Les échanges se sont articulés autour des maux qui gangrènent l’environnement malien. Aux dires du Capitaine Ousmane Sidibé, Directeur régional des eaux et forêts en service à Bamako, le Mali est un pays pauvre et cette pauvreté, indique-t-il, est la conséquence du mauvais comportement de l’Homme vis-à-vis de l’environnement d’une part, et d’autre part, toujours selon le capitaine Sidibé, c’est la dégradation naturelle de l’environnement qui est cause de cette pauvreté.
Ces deux causes, explique Directeur Régional, vont ensemble : « il est temps de changer de comportements car il n’ya plus de puits réservoirs (forêt) et ceux qui existent, sont fortement entamés.»
Aux dires du Capitaine Sidibé, le taux de consommation est plus élevé que la production naturelle de l’environnement : « Plus de déboisement que de reboisement et l’homme consomme beaucoup d’eau et la nature en produit moins. Il est temps que l’on se mette aux reboisements dans tous les secteurs, et s’unir pour le mode de production durable».
S’agissant du reboisement, le Capitaine Sidibé a souhaité la création d’un office national de reboisement au Mali à l’image des autres pays de la sous-région. Pour lui, ceci permettra de prendre à bras le corps le problème de reboisement dont l’impact reste encore négatif sur l’environnement malien.
Toujours au chapitre du reboisement, le Directeur Régional des eaux et forêts a exhorté les autorités politiques dont les mairies à réinstaurer la politique de l’arbre des mariés. Ce geste, nous indique-t-on, consiste a imposer à chaque nouveau couple de planter deux plants dès la signature de leur union par monsieur le maire. Ils doivent faire autant dès la naissance de chacune de leurs futures progénitures.
Pour le capitaine Sidibé, cette politique qui avait été instaurée au Mali (mais aujourd’hui abandonnée), consiste à créer un attachement, voire une affection entre l’homme et son environnement.
Bibata Coulibaly
Encadré
En bref sur l’environnement malien
Que reste-t-il de la forêt classée de Koulouba ?
Classée en 1935 par le colonisateur blanc, la forêt de Koulouba n’existe que de nom ou presque. La zone est partiellement occupée par des habitations. Il n’en reste que les parcs national et Zoologique. Il en est de même pour les autres forêts classées du Mali dont la plupart font objet à des sites d’orpaillage et autres pratiques illicites.
Et de rappeler aussi que l’Etat malien n’est pas un bon élève en ce qui concerne la mise en œuvre des textes de la FAO. Lesquels textes exigent à tous les Etats signataires d’avoir au moins 15% de son territoire classés comme Forêt. Le Mali est encore à 6%.
189 espaces verts à Bamako
La ville de Bamako est constituée de 189 espaces verts : 78 non occupés, 51 partiellement occupés et 69 totalement occupés. Les chiffres sont de la direction régionale des Eaux et forêts de Bamako. La protection de ces espaces verts, nous indique-t-on au département, n’est pas rassurante. Ils font l’objet de morcellements. D’autres servent d’espaces de culte tandis que les plants dans d’autres espaces, faute d’entretien, meurent à petit feu. Pour palier à ce fléau, la Direction régionale des eaux et forêts entend procéder au boisement de certains de ces espaces verts à Bamako. Les travaux vont bientôt commencer en partenariat avec les mairies concernées.
L’état doit mise beaucoup sur l’environnement
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