a-t-elle déclaré. Avant d’ajouter que la terre est malade et les activités humaines perturbent le système de régulation climatique de la planète. Selon elle, les émissions de gaz à effet de serre causées par l’Homme modifient le climat de nombreuses manières.
Elle a indiqué que les océans se réchauffent, les températures s’élèvent, le débit des fleuves diminue, la biodiversité s’appauvrit, la pollution augmente, les inondations et les sècheresses deviennent fréquentes. « On prévoit que l’aggravation des sécheresses aura sa plus forte incidence en Afrique et dans les pays sahéliens comme le Mali », a-t-elle indiqué. Avant de saluer les initiatives maliennes qui contribuent à la préservation de l’environnement. Abdoulaye Idrissa Maïga, ministre de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement, a estimé que face au niveau de la menace, agir devient dès lors, un impératif pour juguler la menace qui expose les forêts à une totale disparition. Après avoir rappelé que le thème de la campagne est « les forêts appartiennent aux générations futures, agissons contre la déforestation et les effets des changements climatiques ». Il a conclu que c’est à cette mobilisation que le gouvernement, suivant les directives du Président de la République, entend exhorter les Maliens, à travers l’organisation de la campagne de reboisement.
Assane Koné