Dans le cadre du partenariat entre l’Agence nationale de la météorologie (Mali-Météo) et la Banque africaine de développement (BAD), le projet ”Amélioration du réseau d’observations météorologiques afin de renforcer la résilience aux changements climatiques au Mali, dénommé AROMET-2C” vient d’être lancé. La cérémonie de l’ouverture de ce lancement s’est tenue, le lundi 11 décembre 2017, à l’hôtel Salam, sous la présidence du Secrétaire général du Ministère des Transports, Siné Sanogo ; du représentant de la Banque africaine de développement (BAD), Mme Djoussou-Lorng Haly Louise. Et c’était en présence du Directeur général du MaliMétéo, Djibrilla A. Maïga et des invités de marque.
Rappelons que le Gouvernement a fourni des efforts importants tendant à appuyer et soutenir les actions du service météorologique de notre pays, aussi bien sur le plan institutionnel que celui des investissements afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle d’acteur fondamental du développement national. Ainsi, malgré tous ces efforts, le système de production d’informations météorologiques et climatiques reste limité par la faible couverture du pays en stations d’observations météorologiques modernes ; la vétusté des équipements et l’insuffisance d’outils d’analyse ainsi que la faiblesse des capacités nationales en matière d’évaluation de la vulnérabilité et des risques des catastrophes majeures.
Face à ces contraintes et à l’insuffisance des ressources financières internes, le Gouvernement a soumis auprès de la Banque africaine de développement (BAD) une requête de financement en vue d’améliorer le réseau et l’infrastructure d’observations météorologiques dans le but de renforcer la résilience des populations vulnérables aux changements climatiques.
Ce projet ”Amélioration du réseau d’observations météorologiques afin de renforcer la résilience aux changements climatiques au Mali, dénommé AROMET-2C” vise à renforcer les capacités de MaliMétéo dans la fourniture d’informations et services météorologiques et climatologiques de bonne qualité. Il permet ainsi de renforcer les capacités de collecte et de gestion des données climatiques de MaliMétéo pour permettre d’élaborer des stratégies d’adaptation aux changements climatiques ; à la prévention des risques de catastrophes naturelles et de contribuer à optimiser nos investissements.
Selon le représentant de la Banque africaine de développement (BAD), Mme Djoussou-Lorng Haly Louise, a dit que le Mali est l’un des pays africains les plus vulnérables face àl’exposition critique des effets néfastes de la variabilité et du changement climatique et les projections ne sont guère encourageantes. Pour faire face à cet état de fait, elle a souligné que la BAD a répondu aux appels du Mali en lui octroyant àtravers le Fonds spécial climat (CDSF) un don d’un 1 million d’euros soit environ 655 millions de francs CFA pour la mise en œuvre dudit projet. Selon elle, les défis devront être surmontés dont le plus important est l’obligation d’obtenir des résultats durables en termes de renforcement de la résilience face aux phénomènes extrêmes d’origine météorologiques. « Nous n’avons aucun doute que la Direction générale de la Météorologie du Mali prendra toutes les dispositions nécessaires pour atteindre les objectifs assignés », a-t-elle souhaité. Et de rassurer que la BAD reste mobilisée aux cotés de notre pays pour la réduction des risques de catastrophes et de renforcement de la résilience des populations vulnérables au Mali.
Plus de 80% de la population active est confronté aux aléas climatiques importants…
Pour le Secrétaire général du Ministère des Transports, Sinè Sanogo, ce projet va sans nul doute renforcer les capacités de collecte et de gestion des données climatiques de MaliMétéo pour permettre d’élaborer des stratégies d’adaptation aux changements climatiques et de la prévention des risques de catastrophes naturelles et de contribuer à optimiser nos investissements. «En outre, les capacités pour la résilience, des producteurs et encadreurs ruraux, des décideurs politiques, des médias et de la société civile, seront renforcées », a-t-il soutenu. Selon ses dires, à travers ce projet, les utilisateurs de différents secteurs socio-économiques du Mali doivent disposer de prestations répondant efficacement à leurs besoins afin de réduire leur vulnérabilité face aux changements climatiques et de favoriser la résilience climatique dans le cadre des investissements pour un développement durable.
Pour cela, il rappelle que le Mali est un vaste pays sahélien dont le secteur primaire (agriculture, élevage, pêche et forêt), occupé par plus de 80% de la population active, est confronté aux aléas climatiques importants (inondation, sécheresse, températures extrêmes, tempête de poussière et de sable) depuis des décennies. Le SG Sanogo a souligné que les conséquences de ces changements climatiques pour notre pays sont souvent très dommageables sur la sécurité des personnes et des biens et sur le développement socio-économique du fait de la fragilité de notre économie qui essentiellementbasée sur la production agricole, tributaire des aléas climatiques. C’est pourquoi, il soutient qu’il est important pour notre pays de disposer d’informations fiables et utilisables sur le temps et le climat, pour prévenir le danger, sauver des vies humaines et préserver les moyens de subsistance d’une part et d’autre part, faciliter l’exécution de plusieurs activités socio-économiques vitales dans les secteurs tels que l’agriculture, la santé, les transports, la production d’énergie ou la gestion des ressources en eau.
Seydou Karamoko KONE