Mamadou Gakou, Directeur général de l’agence de l’environnement et du développement durable, a fait état d’un environnement d’une extrême fragilité à tous les niveaux. ‘’La problématique de la forêt, a-t-il dit, nous interpelle aujourd’hui plus que jamais ‘’. Les autres intervenants Alassane Boncana Maïga, directeur national des Eaux et forêts et Alassane Kanouté, représentant de partenaires techniques et financiers n’ont pas dit autre chose. La presse a été sollicitée pour les aider à préserver l’environnement. C’est dire que les premiers acteurs du secteur de l’Environnement sont aujourd’hui à bout de souffle. De ce fait, ils n’ont pas hésité à clamer leur impuissance.
C’était lors d’un point de presse organisé par le ministère de l’Environnement et de l’assainissement et l’Agence de l’environnement et du développement durable, hier, à la maison de la presse, à l’occasion de la quinzaine de l’Environnement, qui se tiendra du 5 au 18 juin. Le thème portait sur : forêt, la nature à votre service. Les conférenciers, d’un ton carrément alarmiste, ont fait état d’une forêt malienne en déperdition. A les entendre, on pourrait vraiment se poser la question de l’opportunité d’avoir des structures dont les agents sont payés à constater des dégâts environnementaux et de surcroît à demander de l’aide, tous azimuts, pour que nos forêts ne meurent pas.
C’est à ce titre qu’ils ont parlé des temps forts de la prochaine cérémonie d’ouverture de la quinzaine avec le président de la République et surtout une brochette de bailleurs de fonds et des opérateurs économiques. Il faut souligner que par cupidité, des opérateurs économiques se sont lancés dans le secteur, faisant parfois fi de la législation, en matière de coupe de bois, malgré le plan d’aménagement. Boncana Maïga, Directeur national des Eaux et forêts n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. ‘’ Nos forêts, a-t-il dit, se portent mal. ‘’ Selon lui, le bois constitue 90% de la consommation énergétique des ménages, les feux de brousse ravagent la forêt et tout le pays est donc déficitaire en bois, à l’exception du cercle de Bafoulabé.
Ils ont fait savoir que le département a reboisé 60.000 hectares en 2010 et a élaboré un plan quinquennal 2010-2014, pour reboiser davantage. Interrogé par les journalistes, les conférenciers sont restés vagues sur les suivis de ces reboisements. Constatant donc leurs difficultés à résoudre à long terme la déforestation galopante, les premiers responsables de l’environnement appellent finalement tout le monde à sensibiliser sur l’utilité du gaz domestique, sans toutefois expliquer comment nos populations pourront abandonner le charbon de bois.
Baba Dembélé