La conservation et la gestion des ressources naturelles et de l’environnement est inscrite dans la Constitution du Mali, notamment dans son article 15 qui dispose que:
"Toute personne a droit à un environnement sain. La protection, la défense de l’environnement et la promotion de la qualité de la vie est un devoir pour tous et pour l’Etat". La politique nationale de protection de l’environnement s’appuie sur ce principe, ainsi que sur le processus de décentralisation qui permettra de mieux impliquer et responsabiliser les acteurs à la base.
Malgré cette politique nationale de protection de l’environnement et l’existence de nombreuses structures de protections, des législations en la matière, notre environnement, en général, et les forêts, en particulier, se portent mal et même très mal.
Ainsi, on constate en de nombreux endroits une rupture de l’équilibre entre les utilisations pour la satisfaction des besoins des hommes et des animaux et la conservation des ressources de l’environnement. A ce niveau, il convient de souligner que la pauvreté et la dégradation de l’environnement constituent aujourd’hui deux réalités inter-reliées qui par divers mécanismes d’articulation s’expriment sous diverses formes en fonction des réalités propres à chaque localité. Cette situation, responsable de la perte de la biodiversité, des forêts et de la qualité de vie, constitue l’un des obstacles majeurs à la protection de l’environnement.
En effet, depuis un certains temps, des actions de déforestation se multiplient. La pression la plus visible et la plus inquiétante est celle provoquée par les populations riveraines et certaines grandes personnalités qui s’adonnent à l’exploitation illégale ou s’installent illégalement dans les forêts qui sont pourtant classées. Par exemple, dans la forêt classée de Tienfala, on remarque de nombreuses concessions rurales appartenant à des personnalités.
Dans celle de Lougani, dans la région de Sikasso, on constate également une forte pression sur les ressources forestières (braconnage, déforestation, pâturage). La forte migration vers cette région à cause de l’orpaillage accentue le fléau.
Toutes ces pressions, faut-il le souligner, portent atteinte à la fois au couvert végétal, à la diversité floristique et aux espèces animales les plus protégées.
Il faut aussi ajouter que de plus en plus et par cupidité, des opérateurs économiques se lancent dans le secteur, faisant parfois fi de la législation, en matière de coupe de bois, malgré l’existence d’un plan d’aménagement.
Conscient de cette situation alarmante, le ministère de l’environnement et de l’assainissement, en collaboration avec la direction des Eaux et Forêts, est bien décidé à mettre fin aux occupations illicites des forêts classées et aux agressions contre l’environnement. Ainsi, des visites de terrain ont été entreprises sur toute l’étendue du territoire, ces derniers temps, par les autorités en charge de l’environnement afin de constater tout acte qui pourrait porter atteinte à l’environnement. En dépit de cette volonté affichée des plus hautes autorités, certaines personnes dénoncent le manque de rigueur dans cette opération. Selon ces personnes, les autorités manquent de fermeté, sinon, ajoutent-elles, tous les moyens, en tout cas législatifs, sont réunis en faveur du département en charge de l’environnement pour faire cesser définitivement les agressions contre l’environnement. Dans tous les cas, les forêts classées par définition sont des domaines privés de l’Etat qui ne peuvent faire l’objet d’occupation, encore moins de coupe de bois et de cultures.
Néanmoins, les populations riveraines sont habilitées à y prélever, pour leurs besoins, du bois mort.
En somme, il faudra plus de fermeté de la part des autorités pour arrêter les menaces sur les forêts, et pour traduire en justice tous ceux qui violeraient les textes qui régissent l’environnement dans notre pays.
Moussa Touré
Collaborateur extérieur