Programme présidentiel d’urgences sociales : Le DG de l’ABFN, Abdourahamane Oumarou Touré, envisage des actions urgentes pour sauver le fleuve Niger !

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Fleuve Niger : l’orpaillage sur le point d’enterrer le Djoliba
Une photo à titre illustratif

Le constat est inquiétant. Artère nourricière, le fleuve Niger est menacé de disparition. Le Directeur général de l’Agence du Fleuve Niger(Abfn), AbdourahamaneOumarou Touré, envisage courant 2018 la mise en œuvre d’actions urgentes de sauvegarde du fleuve Niger, dans le cadre du Programme présidentiel d’urgences sociales.

Il l’a fait savoir lors des travaux de la 15ème  session ordinaire du conseil d’administration de l’Agence tenue le jeudi 18 janvier 2018 dans le siège de l’Agence. La rencontre qui était présidée par le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, la présidente du Conseil d’Administration, Mme Keïta Aïda M’Bo, a enregistré la présence de la quasi-totalité des administrateurs. Le Directeur général Touré dira que l’ABFN a beaucoup souffert du manque de soutien politique. Mais, indique-il, ces derniers temps « nous sommes heureux de constater que cela ne fait pas défaut. Le fleuve Niger est menacé dans son existence. Nous envisageons mettre en place cette année des actions urgentes pour le sauver dans le cadre du programme présidentiel d’urgences sociales   ».

Quant au ministre Keïta Aida N’Bo, elle a indiqué que la session se tient dans un contexte sécuritaire difficile, impactant la poursuite des actions au niveau de certains projets. Il s’agit notamment du projet d’aménagement des berges du fleuve Niger à Diafarabé qui, malgré la mobilisation d’un budget de plus d’un milliard de F CFA, a connu des perturbations qui n’ont pas permis d’achever les travaux de protection. En effet, ajoute-t-elle, malgré ce contexte difficile, l’Agence a pu exécuter 27 des 33 activités prévues dans son programme, soit un taux d’exécution de 82%. «La réalisation des activités a nécessité la somme de  3 milliards 22 millions 459 mille 786 F CFA  sur un budget de 3 milliards 309 millions 980 mille F CFA, soit un taux d’exécution de 91,31%». Pour elle, la nécessité de sauvegarder le fleuve Niger et ses ressources est un impératif vital pour le Mali. «Nous devons nous convaincre que le fleuve Niger est à la fois le socle principal de toutes nos activités socio-économiques et culturelles, mais aussi, un facteur d’intégration des différentes communautés de notre pays », a-t-elle affirmé. Avant d’indiquer que « la pollution du fleuve Niger par les dragues d’orpaillage est un drame ». Et le ministre M’Bo de lancer un appel pressant pour que tous les travailleurs de l’ABFN s’impliquent dans la résolution de ce problème. Le gouvernement qui a mené une étude sur l’impact de l’orpaillage sur le fleuve va bientôt présenter une communication écrite sur les dégâts que les orpailleurs infligent au fleuve.

L’année 2018, sous de bons auspices

Malgré les difficultés, l’année 2018 s’annonce sous de bons auspices pour l’Agence avec le démarrage d’un certain nombre de projets. Il s’agit entre autres : du démarrage de la mise en œuvre du PREEFN ; la validation et la publication des premiers résultats du projet de collecte et le partage continu de données sur la qualité de l’eau du fleuve ; la finalisation des travaux de protection des berges du fleuve Niger à Diafarabé, notamment les lots 1 et 2 ; le démarrage des travaux d’aménagement des berges de Kamani(Région de Koulikoro) ; le début de la mise en œuvre du programme de restauration des berges et de valorisation des plantes aquatiques nuisibles dans le Niger supérieur ; la poursuite et l’intensification des actives de communication, de sensibilisation et de renforcement des capacités.

L’année 2018 verra également la mise en œuvre de certaines actions urgentes de sauvegarde inscrits dans le cadre du programme présidentiel d’urgences sociales. Il s’agit, entre autres, de la restauration des têtes de sous-bassins et du traitement des impacts de la pollution de l’orpaillage par dragage dans le lit du fleuve Niger et sur ses berges. Il y aura aussi la poursuite des travaux de faucardage des ilots et récifs végétalisation dans le District de Bamako et des actions de restauration du couvert végétal et de défense/conservation des sols dans les régions de Mopti, Tombouctou et Gao.

Soulignons que le ministre Kéita Aida M’Bo a remis des clés de trois véhicules et trois motos à l’ABFN.

Aliou Touré

Mécanisme financier de perception de redevance auprès des organismes préleveurs et pollueurs d’eau du fleuve Niger : Le Comité syndical de l’ABFN interpelle les autorités pour son adoption en conseil des ministres !

Artère nourricière du Mali et des pays riverains, le fleuve Niger est menacé de disparition à cause de la pollution et de l’ensablement. Fort de ce triste constat et face à la gravité de la situation, les administrateurs de l’Agence pour le Bassin du fleuve Niger(Abfn) ont délibéré conformément à la limite des lois et règlements lors de la 14ème session ordinaire du conseil d’administration, la délibération n°2017-002/CA-ABFN portant approbation du mécanisme financier de perception de redevances auprès des organismes préleveurs et pollueurs d’eau du fleuve Niger.  Lors de la 15ème session de l’Agence tenue jeudi dernier, le Secrétaire général du Comité syndical de l’ABFN Falaye Kéita a souligné que, malgré les efforts déployés, des difficultés perdurent encore dans l’adoption en conseil des ministres de ce texte. «Le personnel se demande pourquoi autant de difficultés autour de quelque chose d’intérêt national ? Les lois sont-elles faites pour ne pas être appliquées ?» S’est-il posé comme questions. Car, pour les travailleurs de l’ABFN, aucun objectif de développement durable ne saurait être atteint à suffisance sans loi et sans une institution forte. «Nous sommes tous interpellés en tant qu’administrateur, parce que la survie de l’Agence nous dépend aujourd’hui, au vrai sens dans son état initial, à l’amener à maturité et le préparer à l’accomplissement de ses devoirs», a indiqué Falaye Keita. «Accepteriez-vous de remettre en cause la capacité des générations futures dans laquelle nos fils et petits-fils y feront partie ? La sauvegarde du fleuve Niger entre dans ce cadre-là, mais il ne saurait être sauvegardé à hauteur de souhait tant que l’agence n’a pas de ressources propres », a-t-il conclu.

A.T

 

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